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Editions de Minuit [corriger]

Les Éditions de Minuit sont une maison d`édition française, fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure en 1941, pendant l`Occupation allemande de la France

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La route des Flandres - Le tissu de mémoire p..

Pour ainsi dire... c’est-à-dire... comme si... de sorte que...



Claude Simon est un laboureur de l’écriture. Il la travaille, la retourne, l’émiette pour mieux la rassembler ensuite, l’emmène au bout de ses sillons après tours et détours.

Et ça marche ! On entre dans cette écriture qui malmène mais ne perd (presque) jamais le lecteur. On cherche un peu sa respiration, bénissant la ponctuation chiche, les rares virgules, qui offrent une pause rapide au souffle, mais on ne s’arrête pas : où cette diablesse d’écriture va-t-elle nous emmener ? Au jour de cette retraite de mai 1940 qui a vu la mort de Reixach ? au soir d’étape dans une grange où est apparue, à peine éclairée, éphémère, une femme fantasmée ? au stalag où plus tard, Georges, parfois narrateur, est prisonnier ? Dans la même phrase, les trois lieux, les trois temps, ce n’est pas rare. Et c’est fabuleux !



Ce n’est pas l’histoire qui se déroule dans le temps, ici ou ailleurs. Ce sont le temps, les lieux et les choses qui fabriquent l’histoire. Un nez « d’aigle ou de polichinelle », une robe « au-delà de l’indécence, c’est-à-dire supprimant, privant de sens toute idée de décence ou d’indécence », le portait d’un ancêtre (celui en couverture de mon édition), le cadavre d’un cheval au bord de la route, des uniformes qui ne ressemblent plus qu’à des haillons, une paire de jumelles devant les yeux du jockey... Ecrire la chose, les choses, pour que naisse l’histoire.



La chose décrite : sans cesse remise sur le métier, détaillée, reprise, affinée, remaniée. Jamais inerte ou indifférente. Elle participe pleinement de l’évolution du texte, elle en est le fondement, souvent l’origine active, l’impulsion.



Mais histoires, il y a pourtant. D’amours à deux siècles d’écart, de guerres, de morts violentes, d’emprisonnement.

Georges, prisonnier en Allemagne, se remémore son cousin, de Reixach, mésallié par amour avec Corinne. Corinne, éblouissante, frontale, amorale, qui trompait son mari avec Iglesia, le jockey au nez de polichinelle, engagé pour faire courir les chevaux de l’écurie de Reixach. Comme l’ancêtre commun à Reixach et Georges, portraituré sur la couverture de mon édition, qui s’est tué d’une balle dans la tête, Reixach, blessé à mort par l’infidélité de Corinne, a cherché et trouvé sa fin pendant la retraite de 1940.

Blum, prisonnier avec Georges, interprète l’histoire que celui-ci lui raconte. Appuyant là où ça fait mal, soulignant les faiblesses du récit officiel, et les vanités des personnages. C’est brillant, sans pitié, Georges a bien du mal à protester...



Un texte qui emporte, qui chahute, qui transporte, qui digresse sans cesse, à la limite d’une délicieuse asphyxie pour le lecteur, mais retrouve toujours le fil. Virtuose. Si c’est ça, le nouveau roman, alors je signe tout de suite pour une nouvelle expérience.



Merci à Martine @enjie77 qui m’a envoyée vers Claude Simon, en parlant de « L’Acacia ». Point d’acacia à la librairie, mais une route des Flandres. J’ai pris la route !



PS : La postface « Le tissu de mémoire » explique de façon savante le caractère très particulier de ce roman. Il me suffit, à moi, qu’elle constate « l’extraordinaire pouvoir d’envoûtement du texte ». Le reste, ou rappelle ce que j’y ai vu, ou, le plus souvent, parle de tout ce que je suis incapable d’y discerner... et dont je me passe très bien pour aimer le livre...

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L'homme assis dans le couloir

Une nouvelle éditée sous un pseudonyme et qui revoit le jour aux Editions de Minuit en 1980.



Il est d'ailleurs - parfois seulement - précisé : "récit" en fonction des rééditons.

Et effectivement, tout s'explique et tout se comprend bien mieux, lorsqu'on sait que Duras disait qu'elle n'aurait jamais pu l'écrire sans l'avoir vécu.



C'est très court, une trentaine de pages, une ambiance chaude, lourde, pesante, électrique également, dense, silencieuse, entre une femme et un homme.

Ils se sont aimés, ils se connaissent. C'est écrit, raconté par bribes, comme le lavis d'une aquarelle.



Sans un mot vulgaire, sans grossièreté ni terme cru, voire médical, Duras nous dépeint une scène dont on ne sait si elle découle d'un amour passionnel accompagné d'une violente folie ou d'un viol...



Je ne sais qu'ajouter, cette lecture laisse une amertume et de la tristesse.







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Ça raconte Sarah

Aimez-vous les livres sur la passion amoureuse et sur l'homosexualité féminine, présentant une touche subtile d'érotisme ?



Ce roman raconte une passion dévorante entre deux femmes, un amour fou et dévastateur, qui tient le protagoniste tout autant que le lecteur dans une langueur extrême et ardente.

"Ça raconte Sarah", ça raconte une intensité sans faille, le tout avec une langue vivifiante, déroutante et stimulante. Pauline Delabroy-Allard nous livre une histoire qu'on ne peut oublier, qui nous fait nous questionner sur l'amour et ses frontières.

Liste ce livre au style éblouissant, magistral et singulier, lisez cette histoire profonde et dense !
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