Eschyle / Αἰσχύλος [Aiskhúlos] est né à Éleusis dans l'Attique vers 525 av. J.-C. ; il disparaîtra à Géla en Sicile en 456 av. J.-C.
/////
"La vie d'Eschyle est très mal connue. Né d'un certain Euphorion, vers 525 av. J.-C., à Éleusis en Attique, ville des Mystères en l'honneur de Déméter auxquels il est initié, il appartient à la classe noble des Eupatrides, une grande famille athénienne. Il est témoin dans sa jeunesse de la fin de la tyrannie des Pisistratides à Athènes. Contemporain des guerres menées contre les Perses, il prend part à dix ans d'intervalle à la bataille de Marathon en 490 av. J.-C., en compagnie d'ailleurs d'au moins un de ses frères, Cynégire, qui fut d'ailleurs l'un des héros de cette guerre, et à celle de Salamine en 480 av. J.-C. Cette période de guerre à l'issue heureuse marqua durablement Eschyle, lui inspirant huit ans plus tard "Les Perses" (472 av. J.-C.), sa plus ancienne tragédie conservée, et imprégnant plus généralement le reste de son œuvre. La première victoire d'Eschyle au concours tragique se place en 484 av. J.-C., mais sa carrière devait être entamée dès l'an 500 av. J.-C. Sur un total d'environ cent dix pièces, il n'en subsiste aujourd'hui que sept. Six d'entre elles sont représentées entre 472 et 458 av. J.-C., dans l'Athènes de Périclès : "Les Perses" (472), "Les Sept contre Thèbes" (467), "Les Suppliantes" (peut-être en 463) et "l'Orestie", sa treizième et dernière victoire (458). Eschyle rejoint ensuite la Sicile où il s'est déjà rendu, à l'invitation du tyran de Syracuse Hiéron, après la représentation des "Perses". C'est peut-être là qu'il compose le "Prométhée enchaîné" dont l'attribution même reste douteuse. Il meurt à Géla en 456 av. J.-C., selon la légende en recevant une tortue sur la tête, lancée par un rapace qui aurait pris son crâne chauve pour un caillou destiné à briser la carapace."
[Source : fiche auteur/WIKIPEDIA] /////
"Il participe à la naissance et au développement de la Tragédie comme genre à part entière dans le Théâtre grec. Son immense productivité comme certaines de ses innovations qui lui valent d'être ce tragédien 13 fois vainqueur du concours (à caractère sacré) organisé chaque année. Il a été l'auteur d'environ 110 pièces (90 tragédies et 20 drames satyriques) dont pour la plupart nous connaissons uniquement le titre, au mieux quelques fragments cités par des auteurs ultérieurs ; sept pièces seulement nous ont été transmises (6 dans leur intégralité et 1 partiellement)... "Le théâtre d'Eschyle est essentiellement remarqué pour sa force dramatique, la tension, l'angoisse qui habite ses pièces, dont la cohérence se comprend surtout par la progression qui les reliait au sein de trilogies « liées » (telle "L’Orestie", seule entièrement sauvegardée). S'il ne développe pas la psychologie des personnages, ses choix lui permettent de mettre en valeur ses conceptions puissantes sur l'équilibre de la cité, le dégoût de l’hybris / ὕϐρις ["húbrisla"] ou démesure qui met en danger cet ordre, et le poids de la décision des dieux dans la conduite des affaires humaines [...] ou la malédiction familiale."
[Source : fiche auteur/WIKIPEDIA] /////
Le portrait laudatif qu'en fera Victor HUGO dans un essai intitulé "les Génies", nous semble amplement mérité : "Eschyle n’a aucune des proportions connues. Il est rude, abrupt, excessif, incapable de pentes adoucies, presque féroce, avec une grâce à lui qui ressemble aux fleurs des lieux farouches. […] Eschyle est le mystère antique fait homme ; quelque chose comme un prophète païen. Son œuvre, si nous l’avions toute, serait une sorte de Bible grecque. " /////
Jacqueline de ROMILLY, dans ses différentes monographies, le mettra à la hauteur de ses successeurs SOPHOCLE et EURIPIDE... Julien GRACQ, grand lecteur, s'en inspirera en ressuscitant son "sens du mystère" et se souviendra des pouvoirs de suggestion de son verbe... En 1985, Alain MOREAU célébrera la pérennité de son oeuvre dans une monographie éclairante : "Eschyle. La violence et le chaos".
Relevons enfin l'inspiration du cinéaste Robert EGGERS citant de façon discrète mais très crue la malédiction du "Prométhée enchaîné" dans la dernière scène de son très mythologique et tragique dernier long-métrage en noir-et-blanc : "The Lighthouse" [2019]...
/////
Disons que cela fait toujours plaisir de fréquenter à nouveau le Mystère en un monde si dénué de surprises... L'une des "tragédies de notre siècle" (en apparence si éloigné de celui d'Eschyle) n'est-elle pas... que ne vienne plus jamais le moment d'être profond ?
//////
Voici donc la trop courte de ses (sept) pièces "sauvées" :
(1°) "Les Perses" / Πέρσαι ["Pérsai"] : représentée en 472 av. J.-C., elle faisait partie d'une tétralogie.
(2°) "Les Sept contre Thèbes" / Ἑπτὰ ἐπὶ Θήϐας ["Heptà epì Thếbas"] : représentée en 467 av. J.-C., elle faisait partie d'une trilogie.
(3°) "Les Suppliantes" / Ἱκέτιδες ("Hikétides") : représentée en 464-463 av. J.-C., elle était peut-être la première d'une trilogie.
(4°), (5°), (6°) : "L’Orestie" est une trilogie représentée en 458 av. J.-C. qui comprend les pièces suivantes :
(4°) "Agamemnon" / Ἀγαμέμνων ["Agamémnôn"]
(5°) "Les Choéphores" / Χοηφόροι ["Khoêphóroi"]
(6°) "Les Euménides" / Εὐμενίδες ["Eumenídes"]
(7°) "Prométhée enchaîné" / Προμηθεὺς δεσμώτης ["Promêtheùs desmốtês"] : d'année de représentation inconnue et d'attribution incertaine, notamment en raison d'un style très différent des 6 pièces précédentes. /////
Mais voici aussi, plus impressionnante encore [et par ordre alphabétique - Source : WIKIPEDIA], la liste de ses pièces disparues... connues au mieux par fragments ou plus souvent par leur titre seul (cité par des auteurs ou de simples témoins, contemporains ou d'immédiate postérité) :
"Alcmène" //
"Amymone" //
"Les Archères" //
"Les Argiennes" //
"L'Argo" ou "Les Rameurs" //
"Atalante" //
"Athamas" //
"Les Bacchantes" //
"Les Bassaréennes" //
"Les Cabires" //
"Callisto" //
"Les Cariens" ou "Europe" //
"Cercyon" /
"Circé" //
"Les Collecteurs d'esprit" //
"Les Crétoises" //
"Cycnos" //
"Les Danaïdes" //
"Les Descendants [des Sept]" //
"Les Dragueurs de filets" //
"Les Édoniens" //
"Les Égyptiens" //
"Les Enfants d'Héraclès" //
"Les Escortes" //
"Les Femmes de l'Etna" [2 versions] //
"Les Femmes de Salamine" //
"Les Femmes thraces" //
"Les Filles d'Hélios" //
"Les Filles de Phorcys" //
"Glaucos de Pontos" //
"Glaucos de Potnia" //
"L'Homme d'Éleusis" //
"Hypsipyle" //
"Iphigénie" //
"Ixion" //
"Les Jeunes" //
"Laïos" //
"Les Lemniennes" //
"Le Lion" //
"Lycurgue" //
"Memnon" //
"Les Messagers" //
"Les Myrmidons" //
"Les Mysiens" //
"Némée" //
"Les Nourrices de Dionysos" //
"Œdipe" //
"Orithye" //
"Palamède" //
"Pénélope" //
"Penthée" //
"Perrhaibides" //
"La Pesée des âmes" //
"Philoctète" //
"Phinée" //
"Les Phrygiennes" //
"Polydectès" //
"Les Prêtresses" //
"Le Prix des armes" //
"Prométhée allumeur de feu" //
"Prométhée délivré" //
"Prométhée porteur de feu" //
"Protée" //
"Les Ramasseurs d'os" //
"Sémélé" ou "Le Porteur d'eau" //
"Les Serviteurs de la chambre nuptiale" //
"Sisyphe le fugitif" //
"Sisyphe le rouleur de pierre" //
"Les Spectateurs" ou "Les Athlètes des jeux isthmiques" //
"Le Sphinx" //
"Téléphos" //
"Xantrias" ou "Le Cardeur de laine".