La place de Dieu : Religion et politique chez les modernes

Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».

https://www.lemonde.fr/livres/article/2023/12/16/la-place-de-dieu-de-bruno-karsenti-l-avenir-radieux-du-religieux_6206208_3260.html

Penser la religion en termes d’idéologie – tout comme, à l’inverse, penser l’idéologie en termes de religion – , c’est se placer dans l’horizon d’une séparation du politique et du religieux déjà effectuée. Et c’est se donner pour acquis que la religion n’existe en somme déjà plus comme « religion authentique », bref qu’elle a un rôle d’ornement, de prétexte ou d’expédient pour des intérêts politiques plus fondamentaux, qui seraient seuls réels. Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous permettre un tel court-circuit. Prendre acte que la religion nous prend de court, c’est reconnaître que nous ne pouvons plus raisonner ainsi, politiser a priori la ou les religions de cette manière – puisqu’il s’agit précisément pour nous de retenir nos projections et nos attentes tacites sur ce que nous admettons avoir manqué à travers la séparation du politique et du religieux que nous avons promue.