Et encore un bonne pioche dans les titres de la continuité DC !
Ce récit se place juste après les évènements de "state of fear" qui se déroulent dans les Batman infinite 2 et 3. The Gardener avait séparé les bons côtés de la personnalité d'Ivy pour les sauvegarder, faisant cela elle l'avait rendue beaucoup plus puissante et proche de la Sève, une force primordiale connectée à toute vie végétale (voir le Swamp Thing d'
Alan Moore pour plus de détail :D ), se faisant appeler Queen Ivy (un gros upgrade quoi).
Pour sauver Gotham de la destruction Harley Quinn et Gardener décident de réunir les deux parties d'Ivy pour qu'elle retrouve son humanité.
Pam se retrouve donc quasi déconnectée de la Sève ce qui la désespère, au point de quitter Harley en colère et d'avaler une fiole remplie d'un champignon parasite modifié (par celui qui a créé Ivy Jason Woodrue aka "L'homme floronique").
Grâce à cela elle se rapproche, pense t'elle, de la Sève et décide de partir dans un road trip pour mettre en oeuvre son grand plan. Mais petit détail, cela la tue à petit feu. Road trip évolutif donc, jusqu'à une confrontation finale qui va rebattre les cartes.
Ça en fait du détails (je sais j'ai perdu la moitié d'entre vous), mais voilà en gros le pitch de ce tome.
On suit donc Ivy dans la réalisation de son plan, à savoir en gros détruire l'humanité (grâce aux spores de l'Ophiocordyceps qu'elle relâche tout au long de son voyage).
Alors ma plus grosse surprise c'est qu'en fait on se rapproche dans ce récit du côté horrifique de Swamp Thing (à mon plus grand plaisir). Les dessins et les situations sont vraiment durs, des scènes de transformations, de décrépitudes vraiment saisissantes. D'autre part comme Ivy perd aussi la raison (ce champignon fonctionne comme celui qui prend le contrôle des guêpes ou des fourmis) on part sur des délires psychédéliques, bien rendus par les dessins.
Bref cette ambiance horrifique j'ai adoré (à telle point que j'ai noté le Swamp Thing de Moore dans ma wishlist) à la fois pour les graphismes et pour le récit.
Ivy est en lutte interne, en évolution, en questionnement tout au long du récit, tiraillée sur les moyens à mettre en oeuvre pour sauver la planète. Dans un premier temps c'est juste détruire l'humanité, mais avec ces différentes rencontres, les doutes pointent et dans le final, vraiment palpitant, on sent tous les enjeux de ses choix.
Bien évidemment tout le discours du récit tend vers des positions et des questionnements écologiques qui pourront déplaire à certains, mais c'est au final beaucoup plus nuancé (globalement) qu'on ne pourrait le penser de prime abord.
Le demi point en moins est dû à un détail qui m'a un peu dérangé, c'est que lors de ses délires psychédéliques, sa "bonne" conscience qui cherche à la sauver, à la ramener vers la réalité soit incarnée par Batman Oo ! A mon sens ça colle moyen (voire pas du tout).
Petit rajout d'une sorte d'origine story à la fin qui a pour seul intérêt d'être écrit par
Neil Gaiman, récit des années 80 qui voulait remettre un peu de cohérence au personnage. Mais au final c'est tellement loin de ce qu'elle est maintenant que l'intérêt est juste historique éventuellement (et
Neil Gaiman quoi ! oui je me répète).
A noter que pour ceux qui penseraient être trop perdus en commençant le récit sans connaissance du perso et des évènements antérieurs, le super boulot éditorial d'Urban avec un édito, une fois de plus aux petits oignons, qui permet vraiment de lire ce tome dans de bonnes conditions.
Bon au final pour moi ce fut un vrai et grand plaisir que cette lecture et j'attends vraiment beaucoup de la suite.