AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 26 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Devant la tombe d'Earl Tubb et du père de ce dernier, le shérif, Hardy, regrette amèrement ce qui s'est passé et se demande si ses choix ont été les bons. Il est bientôt rejoint par Coach Big. Celui-ci, choqué, lui demande si cela s'est bien passé comme on le dit. le shérif le lui confirme: Earl Tubb a bien été sauvagement tué par l'entraineur Euless Boss, tabassé en pleine rue sans que personne n'ait réagi. Coach Big se reproche de n'avoir pu empêcher cela... Peu de temps après, Hardy et Boss découvrent le corps inerte de leur ami, une balle dans la tête, un pistolet à la main. Il ne fait aucun doute qu'il s'est donné la mort. Et pourtant, Boss parle d'assassinat ! N'hésitant pas à accuser un joueur de Wetumpka, l'équipe que ses gars doivent affronter d'ici peu. Il somme le shérif de trouver le coupable...

Un troisième tome tout aussi violent, poisseux, lugubre et enragé que les deux premiers. L'on se retrouve à Craw County, dans l'Alabama, un patelin paumé où la brutalité, la vengeance, les règlements de compte semblent de mise. L'on retrouve Coach Boss, toujours aussi remonté, le shérif et ses questionnements, Esaw, l'homme de main un peu abruti, l'archer religieux et aussi Roberta Tubb, la fille d'Earl, venue visiblement éclaircir les circonstances de la mort de ce dernier. Jason Aaron s'attarde sur chacun, dévoilant peu à peu leurs personnalités, sombres pour la plupart, et leurs états d'âme. Graphiquement, la violence est prégnante, le trait hargneux, anguleux et rude, le rouge sang prédomine sur chaque planche. L'on ne pourra pas reprocher à Jason Latour de ne pas coller à ce scénario crasseux, cru et rude.
Commenter  J’apprécie          442
Si j'avais trouvé des circonstance atténuantes au coach Euless Boss dans le tome 2, là, on voit encore plus son côté sombre et on commence à avoir la sueur froide qui coule entre les omoplates.

Coach Big aussi… Souvenez-vous, l'aveugle Noir du tome 2 qui aidait le jeune Boss à acquérir les tactiques et le talent pour être un bon linebacker afin d'intégrer l'équipe des Runnin' Rebs.

Pour le coach Boss, le foot est tout ce qui compte et tous les moyens sont bons pour arriver au but, quitte à déclarer un suicide comme un meurtre et à accuser un joueur de Wetumpka, l'équipe adverse.

Vous imaginez les conséquences d'une telle accusation lorsqu'elle arrive dans les cerveaux embrumés de nos rednecks amateurs de l'équipe des Runnin' Rebs ? Wetumpka, c'est un peu les frères ennemis et on a pris plaisir ces dernières années à les écraser au ballon ovale.

Les auteurs étant Sudistes eux-mêmes, ils savent de quoi ils parlent, ils connaissent les habitants du Sud profond et s'ils les égratignent, les bousculent et ne les mettent pas sous leurs meilleurs jours, ce n'est pas pour être insultant, juste pour décrire une situation réelle et l'analyser.

L'un des deux expliquera même, en introduction de l'album, pourquoi la couverture d'un des épisodes avait un chien déchirant le drapeau confédéré.

Beaucoup de mystères dans cet album qui fait la part belle à la violence, qu'elle soit verbale, en action ou par omission (comme on dit) car laisser les crimes impunis est aussi grave que de les commettre et par leur silence, les habitants de Craw County et son shérif sont aussi coupable que Coach Boss.

Les auteurs développent un peu plus certains personnages secondaires et en introduisent de nouveau, si bien qu'on ne sait pas toujours quel fil rouge leur récit va suivre : le crime d'Earl Tubb commit dans le premier tome ou les magouilles de Boss ainsi que le portrait des différents habitants de cette petite ville d'Alabama.

Malgré les portraits sombres de quelques-uns de ses représentants, les auteurs n'hésitent jamais à leur donner un soupçon de circonstances atténuantes ou de montrer leur fragilité, compensée par le roulement des mécaniques, les humiliations qu'ils font subir à d'autres et de l'utilisation de la violence à tour de bras.

Boss est devenu tel qu'il est suite à son enfance, de la violence de son père et à cause du système qui faisait qu'un jeune garçon tel que lui n'aurait jamais accès à rien, quoiqu'il fasse, même en travaillant dur pour acquérir sa place dans l'équipe.

On est dans un système basé sur la force, pas sur l'intelligence et les faibles n'ont pas leur place ici, les soumis non plus, leur seule position acceptable étant la posture de soumission et le shérif l'illustre bien, cette posture du chien soumis.

Coach Boss avait la force, il est le maître de la ville, mais le cerveau, c'était Coach Big, le Noir aveugle et il n'est plus là pour le conseiller. Boss a toujours la force, mais sans l'intelligence tactique de l'autre, il risque de tout perdre.

L'introduction d'un nouveau personnage, celui de la couverture, laisse augurer que nous allons nous diriger vers des portraits de différents habitants de Craw County et du Sud profond, celui qui regarde toujours les gens de couleurs de travers et comme notre nouvelle arrivante est Black…

On n'a pas fini d'explorer la face sombre de l'Humain sudiste, avec cette série. C'est sombre, glauque, dérangeant, les dessins sont toujours survoltés, les traits grossier pour certains, mais la toile d'araignée est tellement ramifiée qu'il y a encore possibilité de passer de belles heures avec cette saga.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          120
Ce 3ème tome donne de l'épaisseur à l'histoire, de nouveaux personnages entrent en scène, d'autres la quittent de façon mort violente, mais on sent que les enjeux sont loin d'être arrivés à leur terme. Ces nouvelles perspectives accompagnées d'une coloration plus dynamique, des ambiances plus variées, rendent la lecture plus prenante. Toute cette violence commence à prendre sens.
Commenter  J’apprécie          30
Ce tome fait suite à Southern Bastards, tome 2 (épisodes 5 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé la série par le premier tome. Il comprend les épisodes 9 à 14, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Jason Latour qui a également réalisé la mise en couleurs. L'épisode 12 est une exception puisqu'il est écrit pas Jason Latour, dessiné, encré et mise en couleurs par Chris Brunner. Ce tome se termine avec un texte de 2 pages rédigé par Jason Latour, écrit en petit caractère. Il détaille pour quelle raison il a réalisé une couverture avec un chien en train de déchirer un drapeau confédéré. Il explicite également sa position par rapport aux valeurs sudistes.

Épisode 9 - le shérif Hardy se tient devant les stèles funéraires des Tubb, en se disant qu'il approche de la quarantaine et que sa vie n'a aucune valeur. Pire, il a raté tous les moments qui auraient pu être significatifs. Coach Big (Beau Barclay) vient le rejoindre et lui demande si Euless Boss a vraiment tué un homme à coups de batte de baseball devant toute la ville. Big se dit qu'en réalité il n'a jamais réussi à éviter les débordements de Coach Boss. le lendemain, le shérif Hardy se tient devant le cadavre de Big, en présence d'Euless Boss. Ce dernier lui affirme qu'il a été assassiné, en contradiction totale avec les faits. Il exige que Hardy trouve le meurtrier au plus vite. Hardy sort du bureau de Big, prend sa voiture et se rend en ville, à la banque. Il est reçu par l'une des soeurs jumelles Compson et demande à avoir accès à son casier dans les coffres. Il demande des nouvelles de l'autre soeur et se fait rembarrer, celle présente lui conseillant de changer de banque. Il repense à l'époque où il était la star montante de l'équipe de football de Craw County. Épisode 10 - Donny Ray (le mari de Shelby) a décidé d'apporter la bonne parole de Dieu à Esaw Goings pour le convertir. À la demande d'Esaw, il l'accompagne pendant toute sa journée, passée à faire tourner les affaires.

Épisode 11 - Piney Woods fait partie d'une petite communauté qui vit presqu'en autarcie à l'écart de la ville. Il chasse le cerf à l'arc, et remplit la fonction de guide spirituel pour les autres, dans une forme d'expression de la foi très idiosyncrasique. Il a décidé d'exercer une justice directe contre un jeune de la ville qui a violé une jeune fille atteinte d'une déficience mentale. Épisode 12 - Tad Ledbetter est toujours dans le coma à l'hôpital. L'infirmière qui s'occupe de lui coupe la télévision qui diffuse des dessins animés décérébrés et quitte la chambre. Eugene Maples (Materhead) éprouve des remords quant à la situation de Tad Ledbetter et il lui rend visite en lui apportant tous les produits dérivés de l'équipe de football. Épisodes 13 & 14 - le temps est venu du match de football contre l'équipe de Wetumpka County à Craw County. Euless Boss est complètement désemparé du fait de l'absence de Coach Big à ses côtés, et ne sait pas comment établir une stratégie de jeu et en assurer son appropriation par les joueurs de l'équipe. En plus il est convoqué par Leddy, la femme du maire.

Après un tome 2 avec une forme déroutante, le lecteur ne sait plus trop s'il doit s'attendre à ce que les auteurs reprennent le fil de l'intrigue principale (enfin, de l'intrigue initiée dans le premier tome), ou s'ils vont continuer à digresser (enfin, à montrer la vie d'autres membres de cette communauté sudiste). Effectivement chaque épisode s'intéresse à un personnage différent. Si le lecteur se souvient du personnage figurant sur la couverture, il peut penser que le temps est venu de la vengeance. Mais en fait il faudra attendre car il s'agit de la couverture du dernier épisode. Donc il accompagne d'abord le shérif dont il apprend le prénom (Hardy), puis Esaw Goings, Piney Woods, Tad Ledbetter et Euless Boss. Parmi ces 5 personnages, il y a en 2 de nouveaux (le shérif dont on ne savait pas grand-chose, et Piney Woods apparu dans une seule page dans le tome précédent). Il a déjà pu observer les 3 autres dans des séquences précédentes. Effectivement chacun de ces 5 personnages méritent le qualificatif du titre de la série. Hardy a fait partie de l'équipe de football ce qui ne lui a pas réussi et l'a placé dans une situation où il se retrouve contrait à accepter compromission après compromission. Les dessins montrent un individu costaud, mais aux postures dans lesquelles se lit une forme de soumission à l'autorité d'Euless Boss, de résignation à sa condition, de défaitisme face à madame Compson. Ce ressenti est accentué par la banalité des décors qui montrent une petite ville sans panache, uniquement fonctionnelle, avec un bon niveau de détails.

Malgré son indépendance et sa rectitude morale, la vie de Piney Woods est tout autant dictée par son environnement et marquée par les us et coutumes du Sud. Jason Latour a l'art et la manière pour donner plus d'importance aux décors naturels du fait de la position à l'écart de cette communauté. Il montre des bâtiments plus anciens, moins solides. Les tenues vestimentaires sont moins variées, plus strictes, évoquant un cadre moral plus rigide. le lecteur a déjà pu voir comment le jeune Tad Ledbetter (encore un enfant) a été marqué de manière indélébile par le péché des adultes. S'il n'a pas consulté le détail de la répartition des tâches, il est possible que le lecteur ne se rende pas compte que l'épisode n'est pas écrit par Jason Aaron, mais par Jason Latour. de même, l'écart graphique n'est pas très important entre les dessins de Latour et ceux de Chris Brunner. Il note une petite exagération dans certaines expressions de visage et une gestuelle plus ample, ce qu'il peut mettre sur le compte du caractère juvénile de Tad Ledbetter et d'une manière différente dans les réactions émotionnelles parfois enfantines d'Eugene Maples.

Toujours aussi adroit, Jason Aaron consacre un épisode entier à montrer la vie sans retenue d'Esaw Goings, sans remord, sans regret, faisant usage de sa force, faisant preuve d'une énergie sans borne. Au fur et à mesure de sa journée, le lecteur le voit se conduire en butor, n'éprouvant aucune empathie pour les individus qu'il malmène, qu'il humilie, qu'il maltraite, qu'il utilise, qu'il frappe. Pourtant arrivé à la dernière page de cet épisode intense passé aux côtés d'un individu abject, le lecteur est aux premières loges pour constater l'intensité de son mal-être. Cela ne le rend pas sympathique, mais il est impossible de réprimer un élan d'empathie pour cette personne qui soufre. La crudité apparente des dessins de Jason Latour s'avère sans pitié pour Esaw Goings. Elle sert à montrer toute la crudité de cet individu, sa manière de réagir à toutes les situations par la force, en imposant sa masse, en utilisant l'énergie générée par ses émotions négatives, à montrer que son seul mode relationnel est la confrontation. Cette crudité se révèle également sans pitié quand Esaw Goings ne comprend pas ce qu'on lui dit, par exemple quand Euless Boos lui indique que ses actions n'arrangent rien. Elle souligne à quel point il ne dispose pas de maîtrise de soi, il se laisse porter par ses émotions, il est le jouet de ses pulsions.

Jason Aaron & Jason Latour avaient déjà réussi le même tour de force dans le tome précédent en montrant comment la rage intérieure d'Euless Boss avait été attisée et nourrie par les circonstances de sa naissance, par la vie de son père, par un système favorisant l'usage de la force et la maltraitance des faibles. Au cours de l'épisode 13, le lecteur se rend compte qu'il éprouve toujours des sentiments partagés vis-à-vis d'Euless Boss : de la répulsion pour ses méthodes abjectes, de la pitié pour un individu qui ne peut pas être heureux. À nouveau les dessins de Latour montrent une réalité crue, à commencer par la brutalité du football, encore accrue par le souvenir que le lecteur garde de la façon désespérée et écoeurante de foncer sur l'adversaire qu'avait Euless Boss étant jeune. La pratique du sport n'a plus rien de noble ; c'est une question primale de vie ou de mort. Dans ces conditions, il est difficile de ne pas éprouver d'inquiétude pour Euless Boss qui a perdu son conseiller littéralement à la veille d'un match crucial contre l'équipe de la ville d'à côté. En outre sa soudaine position de faiblesse provoque une réaction de la part de la femme du maire qui voit une opportunité d'enfoncer un individu incontrôlable. le face à face entre Euless Boss et Leddy ne dure que 3 pages, mais la mise en scène montre bien qui est le plus fort physiquement, et qui a le dessus psychologiquement, avec le maire impotent en arrière-plan, une grande réussite de mise en scène.

Le lecteur arrive au dernier épisode consacré au personnage de la couverture en salivant de plaisir par anticipation. Comme pour Earl Tubb, le scénariste et le dessinateur se font un malin plaisir d'introduire un doute raisonnable sur la possibilité pour cette personne d'être un héros. À nouveau le lecteur se souvient du titre de la série, ce qui provoque en lui une légère prise de recul quand il observe les décisions du personnage. Il sait qu'il est forcément marqué par son ascendance familiale, mais aussi par le ressenti de la communauté à l'encontre d'une personne de couleur. Il n'a pas oublié non plus comment s'est terminée la mission de vengeance d'Earl Tubb. Il s'insinue donc dans son esprit une saveur d'ambivalence sur les choix effectué par ce personnage, sur son degré de liberté vis-à-vis de son éducation. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur voit des individus en proie à leurs névroses, à leur conditionnement socio-culturel, mettant en oeuvre des stratégies déviantes pour pouvoir concilier les contraintes extérieures avec un semblant de vie supportable. Ces comportements s'écartant de qui est accepté comme étant normal s'observent dans la violence, mais aussi dans les détails. le lecteur a du mal à retenir un haut-le-coeur quand il voit Euless Boss faire preuve d'un geste sentimental en déposant un objet souvenir dans le cercueil de Beau Barclay (Coach Big). C'est à la fois émouvant, mais aussi dérangeant car il s'agit de la friandise préférée de Big, à savoir une plaquette de beurre.

Ce troisième tome confirme l'intention de Jason Latour & Jason Aaron de brosser le portrait d'une communauté au travers de plusieurs des habitants de Craw County. Ils utilisent une structure qui n'est pas celle d'une aventure ou d'un récit focalisé sur un seul personnage, ou sur une intrigue principale devant avancer régulièrement. Les auteurs réussissent à nouveau à humaniser des individus au comportement moralement condamnables, voire aux actions abjectes. Les dessins crus de Latour sont sans pitié pour la veulerie des uns et des autres, mais aussi d'une grande honnêteté ce qui fait apparaître l'humanité de chacun et par moment leur fragilité. Alors qu'il peut être en droit de faire la grimace en constatant qu'un épisode n'est pas réalisé par l'équipe Aaron & Latour, le lecteur se rend compte à la lecture qu'il n'y a pas de solution de continuité narrative.
Commenter  J’apprécie          30
L'entrecôte de beauf.
Le coach Euless Boss veut du fond de ses tripes mener à la victoire son équipe des Running'Rebs de Craw County contre celle de Wetumpka County lors de retrouvailles annuelles hautes en couleur et en violences mais son bras droit, coach Big, est retrouvé mort, suicidé ou assassiné. Pour Euless, aucun doute n'est permis, coach Big a été éliminé par quelqu'un de Wetumpka afin d'assurer la victoire de son équipe. Pour le shérif Hardy, Big a simplement tiré sa révérence car, malgré sa cécité, il en avait trop vu de la noirceur humaine.
Autour de l'épicentre de Homecoming où se joue, à travers une rencontre de football américain, l'honneur à mort d'hommes galvanisés par un entraîneur despotique, une galerie de seconds rôles se déploie en life et en flashbacks, Hardy, shérif à la solde d'Euless, Esaw, biker psychopathe halluciné et mains sales des basses oeuvres d'Euless Boss, Deacon Boone, homme des bois pentecôtiste, etc. jusqu'à Berta, la fille métis d'Earl Tubb, assassiné par Euless Boss. Soldat engagé de retour d'Afganistan, Berta vient faire ses adieux à son père, se heurtant immédiatement à la faune violente et raciste du coin.
Le 3e tome travaille au corps les personnages recuits du cru, tisonnant les passés pour mieux incendier le présent. Tout est rouge, grimaçant, éructant, giclant, bastonnant, poussé à l'extrême. Rien ne semble pouvoir échapper à la vindicte, à la violence, à l'enfermement mental. Comme à Prairie Rose, la réserve indienne de Scalped, Craw County n'offre aucune échappatoire et le cheval fou qu'était Dash Bad Horse semble s'être réincarné en Berta Tubb. Il ne reste plus qu'à espérer que l'épilogue magnifique de Scalped atteigne l'esprit des rednecks mais une telle mission n'est même pas impossible, elle paraît impensable.
Commenter  J’apprécie          20
Ce troisième volet de Southern Bastards poursuit donc la petite balade imaginée par Jason Aaron dans le Sud des États-Unis, région dont il est originaire, tout comme le dessinateur Jason Latour. Lors du premier volet, les deux invitaient à suivre les pas d'Earl Tubb, de retour à Craw County, quarante ans après avoir fui ce trou perdu de l'Alabama. le seul petit hic, c'est que le vieux qui était juste venu vider la maison de son vieil oncle Buhl, était reparti les pieds devant suite à une altercation avec des autochtones à la solde du « Boss ». le deuxième volet prenait le lecteur à contre-pied en revenant sur le passé Euless Boss, le chef de ce petit bled paumé du Texas et l'entraîneur de l'équipe locale de foot, alors qu'il s'attendait à passer un tome en compagnie de la progéniture d'Earl Tubb.

Si la couverture de ce troisième volet laisse penser que l'on aura enfin droit à la vengeance de la fille d'Earl Tubb, les épisodes #9 à #14 repris dans cet album s'intéressent surtout aux personnages secondaires croisés lors des tomes précédents. L'intrigue renoue certes avec le présent, mais conserve tout de même la fille d'Earl dans le placard jusqu'au tout dernier épisode afin de nous présenter quelques beaux spécimens de l'Alabama, toujours sur fond de football américain puisque les Runnin' Rebs se préparent à affronter leurs ennemis de toujours : l'équipe de Wetumpka !

Alors que les tomes précédents se concentraient sur un protagoniste en particulier, celui-ci s'intéresse à plusieurs personnages différents au fil des chapitres. Des doutes du shérif Hardy aux remords de coach Big, en passant par les hommes de main d'Euless Boss ou les parties de chasse du mystérieux Deacon Boone, l'auteur de Scalped excelle de nouveau au niveau de la caractérisation des protagonistes. S'il brosse avec brio le portrait sans concession (et certes peu nuancé) de cette Amérique profonde bien burnée, mais dépourvue de neurones, il ramène ensuite le lecteur là où il l'avait abandonné en fin de premier tome : en compagnie de Roberta Tubb, qui est de retour au bercail après avoir combattu en Afghanistan…

Visuellement, le trait anguleux et énergique de Jason Latour (« Django Unchained ») contribue à plonger l'ensemble dans une ambiance pesante et poisseuse à souhait. L'expressivité des personnages et la bichromie aux tons rouges renforcent encore l'atmosphère violente de ce bled dirigé par une belle brochette d'écervelés.

Où comme dirait Donald Trump : Vive le Sud… and let's make America Great again !

Retrouvez d'ailleurs cet album dans mon Top comics de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
Damn', il y a un peu plus d'un an je vous annonçais qu'il faudrait attendre le 3° TPB (recueil pour les puristes francophones) de Southern Bastards pour découvrir comment la fille de Tubb, tabassé à mort par Coach Boss, allait gérer son retour et régler ses comptes.

Et bien si elle figure bien en couv' de ce Retour au Bercail, ce n'est que dans la dernière partie qu'on la découvre enfin, et ça promet de saigner pour la suite vu ce qu'elle flanque aux ex-voisins peu amicaux de son défunt paternel.

Entre temps on aura été témoin du suicide de Ol'Big, incapable de supporter plus longtemps une situation complètement hors de contrôle à Craw County où le match entre les locaux et leurs éternels adversaires de Wetumpka va virer à la cata !

Si les deux Jason font un peu durer le plaisir (en même temps la série marche, Image comics ne doit pas vouloir se tirer une balle dans le pied), ils font les choses bien et tirent à boulets rouges sur tout ce que leurs protagonistes bas du front et peu sympathiques (c'est un euphémisme !) ont de primaire et haïssable.


Et de la "B.O" qui déménage pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2016/11/les-come-back/southern-bastards-3-vs.return-to-sky.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
Commenter  J’apprécie          10
Un tome dans la veine des précédents, sombre, violent.

Le football est une religion et seule la victoire compte, la victoire efface tout.

Vivement la suite.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
242 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *}