Ce magazine contient la minisérie consacrée à Rocket Raccoon en 4 épisodes de 1985, ainsi qu'une histoire courte de 20 pages mettant en scène Groot et Rocket Raccoon datant de 2011.
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- Minisérie Rocket Raccoon (4 * 22 pages, scénario de
Bill Mantlo, dessins de
Mike Mignola, encrage d'al Gordon, sauf épisode 3 encrage d'al Milgrom, 1985) - le constructeur en chef de jouets du quadrant Keystone est assassiné à son atelier. Lord Dyvyne (un serpent) embauche Rocket Raccoon (aidé par Wal Russ) pour identifier et capturer l'assassin, vraisemblablement dépêché par Judson Jakes, le rival de Dyvyne dans la fabrication de jouets. Ces derniers servent d'objet thérapeutique pour les aliénés humains, principaux résidents de la planète. Ces derniers s'apprêtent à célébrer le rituel de la Grande Mascarade, mais la Bible du demi-Monde (leur livre sacré) a été dérobée par Pyko.
Après avoir introduit le personnage de Rocket Raccoon dans l'épisode 271 de la série "Incredible Hulk" (1982),
Bill Mantlo a donc obtenu des responsables éditoriaux, l'autorisation de réaliser une minisérie dédiée à ce personnage. le lecteur retrouve l'amalgame étonnant entre ces animaux qui parlent (certains avec douce fourrure), une forme de science-fiction (une planète extraterrestre, une technologie avancée, des robots, un mur autour de la planète, etc.), des robots clowns tueurs, et une improbable histoire de planète servant d'asile psychiatrique pour malades mentaux.
D'un côté, la narration destine ce récit plutôt à des enfants ou de jeunes adolescents. En particulier la guerre des 2 fabricants de jouets repose sur une logique peu compréhensible, qu'il s'agisse de leur aspiration à se faire payer les jouets alors qu'il n'y a pas d'argent sur cette planète, ou de l'enjeu lié au mariage de Lylla, alors que son meurtre permettrait de s'affranchir de cette contrainte. de la même manière, la composante liée aux malades mentaux relève uniquement du divertissement qu'il s'agisse de cette étrange bible psychiatrique, ou du mode de guérison quasi magique (des casques guérisseurs). le principe de la planète asile rappelle d'ailleurs fortement l'intrigue de l'épisode 5 de "Marvel premiere" écrit par
Steve Gerber (voir Les Gardiens de la Galaxie Intégrale T01 1969-1977).
D'un autre côté, le lecteur se laisse facilement emporter par ce conte inventif et drôle, avec ces animaux mignons qui parlent. Ce divertissement doit une partie de son attrait aux dessins réalisés par un
Mike Mignola débutant. Un lecteur familier de ses travaux pourra détecter quelques prémices de ses futurs choix esthétiques, mais il ne s'agit que de simples frémissements. À l'époque, Mignola dessine encore dans une veine figurative. Il s'avère qu'il trouve un juste équilibre entre le côté mignon de certains animaux, la joie de vivre des aliénés, les trouvailles visuelles à mi-chemin du conte et de la science-fiction. Il introduit quelques exagérations (les sourires des clowns par exemple) qui renforcent l'aspect conte pour enfant, en dédramatisant les situations. al Gordon réalise un encrage minutieux et détaillé, qui se marie bien avec les dessins détaillés de Mignola.
Avec cette minisérie, le lecteur découvre les origines de Rocket Raccoon (encore assez éloigné du personnage des années 2010), dans un monde un peu farfelu, assez cohérent, fournissant un bon niveau de divertissement, rehaussé par des dessins sympathiques présentant une personnalité le distinguant de l'ordinaire des
superhéros. 4 étoiles.
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- Rocket Raccoon & Groo (4 * 5 pages, scénario de
Dan Abnett et
Andy Lanning, dessins et encrage de
Timothy Green II, 2011) - Rocket Raccoon et Groot ont été enlevés et promus de force comme vedettes de leur propre série télé, produite par Mojo (un ennemi récurrent des X-Men et d'Excalibur, voir par exemple New Mutants classic 6).
Pour la deuxième série des Annihilators (voir Earthfall), le duo Rocket Raccoon & Groot n'a eu droit qu'à 5 pages par épisode. DnA réalisent un récit bref et parodique, avant tout axé sur l'humour. Thimothy Green II est à l'aise pour représenter ces 2 personnages (même si Groot est peut être un peu trop anthropomorphe), avec des exagérations faisant ressortir le côté comique. 3 étoiles pour un récit rigolo, vite lu, vite oublié.