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Nalki tome 1 sur 1
EAN : 9781092271066
le Lamantin (03/06/2014)
4.56/5   18 notes
Résumé :
Nous sommes en Serdane, pays écrasé sous le joug d'une dictature brutale et corrompue. En rentrant un soir de leur cours de musique, Nalki, quinze ans, et sa s ur Perle, treize ans, sont accueillis par des policiers venus les arrêter. Les deux adolescents sont séparés de leurs parents et déportés dans un camp de redressement. Soumis au travail forcé, ils vivent des heures particulièrement difficiles et rêver de trouver un moyen pour regagner leur liberté.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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C'est avec énormément de plaisir mais aussi une petite appréhension que je souhaite aujourd'hui vous parler du premier tome d'une série peu connue (pour le moment !). Plaisir parce que j'ai vraiment adoré ce premier tome mais appréhension parce que j'ai peur de ne pas savoir rendre correctement mes impressions et vous donner envie de vous lancer à votre tour dans l'aventure.
Derrière une illustration de couverture assez différente de ce que l'on peut voir ces dernières années, les éditions du Lamantin nous offrent un texte original et en plus, particulièrement bien écrit.
Je sais pourtant que de petites perles peuvent se cacher chez les petits éditeurs (j'en ai découvert plus d'une ces dernières années !) mais lorsque je tombe sur l'une d'elle, c'est toujours la surprise. Et je n'ai qu'une envie ensuite : le crier sur tous les toits !

Le résumé de quatrième de couverture le laisse présager et c'est rapidement confirmé ensuite, difficile de ne pas faire de parallèle avec la Seconde Guerre Mondiale et les camps de concentration… et on n'est pas très loin de notre actualité (par certains aspects).
Dans un monde imaginaire, un pays sous le régime d'une dictature rejette tout ce qui lui est étranger. Les habitants venus d'ailleurs ou descendants de nomades sont pourchassés et arrêtés. Séparés de leur famille pervertie et envoyés dans des camps de redressement afin d'être remis dans le droit chemin, les plus jeunes (des adolescents) vivent dans des conditions terribles. Travaux forcés, repas limités, hygiène laissant à désirer et entente loin d'être cordiale entre les « détenus », le lecteur est très vite plongé dans l'horreur et la dureté du nouveau quotidien de Nalki et Perle.

La littérature pour adolescents a bien trop tendance à enjoliver et faciliter les choses pour ses héros. Ici, l'auteure n'épargne rien à ses personnages et je l'en remercie. Pas que j'apprécie particulièrement que les figures que je suis souffrent mais un peu de difficulté, c'est quand même plus crédible.
Face à des scènes de séparation ou de privation, le lecteur ne peut qu'être touché et ému par le devenir de Nalki et de sa petite soeur. J'ai très vite été immergée dans cette histoire et son décor et certains passages m'ont vraiment beaucoup marquée. Je suis rarement émue par un livre (par contre je suis une fontaine dans la vie et au cinéma) mais là, j'ai eu plus d'une fois la gorge serrée et je revois encore le moment intense où Nalki retrouve pour la première fois un violon. L'instrument est de piètre qualité et l'adolescent a les mains en mauvais état mais les retrouvailles avec l'objet sont un tel moment de bonheur inimaginable quelques pages plus tôt que le lecteur ne peut qu'avoir la gorge nouée. C'est très fort.

Outre l'émotion, Alice Adenot-Meyer nous offre également une réflexion intéressante : peut-on accepter de renier ses convictions profondes pour vivre dans de meilleures conditions ? Parce que dans ce camp de redressement, un orchestre a été mis en place et les musiciens retenus pour en faire partie ont des privilèges non négligeables. A force de persévérance et de travail, Nalki obtient la place convoitée de soliste et devient par la même occasion, le « chouchou » du colonel. Presque choyé comparé à ses voisins qui lui mènent la vie dure, l'adolescent culpabilise et ne sait plus que choisir entre le confort de sa place (ajouté au plaisir de jouer chaque jour du violon) et ne pas trahir ses parents (et toutes les autres personnes) arrêtés du fait de leurs origines… Mais s'il se rebelle, que deviendra sa petite soeur Perle, elle aussi acceptée dans l'orchestre et donc pour le moment éloignée des difficiles conditions offertes par le reste du camp ? Et vous à sa place, qu'auriez-vous fait ?

Nalki a à peine 16 ans mais il (oui, c'est un garçon !) est très mature et responsable sans non plus en faire trop (il reste un adolescent un peu perdu). C'est lui que l'on suit principalement et c'est un plaisir. C'est un héros comme je les aime : très humain, plein de doutes mais aussi très posé, réfléchi et finalement très fort (il ne baisse pas les bras). C'est agréable de suivre un adolescent (et pas une adolescente) pour une fois ; on évite ainsi un peu les romances inutiles et les apitoiements insupportables… c'est appréciable ! Par contre, on ne croise qu'assez peu Perle, en tout cas dans la première partie de l'intrigue et c'est presque dommage parce que cette petite fille semble pleine de ressources et aussi intéressante que son grand-frère ! J'espère avoir l'occasion de passer un peu plus de temps avec elle par la suite… même si j'en doute un peu ! Je vous dis ça bientôt !
Le personnage que j'ai trouvé particulièrement intéressant ici, car plutôt complexe et ambigu, c'est le colonel du camp, passionné par la musique et qui se met légèrement à dos ses supérieurs à cause de sa lubie d'avoir un orchestre. Soyons clairs, c'est un ennemi, un vrai. Et derrière sa jeunesse et sa belle gueule, à mon avis, vaut mieux faire profil bas et ne pas trop le chercher parce qu'il pourrait très vite effacer son sourire et sortir les objets de torture. Vous voyez le genre. Malgré tout, malgré ce côté « méchant » assumé, il n'est pas juste un sale type (même si c'en est un)… son discours sur les étrangers et sa façon de les traiter sont juste abominables mais, si on ne peut pas accepter ses convictions, on peut comprendre le comportement qui en résulte. Il n'est pas tout noir, il y a plus que ça derrière les dents blanches de façade, l'amour de la musique et la haine du pays voisin. Il me tarde d'en apprendre plus sur lui, même si les passages le concernant commençaient sérieusement à fiche la trouille dans les dernières pages (parce qu'il n'est pas content et qu'il ne va pas en rester là !).

La majeure partie du texte prend place en huis clos, à l'intérieur du camp. le décor réduit ajoute à la tension et la peur ambiantes. Ce n'est que dans le dernier quart, à partir d'un évènement spécial pour l'orchestre, que le paysage est modifié… et que le lecteur, malgré le changement, continue de ressentir l'angoisse des adolescents.
Toute la partie située dans le camp a su me convaincre par son émotion et la suite, plus rythmée m'a également plu par la tension décuplée et l'urgence qu'elle dégage. Moments plus posés ou dynamiques, j'ai aimé chaque instant de cette lecture et aucun ne m'a semblé maladroit ou inutile. Bien au contraire !


Enfin, l'histoire ne serait pas ce qu'elle est sans la plume qui la raconte… et là encore, c'est du tout bon ! Je vous disais que l'immersion était totale, que l'émotion était au rendez-vous… oui, tout à fait ! Parce qu'Alice Adenot-Meyer manie intelligemment les mots.
C'est avant tout un diptyque pour adolescents donc le texte reste abordable et est particulièrement fluide. Malgré tout, à l'image du fond (l'auteure n'épargne pas son lecteur en proposant des passages durs), la plume n'est pas simpliste, le lecteur n'est pas pris pour un imbécile sans vocabulaire et ayant besoin de quinze lignes de dialogues par page pour ne pas trouver le temps long. Non, pas du tout ! C'est soigné juste comme il faut.
Et pour insister sur la qualité du texte, j'ajouterai que je n'ai relevé aucune faute ou coquille pendant ma lecture (j'en ai peut-être loupées mais en tout cas, aucune ne m'a sauté aux yeux) et c'est assez rare dans l'édition de ces dernières années (et oui ! Petites et grandes maisons ne sont que rarement irréprochables de ce côté-là !) pour le souligner. Il y a juste une petite erreur amusante dans les premières pages (de garde), par deux fois, le sous-titre apparait ainsi « Marticule 307 », au lieu de « Matricule ». Une petite faute de frappe de dernière minute, j'imagine. :)

Je peux maintenant l'avouer, je redoutais un peu cette lecture (comme je redoute régulièrement la lecture des titres proposés par de « petits » auteurs ou « petites » maisons). Quelle bêtise ! Les Editions du Lamantin me prouvent une nouvelle fois que de petites perles se cachent du côté des titres et auteurs moins connus du grand public et je ne peux que vous inviter à vous pencher sur ce premier tome. Original, bien mené et bien écrit, Nalki vaut définitivement le coup d'oeil !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Si ce livre m'a tapé dans l'oeil, c'est grâce à Maureen, du blog « Bazar de la littérature » (retrouvez sa chronique ici). J'avoue que je n'en avais pas entendu parler, avant de voir sa vidéo, et elle l'a tellement bien vendu, que je n'ai pas cherché à lire le résumé et que je l'ai directement mis dans ma wish-list. Alors quand LivrAddict et la maison d'édition ont proposé un partenariat, je n'ai pas cherché plus loin, et je me suis proposée. Et je ne regrette pas du tout ! Ce roman est une vraie petite perle, qui plaît mais qui révulse tout autant, vu son sujet.

Nalki est un jeune garçon de quinze ans. Un soir, en rentrant de cours avec sa soeur Perle, ils sont accueillis par des militaires qui les enlèvent à leurs parents et leur maison. Mais pourquoi ? La raison est simple : deux pays se vouent une haine grandiose et le dirigeant de celui des deux adolescents fait tout pour que cette guerre perdure. La Serdane et Forsénie ne s'entendent pas. Pourquoi ? le dirigeant de Serdane semble ressembler un peu à Hitler, détestant ce que fait l'autre dirigeant en Forsénie.

Une nouvelle loi vient de tomber : tout habitant né Forsénien est un traître à la direction et se voit enfermé dans un camp de concentration, dit de « rééducation » par les hauts-dignitaires. Perle et son frère y sont donc envoyés, pour faire du travail forcé. Au début, ils ne comprennent pas bien ce qu'il se passe, mais très vite, Nalki voit ce qui se cache derrière cette dictature.

Leurs journées sont rythmées en travail, chacun étant séparé et cantonné à une activité pré-définie. Nalki le vit très mal et les enfants sont sous-nourris, tandis qu'ils dépensent énormément d'énergie pour ne pas être punis. L'entente entre les prisonniers n'est pas non plus au beau fixe, et Nalki se retrouve très vite à être la bête noire des anciens. Brimades, coups-bas, insultes rythmes ses journées cauchemardesques.

Le jour où Nalki voit une porte d'ouverture pour lui, sa vie va changer, même s'il reste quand même prisonnier. À partir de cet instant, sa seule envie est de s'enfuir en compagnie de sa jeune soeur. Gardant longtemps secret ce qu'il veut faire, il va vite comprendre que les dirigeants cachent bien plus qu'une simple guerre. Propulsé dans la politique de cet état sans vraiment le vouloir, sa rage et sa colère contre eux ne cesseront pas de grandir en lui. Montrant un visage jovial mais surtout une soumission qu'il ne supporte pas, il rentrera dans les bonnes grâces de certains, ce qui l'aidera à garder la tête haute.

Dès les premières pages, j'ai su que j'aimerai ce livre et que j'aurais du mal à le lâcher. Mais a contrario, je savais tout aussi bien que je serai révoltée par ce thème et le malheur et la douleur de ces jeunes enfants qui sont « mal-nés ». L'auteure a un talent certain qui nous rend accro à son histoire, mais qui, à la fois, nous révulse. Je ne remets pas du tout en cause la plume ni l'histoire, mais surtout ce qui s'en dégage. Même si nous ne somme plus à l'époque des deux guerres, l'on peut constater que l'impact qu'a eu Hitler est toujours d'actualité. Je sais très bien que c'est une fiction, mais je ne peux m'empêcher de penser que tout ceci a été vécu sous le joug d'un dirigeant dictateur.

Les personnages sont attachants tout comme mystérieux. Je me suis très vite attachée à Nalki, sa soeur et Lilas, qui restent forts malgré tout ce qu'ils vivent. Au contraire, je n'ai pas réussi à savoir qui était réellement Vladàn, un personnage qui s'approchera de plus en plus de Nalki. Un coup dictateur, un coup très doux, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui. Il a un psychologie si compliquée, qu'on doute toujours de lui et que ses marques d'affection deviennent vite pour nous, lecteurs, douteuses. On ne sait vraiment pas quoi penser de lui, et j'ai vraiment adoré ce doute qui s'installe tout le long du roman.

Ce livre est court, mais prend vraiment aux tripes. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai eu beaucoup de pitié pour ces pauvres gamins qui travaillent jusqu'à ne plus pouvoir. Sous fond de deux pays qui se déchirent, l'auteure nous rappelle combien l'époque des deux guerre était difficile à vivre pour chaque habitant. J'ai eu le coeur serré à plusieurs reprises, tout comme affolé vers la fin.

L'auteure n'a pas à douter une seule fois de son talent, ce livre est une petite pépite qui vous révulsera par le thème, mais vous plaira par la plume et l'impact que l'on reçoit à la lecture. Je ne la connaissais pas du tout, mais sachez qu'à présent, je suivrai de près son parcours auteur et découvrirai avec plaisir ses autres romans. le seul regret que j'ai, c'est que je n'ai pas la suite sous la main, qu'il va me falloir patienter un moment avant que je ne puisse l'acheter et que ce premier tome était trop court pour moi, vu comme j'ai aimé l'histoire et les personnages.

En résumé, un premier tome qui m'a conquise, révulsée, énervée, émue. Tout un panel d'émotions pour un livre qui le mérite amplement ! Grâce à ses mots, l'auteure nous montre encore une fois que les deux guerres étaient particulièrement éreintantes et difficiles pour les prisonniers, qu'ils ne sont qu'innocents, et que malgré tout, le mal les touche au plus profond d'eux-mêmes. le côté politique qu'elle aborde est tout aussi intéressant, car ainsi on voit à quel point les hauts-dignitaires ne sont pas si blancs comme neige que l'on croit ! Je conseille cette saga (en deux tomes) à tout le monde, vraiment ! C'est un livre qui bouleverse mais qui touche tout autant !

* Je remercie LivAddict et les éditions du Lamantin pour leur confiance ! *

Justine P.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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le premier point fort de Nalki est selon moi sa couverture qui marque indéniablement l'identité du roman et se différencie de ce que l'on voit d'habitude. On y retrouve trois éléments importants du récit, les barbelés rappelant le camp Blache, cadre de l'histoire, le personnage principal, et enfin le violon. Nous avons à faire à une oeuvre orientée ado/jeune adulte qui parvient tout à fait à éveiller l'intérêt d'un lecteur plus âgé et reste accessible aux plus jeunes. Toutefois, l'auteur n'édulcore pas les éléments les plus durs du récit ce qui ajoute au réalisme. On entre sans difficulté dans l'histoire, car le style d'écriture est agréable et le rythme bien maitrisé. Au fil des pages, nous suivons le quotidien de Nalki et de sa soeur, Perle, enfermés dans un camp, qui trouvent la musique pour refuge. le contexte fictif n'est pas sans rappeler les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, mais dans le même temps, l'auteur parvient à créer un univers qui lui est propre. Les protagonistes sont travaillés et ne tombent pas dans des lieux communs ce qui confère à l'histoire plus de profondeur. Comme beaucoup je pense, j'ai été particulièrement marqué par le personnage très ambigu du colonel qui m'a tantôt intrigué, tantôt révulsé. Ce roman est servi par une ambiance particulière insufflée par l'auteur grâce à la thématique de la musique. Nous sommes emportés dans ce régime totalitaire et dans le quotidien des personnages, sans jamais basculer cependant dans quelque chose de larmoyant. Péripéties et scènes de la vie dans le camp sont justement dosées pour assurer une lecture agréable et maintenir la tension.

Venons-en désormais aux éléments qui m'ont moins plu, sans toutefois entacher la qualité générale du roman. Ma première remarque est assez subjective : j'ai regretté le choix des noms de certains protagonistes qui selon moi paraissent trop enfantins. Toujours en rapport avec les personnages, Perle, la soeur de Nalki me semble trop esquissée. Mais dans la mesure où j'ai seulement lu pour l'heure le premier tome, je ne peux pas réellement m'exprimer sur son évolution. Cela étant dit, l'une des choses qui m'a vraiment ennuyé au long de ma lecture est le caractère de Nalki et surtout, sa naïveté. Je suis tout à fait consciente que cela est un parti-pris de l'auteur et reste tout à fait assumé, mais par moment ce trait est si exacerbé que certaines situations ne paraissent pas très crédibles. Je pense notamment aux passages avec le colonel, ou encore aux récits de pensées du personnage qui ne correspondent pas assez à son âge.
Malgré cela, la qualité de l'écriture et de l'intrigue compense très largement les choses que j'ai moins appréciées durant ma lecture.

Ce roman est définitivement une excellente découverte qui m'a fait voyager et frémir avec les personnages. Alice Adenot-Meyer a su renouveler le suspense et dépeindre un univers profond. Elle traite d'un thème dur avec brio, sans épargner ses personnages, mais garde toutefois suffisamment de finesse pour ne pas choquer des lecteurs sensibles. Ainsi, je recommande vivement Nalki et espère que vous trouverez autant de plaisir que moi à lire ce roman.
Lien : http://lesdessousdelaplume.b..
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Ce premier opus se lit d'une traite. L'entrée en matière est directe, et l'on est immédiatement captivé par le destin des jeunes protagonistes. À mon sens, la grande force du récit se situe dans le rythme parfaitement maitrisé, alternant les séquences d'action avec celles plus introspectives, décrivant les réflexions et états d'âme de Nalki. Les situations et l'environnement du camp de Blache dans lequel le héros évolue sont décrits avec un réalisme très convaincant (notamment en ce qui concerne les passages ayant trait à la musique, où l'auteur(e) est manifestement dans son élément).
« Plus le méchant est réussi, meilleure est l'histoire » dit l'adage. C'est le cas ici, avec le colonel Vladan, à la personnalité tortueuse et au comportement ambigu. le roman est aussi l'occasion d'une interrogation sur la tentation inévitable de la compromission dans des régime totalitaires : où se situe la limite de la coopération avec le pouvoir, quand il s'agit de rendre sa vie un tout petit peu plus supportable ? Par sa position, Nalki est exposé à ce cruel arbitrage, et sa situation est décrite avec beaucoup de justesse.
En conclusion, ce premier tome sans fausse note propose une histoire haletante et riche de sens à la fois, que l'on a hate de poursuivre.
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La première page tournée, l'action débute, on se retrouve chez Nalki et Perle qui sont arrêtés sans savoir pourquoi, ils ne doivent pas poser de questions et tout quitter, surtout leurs instruments. Ils arrivent dans un camp dit de redressement, ils sont traités comme des moins que rien avec des conditions de vie terribles. Les personnages ont tous un petit quelque chose qui donne de l'affection à leur égard. Ils vivent constamment dans la peur, le doute, l'oppression et la propagande de cet univers proche de celui de la Seconde Guerre Mondiale. Nalki est un personnage très attachant, fidèle à ses proches et à ses convictions, son petit côté rebelle est vraiment appréciable. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur Perle qui reste assez effacée dans la première partie du roman ainsi que sur Saule. On ne sait pas trop ce qu'il devient, mais je pense que des réponses sont apportées dans le second tome. le personnage du colonel est assez étrange, je veux dire par là qu'il impose un certain respect, une discipline très stricte alors qu'il est fasciné par la musique mais aussi par Nalki. Cependant il n'en reste pas moins un personnage horrible et odieux, buté sur son opinion et sur sa propagande.

J'ai beaucoup apprécié le mélange entre l'écriture et la musique car il est incontestable qu'une certaine musicalité se dégage de ce livre. L'auteure nous transmet diverses émotions lorsque Nalki joue du violon, ce qui donne l'impression au lecteur de vivre la scène, d'être en face Nalki et de le regarder jouer de son instrument. Ceci est lié, j'imagine, à la plume de l'auteure qui est fluide, les mots s'écoulent d'eux-mêmes, rien n'est laissé au hasard, cela parait simple mais dans le fond, tout est réfléchi. L'auteure joue avec les mots comme Nalki joue avec les notes.

Je vous conseille ce livre qui se lit vite et qui met en avant cet aspect redouté des camps de redressement ou de concentration. On est happé par l'histoire de Nalki, on veut savoir s'il va revoir ses parents, s'il va s'en sortir et retrouver sa vie d'avant. J'ai hâte de lire la suite de ce livre qui a frôlé le coup de coeur.
Lien : https://justinsunrise.wordpr..
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Nous sommes en Serdane, pays écrasé sous le joug d'une dictature brutale et corrompue. En rentrant un soir de leur cours de musique, Nalki, quinze ans, et sa s ur Perle, treize ans, sont accueillis par des policiers venus les arrêter. Les deux adolescents sont séparés de leurs parents et déportés dans un camp de redressement. Soumis au travail forcé, ils vivent des heures particulièrement difficiles et rêver de trouver un moyen pour regagner leur liberté.
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