Pour Mylan et Cléa, amis depuis l'enfance, c'est le dernier été avant l'entrée au lycée. Alors que Strasbourg suffoque sous la canicule, ils profitent de ces dernières journées ensemble avant de se séparer pour leurs vacances respectives. L'une part en Malaisie dans un club avec ses parents, l'autre en Norvège chez son oncle. Insouciants jusque là de ce qui les entoure, ces deux séjours si différents seront pour l'un comme pour l'autre l'occasion d'une prise de conscience écologique.
La collection #onestprêt propose des récits dont le but est de sensibiliser les adolescents aux défis écologiques, une initiative très intéressante. Il n'est pas étonnant que
Sophie Adriansen, qui a déjà évoqué ces thématiques, ait souhaité y participer. Ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans l'évolution de Mylan et Cléa, c'est qu'ils n'osent pas s'en parler. Alors qu'ils sont les meilleurs amis du monde, ils ont peur que l'autre ne comprenne pas, comme s'ils étaient prisonniers de leur image, au point que Mylan se cache de Cléa pour signer la pétition qu'elle lui enverra pourtant à son tour. Ce décalage entre ce qu'ils pensent vraiment et ce qu'ils estiment devoir montrer d'eux sonne juste. On voit aussi combien certaines rencontres peuvent changer notre façon de voir les choses.
Pour autant j'ai trouvé les personnages très caricaturaux et j'ai peur que cet extrémisme nuise à l'empathie. Quels lecteurs pourront s'identifier à ces deux adolescents qui dépensent sans compter, ont des fringales de consommation, multiplient les voyages en avion, sans aucune conscience minimale du coût énergétique d'installations aussi aberrantes que cette "Skihalle" ? Et que dire de la façon dont Cléa se débarrasse de ses produits à base d'huile de palme en payant un livreur pour les déposer près de SDF ?
L'opposition entre le club, qui multiplie les gaspillages énergétiques et alimentaires, et l'oncle au régime alimentaire paléolithique fait également manichéenne. Elias et Siri, qui ne peuvent se passer de leur smartphone mais essayent de compenser par ailleurs m'ont semblé plus intéressants car plus réalistes. Ils montrent que chacun, à son niveau, peut agir en modifiant ses habitudes tout en continuant à s'amuser, à vivre comme les gens de son âge.