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Les couleurs semblent un peu passées, comme de vieilles photographie, normal, on est dans les années 1860 et le personnage central est photographe. Trait réaliste, couleurs douces, les nuances travaillées au crayon, et nous voilà transporté au Paraguay au milieu du XIXe siècle. On découvre dans cet album un exotisme assez effrayant, le Paraguay est alors en guerre contre ses voisins. Je ne connaissais pas grand chose de l'Histoire du Paraguay, j'avais entendu parler de la Guerre du Gran Chaco (années 1930) évoquée indirectement dans l'album de Tintin “l'Oreille cassée”. Ici il s'agit de la “Guerre de la Triple Alliance” (1865-1870) mettant le Paraguay au prises avec L'Argentine, le Brésil et l'Uruguay. Pierre Duprat, le photographe de l'histoire va en reportage dans ce pays dans le but de photographier des femmes Guarani, prétexte anthropologique pour vendre des photos chargées d'érotisme et de détourner la censure. Mais il va être confronté à une guerre atroce. J'ai aimé la façon dont le récit était mené, les auteurs vont faire évoluer leur personnage avec finesse, sans tomber dans les clichés manichéens, même si évidemment on va y trouver une dénonciation de la guerre. Non seulement, c'est un pan de l'histoire qu'ils nous font découvrir, mais c'est aussi un récit poignant et dur, traité avec tact et talent.
Découvert grâce à Psambou que je remercie au passage.
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Je n'avais jamais entendu parler de la bataille d'Acosta Ñu...
Quelle claque.
La guerre n'est jamais belle, ni propre mais cette BD a soulevé, pour moi, un voile de plus sur la barbarie humaine.
Le propos est affreux mais pourtant historique.
Le dessin est magnifique, le trait et la mise en couleurs sont parfait.
Je ne dirai pas grand chose de plus, je suis encore un peu sous le choc.
Une BD nécessaire qu'il faut lire, pour savoir, pour ne pas oublier.
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A l'école on nous apprends les guerres européennes.... mais il y en a eu d'autres, sur d'autres continents, dans lesquelles des Européens étaient engagés d'ailleurs... et qui n'étaient pas plus belle à voir que ce qu'il se passait sur le vieux continent.
C'est un peu ça que raconte cette BD.... C'est un petit cours d'histoire d'Amérique du Sud... un peu d'ethnologie aussi... Au travers du regard d'un européen.....
Et j'ai beaucoup aimé le dessin.
Une très belle lecture.
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J'ignorais totalement cet épisode historique de la guerre de la Triple Alliance (Brésil, Argentine et Uruguay) contre le Paraguay dirigé d'une main de fer par le Maréchal Francisco Solano Lopez qui fut érigé en héros national.

En effet et comme nous l'explique cette bd (car je n'ai rien inventé), cet homme d'honneur a décimé 90% de la population masculine de son pays dans une guerre de conquête et comme il ne voulait absolument pas se rendre face à une défaite inéluctable, il n'a rien trouvé de mieux que de réquisitionner les enfants (de préférence dans les tribus indiennes) pour se battre contre de vrais soldats. Ainsi 3500 enfants ont péri dans les pires conditions face à 20000 soldats de métier qui n'ont pas hésité à en faire une bouchée. C'est certainement l'un des moments les plus tragiques de cette oeuvre salvatrice.

Par contre, je n'ai pas du tout apprécié une erreur de datation dans la préface qui parle de cette bataille d'Acosta Nu ayant eu lieu le 16 août 1868 alors que c'était en 1869. C'est une erreur capitale qui aurait pu être évité en relisant tout simplement. C'est quand même inquiétant ce manque de professionnalisme. le lecteur lit par la suite la bd et n'arrive pas vraiment à comprendre l'enchaînement de datation par rapport à une simple erreur de départ mentionné dans une préface.

Quoiqu'il en soit, je mettrais quand même 4 étoiles car le fond et la forme y sont. En hommage à ces pauvres victimes, le 16 Août est commémoré au Paraguay comme la « Journée des enfants » comme nous l'indique cette bd dans sa conclusion.
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L'ouvrage Steinkis commence par un résumé des origine de la guerre de la Triple alliance (Brésil/Uruguay/Argentine) au XIX° siècle, contre le jeune Paraguay, qui permet de situer le contexte. J'aurais aimé quelques documents en fin d'album pour coller encore plus la fiction au réel...

Pour finir ce préambule je m'attarderais sur une couverture symptomatique de la qualité du travail de l'illustrateur argentin Gabriel Ippoliti, extraordinaire dessinateur (comme tous les illustrateurs argentins?) que je découvre et dont je suivrais les prochaines publications sans aucun doute! Cette illustration attire sur le regard magnifique de l'enfant en rouge, puis sur les costumes démesurés des autres petits soldats pour enfin tomber en haut sur le regard du photographe, témoin de cette horreur. Tout l'album est résumé dans cette image et j'avoue que j'ai rarement vu une "affiche" à la fois si belle, si accrocheuse et si fidèle au contenu. Cet artiste a une maîtrise au scalpel de son art et de la composition, comme je vais l'expliquer plus bas.

Entre 1865 et 1870 a lieu une terrible guerre en Amérique latine, une guerre folle aux motifs oubliés et dont les protagonistes, des héritiers dynastiques perdus comme des nobles européens déchus, utilisèrent leurs peuples comme revenche. Un peuple qui ne voulait pas d'histoire, comme ces pacifiques indiens Guarani dont les fous de guerre finirent par prendre même les enfants. Un photographe français en reportage sera témoin de cette folie, de cette barbarie inouïe...

Cet album est un choc tant visuel que thématique. Il parvient à frôler la perfection dans la simplicité du récit comme dans la justesse du dessin et du cadrage. Ce duo argentin nous propose avec Guarani une plongée d'une beauté et d'une humanité folle dans des événements dont personne ou presque n'a entendu parler. Les guerres coloniales ou nationalistes furent très nombreuses au XIX° siècle mais européanocentrés comme nous le sommes ce qui s'est passé de l'autre côté de l'Atlantique ne nous est pas connus. Nous découvrons donc un continent en proie à une guerre sans doute instrumentalisée par les puissances anglaise et américaine et dont la pertinence n'égala pas celle de nos guerres européennes. le scénariste Diego Agrimbeau place finement le lecteur dans les pas d'un témoin naïf en la personne d'un colosse terriblement charismatique et archétype bien connu de la technique du récit: le photographe. Pierre Duprat veut voir les indiens Guarani, situés en plein front et enrôlés de force dans une guerre qui n'est pas la leur. le français entame un voyage initiatique, spectateur d'une Amérique étrange, naturelle où comme dans Apocalypse Now, la remontée du fleuve fait se rapprocher du Mal. Entendons nous bien, l'album est traité avec beaucoup de douceur et seules quelques cases et le contexte général nous font comprendre les affres de la guerre. Doux géants frappé par la brutalité de ces hommes sur un continent qu'il ne connaît pas, il rencontre avec les Guarani (dépeints par Emmanuel Lepage dans son magnifique Terre sans mal il y a quelques années) des esprits purs, sans violence et à la beauté paradisiaque. le scénariste donne une grande subtilité aux planches de son acolyte en passant beaucoup de choses par le regard, notamment cette relation platonique où l'on devine de l'amour, un amour courtois impossible mais où les auteurs n'interviendront pas...

Dès les premières planches nous sommes saisis par la qualité et la maîtrise graphique d'Ippoliti qui, dans un style BD aux effets crayonnés trouve une justesse de ton, des regards, des cadrages proprement sidérante. le dessin BD n'est pas que technique, c'est surtout une intelligence qui fait réaliser que tel dessin finalement assez simple, acquiert une pureté, un réalisme grâce à d'infimes détails de tracé ou de mise en scène. Toutes les scènes, qu'elles soient urbaines, guerrières ou itinérantes, ont un dynamisme qui fait croire à un dessin animé et nous immerge totalement dans le récit et ses personnages très attachants par-ce que pertinents, justifiés, entre le photographe nationaliste paraguayen, l'indien exilé en ville ou ces Guarani muets mais à la beauté si parfaite.

On a coutume de dire que le bel art est simplicité. Il y a de cela dans Guarani, une histoire simple mais aux répercutions fondamentales (l'utilisation aberrante d'enfants pour "jouer" à la guerre, la corruption de la pureté, la quête de sens d'un témoin extérieur mais si touché). Dans l'esprit on est pas loin de l'ambiance de la Ligne rouge, le chef d'oeuvre de Terrence Malick au cinéma. Des images et des chants qui restent en mémoire. Un grand coup de coeur et un coup de chapeau!
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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C'est une BD d'un style nouveau avec un dessin d'excellente facture et des couleurs dans les tons monochromes, rien de criard. Un témoignage de guerres lointaines vues par un photographe français venu photographier les guaranis. L'âme de ce genre d'artiste, c'est de montrer aux autres ce qu'ils ne peuvent pas voir, dans des lieux difficiles d'accès ou dangereux, parfois les deux. On est vite confronté à l'horreur de la guerre, mais exposé avec une certaine pudeur et une vérité douloureuse; Un bel ouvrage.
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Le dessin d'une grande finesse et précision de l'Argentin Gabriel Ippoliti est magnifique. Son compatriote Diego Agrimbau raconte du point de vue d'un photographe la guerre féroce qui a opposé le Paraguay à la Triple Alliance Argentine-Uruguay-Brésil. Alors que Pierre Duprat se rend fin 1868 au Paraguay pour graver sur pellicule les portraits des femmes Guarani, il sera témoin de ce conflit armé acharné, et notamment du massacre d'une armée d'enfants-soldats paraguayens. Une bande dessinée qui m'a permis de découvrir un pan d'Histoire que je méconnaissais complètement. Moment magique de la lecture qui ouvre sur des connaissances nouvelles.
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Un Français naïf au milieu d'une guerre qui n'est pas la sienne. Un Français noble et guerrier, le commandant des forces brésiliennes, au milieu d'une guerre qui n'est pas la sienne. L'horreur des deux côtés. le Paraguay enrôle des enfants soldats quand tous les autres sont morts. Et la coalition Brésil - Argentine - Uruguay ne fait pas de cadeau face à cette armée enfantine : il ne doit y avoir aucune trace. le dessin est superbe. L'homme blanc face aux indiens. Joli retournement de situation lorsque le photographe attend d'être intégré au clan des Guarani, il est considéré comme n'ayant pas d'âme (joli pied de nez à la controverse de Valladolid au XVIe siècle, qui devait établir si les Indiens avaient une âme).
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