Je suis tombée par hasard sur ce livre. Je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait. Je n'ai pas tout compris, loin de la… même si certains noms résonnent tristement à nos oreilles, les protagonistes sont nombreux et il eut fallu me reporter au glossaire pour situer les uns et les autres…
Mais l'essentiel (pour moi) n'était pas là.
Bahareh Akrami croque les scènes d'audience du « procès Historique avec un grand H » des attentas du 13 novembre.
Elle les dépeint (au propre et au figuré, puisque ses écrits sont parsemés de dessins décalés et réalistes à la fois) avec humour et légèreté, lucidité et pertinence.
C'est ce ton qui a permis - à en croire les témoignages de quelques protagonistes en fin de livre - à nombre de personnes de supporter ces longs mois de procédure. Entre rapports techniques interminables, règles de procédure, images ou souvenirs d'horreur et de frustrations devant les silences des accusés, ou leur arrogance, il fallait du talent pour en tirer ces chroniques humoristiques.
Son statut de victime (bien que
Bahareh Akrami considère au départ que, n'ayant pas été blessée physiquement, qu'elle n'est pas vraiment une victime) l'autorisait sans doute à adopter ce ton léger pour relater les longs mois.
Tout le monde en prend pour son grade, elle y compris. Mais ce n'est jamais agressif. Les acteurs du procès ne semblent pas lui en tenir rigueur. le président de la Cour himself signe la préface.