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3,51

sur 64 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

le premier roman de la géographe et professeur Marie-Fleur Albecker, « Et j'abattrai l'arrogance des tyrans », paru chez Aux Forges de Vulcain est un vrai OLNI, un voyage historique et féministe qui raconte 'une révolte sociale qui a vraiment eu lieu au Moyen-âge en Angleterre, alors que des paysans furieux d'une énième et injuste augmentation de l'impôt, décident d'aller faire savoir leur mécontentement à leurs infatués dirigeants.

Un soulèvement qui offre à Johanna Ferrour, pétrie d'ennui et rongée par une brûlante envie d'évasion, l'occasion de fuir son quotidien pour défendre son statut de femme et de revendiquer des droits parfaitement légitimes.

Acec cette épopée flamboyante et déjantée, Marie-Fleur Albecker nous parle de rapports de domination, et d'évolution de la condition féminine avec une langue inventive, trufée d'anachronisme avec un rythme soutenu et un vrai apport documentaire.

Bref, voilà un roman franchement réjouissant et rempli d''audace.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Marie-Fleur Albecker revisite l'histoire avec beaucoup d'ironie mais également beaucoup de sérieux. Nous sommes en 1381, Johanna est une femme mal mariée, et elle s'engage dans la rébellion auprès des gueux, des paysans, éreintés par les impôts, excédés par les privilèges des " grands". Johanna symbolise la Femme libérée, éprise de justice, mais au XIVème siècle ! Nous sommes au XXIème siècle, et l'auteure s'exprime en notre langage, avec talent.
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Très vite lu, cette petite (mais o combien importante) tranche d'histoire Anglaise est racontée de l'intérieur par une héroïne imaginaire, entourée des vrais héros (Wat Tyler et consorts) et tous les paysans en révolte marchant sur Londres.
Le langage populaire est délibérément actualisé, façon Alexandre ASTIER, mais personnellement je trouve que c'est un peu trop. On aimerait des personnages un peu plus caractérisés, ce qui donnerait un peu plus d'épaisseur, au propre comme au figuré.
Cela dit, on est plongé dans la marche et on vit avec les paysans, jusqu'à l'épilogue, et c'est ce qui rend ce petit livre prenant.
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1381 en Angleterre, la grande peste et la guerre de cent ans ruinent le pays, les paysans vont devoir payer un nouvel impôt. Alors la rage éclate, car écrasés de taxes et d'impôts divers ils arrivent tout juste à survivre. La révolte éclate, serfs, paysans, par milliers de pauvres ères quittent leurs régions de l'Essex et du Kent armés de haches et de gourdins à l'assaut de Londres et de la garde du Roi Richard – le deuxième du nom, un roi à peine âgé de quatorze ans – pour demander l'annulation de la loi scélérate.
Dans cette foule, il y a aussi des hommes plus instruits qui mènent les troupes, mais également Johanna Ferrour. Une jeune femme d'à peine trente ans, mariée à un homme plus âgé, avec qui elle vit une relation qui, si elle n'est pas d'amour et de folie douce, est pour le moins harmonieuse. Mais Johanna décide de se battre aux côtés des gueux avec son époux William, pour demander justice et réparation pour ces inégalités, pour ces affronts endurés par des générations de paysans dociles et exploités. Elle part cheveux aux vents quand toute femme qui se respecte porte un foulard sur la tête, reste au foyer et ne demande ni ne prend surtout pas la parole… La suite on s'en doute sera épique et combative…
Ce que j'ai aimé ? Sans doute ce qui m'a au départ le plus déroutée, ce langage si moderne qu'on oublie forcément qu'il s'agit de la narration d'un fait historique. L'auteur nous entraine dans le présent, dans ses références, son langage, son argot aussi et ses situations.

Lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/11/07/et-jabattrai-larrogance-des-tyrans-marie-fleur-albecker/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Joanna est une femme des années 80.
Dans le royaume d'Angleterre de cette fin de XIVe siècle ruiné par la grande peste et la Guerre de Cent ans, elle se révolte. Contre Dieu, contre les lois - les lois faites par et pour les riches, l'Eglise, les hommes.
A cette époque où la femme ne compte pas, elle seule suit un groupe d'hommes en rébellion contre les puissants.

L'Histoire se répète, on en est au même point quelque six cents ans plus tard avec le mouvement des Gilets jaunes.
On espère que ça va mieux se terminer, qu'il y aura moins...

J'ai aimé ce premier roman dont le ton très moderne rend la lecture vivante et passionnante. Le regard de cette femme est un plus.
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Nous n'en finissons plus avec ces premiers romans qui habitent la rentrée littéraire session 2018. Après le malheur du bas ou encore Là où les chiens aboient par la queue, c'est au tour de Et j'abattrai l'arrogance des tyrans de Marie-Fleur Albecket de passer sous nos yeux. Ce surprenant roman sorti en août dernier du côté de chez Aux forges de Vulcain nous met aux côtés de paysans anglais en colère, d'une femme qui cherche toute sa place dans une société et une époque et d'un pouvoir plus que jamais aveugle et sourd. le tout, servi dans une langue sous forme de méli-mélo historico-populaire et sur fond de XIVème siècle. Tout un programme !

# La bande-annonce

En 1381, la grande peste et la Guerre de Cent ans ont ruiné le royaume d'Angleterre. Quand le roi décide d'augmenter les impôts, les paysans se rebellent. Parmi les héros de cette première révolte occidentale, on trouve Joanna, une Jeanne d'Arc athée, qui n'a pas sa langue dans la poche et rejoint cette aventure en se disant que, puisque l'on parle d'égalité, il serait temps de parler d'égalité entre les hommes et les femmes.

# L'avis de Lettres it be

Professeur d'Histoire-géographie, Marie-Fleur Albecker arrive en librairie avec toute la fraîcheur d'une inconnue. Et les premières lignes de son roman donne toute l'ampleur de ses intentions : parce que la question de la Femme et du féminisme est au coeur de nos préoccupations notamment médiatiques ces temps derniers, pourquoi ne pas offrir à tous un peu d'air et de frais en romançant ces interrogations ? Et si le roman était l'arme absolue de la réflexion et du recul, juste histoire de penser plus juste ?

D'une révolte de paysans anglais refusant de s'acquitter encore et encore de l'impôt au XIVème siècle, Marie-Fleur Albecker tisse un roman qui dépasse allègrement son cadre d'exercice. Justice, position de la Femme dans une société d'alors, rapport au pouvoir, à la lutte… Toutes ces thématiques, traitées ici dans un cadre spatio-temporel pourtant défini, nous poussent page après page à des voyages incessants entre passé et présent. Ce sont eux qui se révoltent, et ce sont nous qui vivons dans ces pages. Au côté de Joanna, John Ball et consorts, c'est donc tout un pan de l'Histoire anglaise qui prend vie sous nos yeux. Une vie suspendue à la condition de la fiction : Marie-Fleur Albecker met dans la bouche de ses personnages et dans l'encre de sa plume un langage souvent bien contemporain, bien à nous. Et le décalage de nourrir encore plus la vivacité du livre : le mélange est excellent, le livre est terriblement bien ficelé et chacun y trouve son compte.

« Enfin, rétablissons les choses : il va y avoir une guerre, et comme dans toute bonne guerre, en fait, ce sont plutôt les Anglais, de préférence de basse extraction, qui vont au charbon pour des types qui veulent être rois. Cent mille morts après la Grande Noire et la Guerre de Cent Ans, c'était pas rien à demander au bon peuple, alors même qu'il existerait une solution bien plus simple et qui traine dans les tiroirs des hommes de troupe depuis pas mal d'années : balancer les rois, princes, généraux et ministres dans une arène, en slip de bain et armés de bâtons. Et hop ! à qui restera le dernier debout, la victoire. En plus, la vente des billets pourrait rapporter de l'argent, car qui n'a jamais rêvé de voir un prince en slip ? »

Jamais qu'un manifeste idéologique, jamais qu'un roman léger et frivole, Et j'abattrai l'arrogance des tyrans fait se croiser et danser les intentions de son auteur pour un roman qui développe toute sa puissance au gré des quatre parties qui le composent. Une fois encore, la redoutable maison Aux forges de Vulcain propose un texte brillant, original, changeant. Et qu'est-ce que ça fait du bien…

Découvrez la suite de la chronique sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Une révolte de paysans anglais en 1381, et tout un monde mental contemporain peut vaciller à son tour.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/09/02/note-de-lecture-et-jabattrai-larrogance-des-tyrans-marie-fleur-albecker/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« Et j'abattrai l'arrogance des tyrans » est un titre qui nous indique clairement de quel côté de la barrière va se trouver notre héroïne. Johanna une femme au moyen âge en Angleterre va se retrouver emportée par sa conscience dans cette révolte des paysans, serfs. La révolte et la soif de justice est déjà en elle.

La narration va de Johanna, donc de l'individu à la collectivité, ce va et vient de particulier au général fait écho au mouvement social et physique. On va suivre cette femme qui se lance dans l'aventure où nul ne se rend vraiment compte de ce qui va advenir, ils vont se laisser déborder par les événements. Cela part d'une injustice qui concerne la liberté d'aller travailler où l'on veut. Au temps du servage c'est inconcevable. Il y a toute une hiérarchie féodale qui gère la vie des hommes et des bêtes. La grogne va toucher aussi les impôts trop importants.

En chemin elle va rencontrer des hommes dont le nom va passer à la postérité comme John Ball. A ce sujet je vous conseille de voir un autre point de vue complémentaire sur cette période dans « John Ball » de William Morris publié aussi aux Forges de Vulcain.

Johanna est un personnage fictif, mais de toute façon aucune femme n'a laissé de trace de cette période là.

Marie-Fleur Albecker ni va pas avec le dos de la cuillère, elle est plutôt du genre incisif, la fourche est plus appropriée pour symboliser la paysannerie et la révolte. le langage est plutôt actuel, elle nous plonge dans ces années là avec la langue d'aujourd'hui pour rendre plus parlant les questionnements des ses hommes et femmes. Elle utilise des images très significatives et des expressions très fleuries. Elle emploi une langue acérée mais très travaillée.

C'est un roman dans la lignée de certains romans de la maison d'édition « Aux Forges de Vulcain ». Des gens à la croisée des chemins qui revendiquent leur façon de voir la société en employant les grands moyens. L'humour provocateur et satyrique renforce le côté iconoclaste.

Je me suis régalée, ce mélange de provocation par la langue et de travail documentaire qui crée les fondations de cette histoire. Elle donne le droit à une femme du « peuple » de penser, sans en faire une copie de Jeanne d'Arc bien au contraire.

Johanna s'inquiète de cette petite voix intérieure qui la pousse à vouloir une meilleure vie. Une femme qui exprime les pensées est vite taxée de sorcière. Ce roman met l'accent sur les barrières mentales qui cloisonnaient les gens.

Il y a le village puis le chemin, l'immobilisme et le mouvement, dans tous les sens physique et moral. On passe de l'isolement et la population maintenue dans l'ignorance et dans un lieu retreint vers la sortie de sa « zone de confort autorisée» pour aller vers l'autre, et vers d'autres façons de penser l'avenir.

Dans la structure de la narration on retrouve ce crescendo de quelque chose de spontané vers quelque chose de plus structuré. J'ai trouvé intéressant que Johanna fasse le distingo entre la révolte et la révolution.

On découvre aussi la géographie de l'Angleterre de l'époque, c'est très visuel, Marie-Fleur Albecker nous remet dans le contexte avec la place de Londres, de la Tamise et des difficultés pour atteindre le but physiquement. Elle sous resitue aussi le contexte politique et la place de chaque personnage politique de l'époque. Où aller et à qui s'adresser…

Ce que j'ai beaucoup aimé ce sont ces digressions qui donnent un plus à la narration .

Je vous laisse découvrir ce roman passionnant et dynamique qui donne envie de bouger et de s'exprimer.

Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Marie-Fleur Albecker a choisi de raconter les révoltes paysannes de 1381 en adoptant le point de vue de Johanna Ferrour, une féministe de ce temps, qui accompagne son mari pendant la marche sur Londres. Actuellement il est assez courant de trouver dans la littérature moderne des livres qui font référence au passé pour attirer notre attention sur le présent.

En tout cas une langue espiègle et mordante nous décrit l'arrivée en grand nombre des paysans du Kent, d'Essex et d'ailleurs. le fleuve humain entre dans Londres et il est préférable de vous laisser découvrir par vous-même les journées « chaudes » pendant lesquelles les paysans qui, n'ayant d'appétence pour le vol, préfèrent détruire, au nom de la Justice, vaisselle fine, coussins de soie et meubles de prix, accumulés par les courtisans au lieu de rémunérer leur labeur à sa juste valeur.
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En 1381, quelques milliers de gueux des campagnes anglaises se révoltent because les seigneurs qui entreprennent d'augmenter les impôts. Comme quoi les révoltes de GJ, ça ne date pas d'hier... L'écriture est surprenante pour un roman "historique" ! L'auteur "vit" véritablement l'histoire qu'elle raconte, à travers le regard d'une paysanne que l'on qualifierait aujourd'hui de féministe. En fait, elle veut être libre, ne plus subir... de l'émeute à l'ancienne, avec des têtes 👑 coupées trimbalées dans la ville en haut d'une pique et tout et tout.
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