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Des témoignages nombreux et variés sur la catastrophe de Tchernobyl. de l'habitant au journaliste, en passant par les proches des nettoyeurs ou encore les militaires désignés d'office pour des taches diverses.

On a à faire ici à un véritable travail journaliste qu'il convient de saluer. C'est touchant, prenant et philosophique aussi, avec beaucoup de questionnements sur la mort. Mais cela pourra aussi sembler un peu répétitif à certains.

À lire pour la multitude de récits et de ressentis, même si je n'y ai pas vu le chef d'oeuvre que d'autres y ont vu.
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Des témoignages poignant de personnes qui ont connu Tchernobyl, issue de l'URSS, des soldats, des pompiers, des fermiers. Nous avons une pléthore de personnes, ce qui est frappant c'est la réalité, des personnes qui ont été envoyé au casse pipe pour juguler cette horreur. Des femmes aux côtés de leur mari souffrant après avoir opéré très près du réacteur. Et tout ça dans le mensonge ambiant, comme quoi ce n'est rien etc... Mention spéciale au premier et dernier témoignage qui m'ont touché en plein coeur. Frappant
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J'ai lu La Fin de l'homme rouge avant de me plonger dans celui-ci. Passionné par Tchernobyl, j'étais sûr de faire face à un livre aussi monumental que ma précédente lecture. Il m'a un peu fait l'effet de la suite d'un film qu'on adore (bien que datant d'avant) : on y retrouve avec plaisir certaines thématiques, mais avec une impression de moindre virtuosité (au point parfois d'avoir l'impression d'y lire la gestation de son opus magnum, en frisant parfois le hors-sujet avec certains témoins)


Ce bémol mis à part, on ne peut qu'admirer l'héroïsme des liquidateurs, la grandeur de ce peuple soviétique... tout comme on ne peut qu'être pris de vertige face à certains témoignages, face à l'absurdité de cet apocalypse, face à la bassesse des pillards. L'ouvrage se clôt d'ailleurs sur une publicité qui invite à venir voyager à Tchernobyl pour connaître le grand frisson. Un Pompéï moderne, dont j'ai déjà souvent rêvé... mais qui est un caprice bourgeois donnant la nausée.


Le tour de force de Svetlana Alexievitch est de réussir à saisir l'esprit d'une époque révolue, sous son versant humain, sans chercher à tomber dans l'image d'Epinal. Je ne vais pas m'étaler sur ces témoignages qui peuvent parfois émouvoir aux larmes et donner des frissons, littéralement prendre aux tripes... mais dans cet ouvrage se cache une donnée essentielle pour comprendre l'âme russo-soviétique : chaque culture a tendance à se définir et à se lire par ses productions culturelles. L'Empire et l'art de la Renaissance pour l'Italie. L'Histoire et son lustre pour la France. La littérature pour le peuple soviétique : la manière que l'on a de s'incarner dans un rêve et dans une fictionnalisation de la réalité. Un fait que l'on trouvait déjà dans La Fin de l'Homme rouge, mais qui prend ici un tout autre tour.


L'un des drames du XXe siècle repose dans la création de cataclysmes inédits, qui ne dépendent plus de la Nature... et qui, outre les cancers de la thyroïde et les stigmates, laisse des marques que le passé ne nous permet pas d'appréhender et de comprendre. Une béance face à un sarcophage et à l'éternité... Il en ressort ce leitmotiv étrange : "nous n'avons jamais lu ça... nous ne pouvons donc pas savoir comment le comprendre"... qui pourrait d'ailleurs être une belle manière de résumer l'effet Alexievitch pour tout lecteur.
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Des interviews, des témoignages de ceux qui ont vécu la catastrophe quelque soit leur profil (enfants, femmes de liquidateurs, paysans, agriculteurs; professeurs, militaires…). Des récits pouvant être des fois sur les faits ou sur l'amour, la politique, les croyances… démontrant la catastrophe humaine mais aussi le régime soviétique et les moeurs de l'époque. Un livre pour ne pas oublier mais qui ne peut laisser indifférent par des témoignages quelques fois insoutenables.
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5 étoiles pour ce texte, difficile de dire un coup de coeur vu la gravité du récit mais je dirais 5 étoiles pour le fait de dénoncer, de donner la parole à toutes ces victimes.
J'avais 4 ans au moment du drame donc j'ai appris bien plus tard la catastrophe de Tchernobyl. Au-delà de l'accident nucléaire qui a impacté le monde entier, il y a toutes ces vies bouleversées à qui on n'a pas laissé le choix où pire qu'on a laissé vivre sur une terre complètement irradiée.
Ces témoignages montrent avec une certaine pudeur la méconnaissance de la population mais également les manipulations du gouvernement pour minimiser la gravité de la situation. le narration permet aussi de comprendre la mentalité des soviétiques et l'attachement au "parti".
C'est une nécessité que de lire ce livre.
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Il est très difficile de mettre des mots sur ce livre et je n'ai personne à convaincre de la nécessité de le lire.
Dix ans après l'explosion nucléaire qui a bouleversé le monde, l'autrice interroge celles et ceux qui sont restés ou qui sont (re)venus : les liquidateurs, leurs épouses, les enfants, les hauts gradés comme les gens simples. Leurs lettres, dialogues ou monologues dressent en trois parties un tableau de la manière dont leur vie a été déchirée.
Alors que je suis plutôt bien informée sur la catastrophe et que je connaissais Alexievitch pour l'avoir vue dans des documentaires sur Tchernobyl et la fin de l'URSS, j'ai été surprise d'à quel point j'étais ignorante de certaines réalités, tellement effrayantes qu'elles sont encore tues.

C'est très souvent le registre de la guerre qui est utilisé : "Grande Guerre Patriotique" des anciens qui ont transmis la mémoire, guerre d'Afghanistan dont revenaient à peine de nombreux liquidateurs, guerre de Tchétchénie qui se déroule à l'époque des témoignages. C'est la seule comparaison possible, mais qui est à chaque fois repoussée car Tchernobyl, c'est pire. Depuis 1986 et pour des millions d'années.

Il y a évidemment le contexte de déliquescence de l'Union Soviétique, puis celui de son implosion, mais cet ouvrage pose une question plus large sur ce que nous sommes capables de faire et d'accepter en tant qu'êtres humains.
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Je ne suis pas allée jusqu'au bout de la lecture de cette oeuvre.
Je n'ai pas su accrocher aux nombreux témoignages qui pour beaucoup étaient assez contemplatifs et pas forcement dans un réalisme actuel.
Je retenterais peut être une prochaine fois.
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La nuit du 26 avril 1986, l'explosion de l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl a fait basculer la vie de milliers de gens.

L'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch nous restitue avec ce livre le fruit de son enquête. Des témoignages collectés durant les années qui ont suivi la catastrophe auprès de la population pour évoquer les conséquences dramatiques de ce terrible accident.

Des voix multiples, celles des survivants, pour raconter la vie d'après. Des pompiers, des épouses, des liquidateurs ou encore des paysans qui évoquent les villages fantômes, l'ignorance de la population concernant les radiations, les mensonges du gouvernement, le manque de moyens matériels mais aussi leurs souffrances, la peur, la mort et la maladie qui touchent ces rescapés.

Ce patchwork de témoignages agencé et mis en forme avec talent par la journaliste ne peut que provoquer de nombreuses émotions. Des mots emplis d'humanité, des vies brisées qui suscitent colère, révolte et tristesse.

Une lecture déchirante et nécessaire.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Que dire ?

Que dire, qu'écrire après un tel livre constitué de dizaines de témoignages de (presque) survivants de l'apocalypse de Tchernobyl ? Devant un tel désastre humain, scientifique, politique, économique, sanitaire, social, environnemental, mondial, on reste humble et apeuré. On peine à se représenter l'horreur et son étendue, ses conséquences à long terme sur les espèces humaine, animale, végétale et minérale.

L'explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, le 26 avril 1986 (j'avais six ans), a signé l'arrêt de mort d'un nombre incalculable de victimes mais aussi celui d'un régime, quelques années en amont de la chute du Mur de Berlin.

Les témoignages des témoins, liquidateurs, familles évacuées, etc. sont plus que touchants, ils sont hurlants, cauchemardesques et fascinants. Ils décrivent l'indescriptible, l'ennemi invisible, l'atout d'hier, l'atome.

Ce qui m'a le plus frappée dans "La supplication", c'est la description de la mentalité soviétique et ses manifestations dans les décisions des autorités et le traitement du désastre. Son absurde quête d'héroïsme jusqu'au sacrifice, son abnégation inutile jusqu'au ridicule, l'ineptie de sa gouvernance, la violence de sa politique et de ses moeurs.

Plus que jamais - c'est dit et redit tout au long du récit - la vie de l'homme soviétique (comprendre russe car l'homme russe d'aujourd'hui est toujours l'homme soviétique) ne compte pas. La dissection de l'état d'esprit soviétique/russe est très fine et rejoint parfaitement ce que j'ai moi-même pu en découvrir lors de mes trois séjours chez l'habitant en Russie.

Il faut lire Svetlana Alexievitch, non seulement parce qu'elle a reçu le Nobel de littérature, non seulement parce qu'elle est née en Ukraine et qu'elle est biélorusse, non seulement parce que son approche documentaire est saisissante, mais parce que son oeuvre éclaire avec réalisme et crudité la réalité slave.

"La supplication" est un livre bouleversant, renversant ; il va me hanter longtemps.


Challenge PLUMES FEMININES 2023
Challenge MULTI-DEFIS 2023
Challenge Nobel
Challenge ENTRE DEUX 2023
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Svetlana Alexievitch nous relate toute l'horreur de la catastrophe de Tchernobyl sous la forme de chroniques, forme chère à l'auteure. Il s'agit en quelque sorte d'un documentaire écrit, d'un reportage.
La force des témoignages est remarquable, essentiellement fataliste: « Nous - les Russes -avons toujours vécu dans l'horreur… ».
Les liquidateurs, les officiers de l'armée ou du NKVD, les membres du partis, les ouvriers, les ingénieurs, les médecins, les professeurs, et les femmes et les enfants nous transmettent des témoignages édifiants.
S'il fallait en retenir un, je retiendrais celui de Nesterenko le directeur de l'Institut de l'énergie nucléaire de Biélorussie. Tout la mécanique du désastre y réside.
La souffrance physique, physiologique et psychique est le dénominateur commun avec la Grande Guerre patriotique.
Il faut vaincre la peur, combattre le réacteur, combattre Tchernobyl.
« Tchernobyl…c'est une guerre au dessus des guerres. L'homme ne trouve son salut nulle part. Ni sur la terre, ni dans l'eau, ni dans le ciel. »
Le tragique et le ridicule du système soviétique tiennent une bonne place dans ce recueil: exécuter les plans de production alimentaire tout en évacuant des zones irradiées, au découpage aléatoire.
On retrouve la souffrance, le sacrifice, la vodka et le saucisson de l'homo sovieticus de « La fin de l'homme rouge » de la même auteure.

Cet ouvrage est exceptionnel de par sa force, je me répète. Il faut le lire pour comprendre. J'ai cru abandonner après le Prologue. C'est dur, très dur et parfois insoutenable.
Je reste cependant gêné par la forme. L'auteure ne prend aucunement parti, elle retranscrit les témoignages. L'écriture consiste alors à les ordonner, les remanier pour aboutir à ce récit essentiel. Mais en procédant ainsi, où est la frontière entre réalité brute et interprétation? On fait dire, mais dans quel but?
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