Une bande dessinée entre science et aventure.
Ce qui m'a marquée avant tout dans cet album, c'est le splendide graphisme tout en couleurs diluées très douces, qui régale les yeux à chaque planche. Si la typographie du carnet de bord n'est pas toujours très lisible, l'auteur fait le choix pertinent de distinguer celles utilisées dans la narration et les dialogues.
L'histoire s'ouvre sur le deuil difficile de la mère de Séraphin, disparue lors d'une exploration en ballon, cependant tout s'accélère à réception de la lettre évoquant son carnet de bord retrouvé, pour ne plus faiblir par la suite. Dans le château du roi de Bavière, la majesté du bâtiment séculaire contraste avec l'effervescence technique du projet "d'éthernef". Ludwig est un roi rêveur négligeant son rôle de souverain, aspirant à voyager dans les airs davantage pour des raisons romantiques que scientifiques. D'ailleurs son architecte, dont l'atelier évoque celui, foisonnant, de Léonard de Vinci, a des préoccupations très éloignées de celui d'un ingénieur comme le père de Séraphin : dans ses plans, il est avant tout question de "salon royal", de "fosse d'orchestre" (!) et même d'une chapelle !.. La scène qui oppose les deux hommes entre considérations techniques et esthétisme est très drôle ("La science n'est pas un sport d'amateurs")!
Mais dans l'ombre, certains sont bien conscients de l'enjeu de pouvoir que représente (déjà à l'époque !) la conquête spatiale : celui qui deviendra "le maître de l'éther" aura une pression non négligeable sur les autres souverains. Parmi les proches du roi de Bavière se cache un espion au service de la Prusse... Les incidents se multiplient, et Séraphin, aidé de ses nouveaux camarades Hans et Sophie, enquête sur l'identité du traître. L'album se termine par une scène d'action grandiose qui nous laisse en plein suspense ! A suivre donc, dans le tome 2 de ce premier cycle.
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