Pénélope est en colère contre beaucoup de choses et en premier lieu son père, Orion (ce nom ne s'invente pas) qui a refait sa vie avec une autre femme. Pénélope ne lui parle plus. Et puis, pour le reste, elle est un peu misanthrope et selon sa mère, a un comportement schizoïde ("tendance pathologique d'un être à s'attacher à sa vie intérieure, à l'encontre du monde extérieur").
Mais elle va devoir mettre tout ça de côté car sa mère (Ariane) a décidé de partir en immersion chez les Papous (elle est ethnologue globe-trotteuse). C'est ainsi que Pénélope qui habite Lyon va s'installer à Libourne chez son père pour 11 mois. Non mais c'est quoi ce plan ?
La jeune fille est bien décidée à rester de marbre. Oui mais ( il y a un mais)....
Une fois sur place, sa carapace ne va pas tarder à se fissurer notamment en rencontrant sa demi-soeur Tess (oui, elle a une petite soeur de 4 ans! Elle avait occulté cette information). Et puis il va y avoir Adam, Edmée, Maëlle et Alice. Autant de bouleversements qui vont faire voir à Pénélope la vie autrement. Il était temps…
C'est un vent frais qui vous souffle au visage quand vous ouvrez ce roman.
Cécile Alix, avec la voix de Pénélope, nous entraîne dans le tourbillon des pensées de l'héroïne qui n'a pas sa langue dans sa poche. Est-ce sa colère qui la fait ainsi bouillonner et déborder ? Sans aucun doute. Il n'empêche qu'on se prend vite d'amitié pour cette jeune fille qui a décidé de rester fâchée, campée sur ses positions. On la comprend même si parfois on voudrait qu'elle sourit.
Si je n'étais pas à convaincre du talent et de la belle plume de l'autrice, j'avoue qu'elle m'a ici surprise par son humour et ses punchlines bien senties. C'est une re-découverte. Et ça m'a fait un bien fou ! Merci ! (Même si cela m'a coûté une nuit).
Pourtant,
Cécile Alix aborde des sujets plus que sensibles : le divorce, la solitude, la vie dans la rue, la quête de soi, la famille recomposée, l'orientation sexuelle, l'amour à sens unique…
Mais elle parvient à tout traiter, tout imbriquer sans que cela tombe à plat.
On suit donc le cheminement de notre héroïne qui, je dois bien l'avouer, est quand même particulièrement bien entourée. Margherita, sa tante excentrique et pétillante, Adam, son ami bienveillant et enjoué, Edmée, qui cache un grand coeur sous de grands airs et puis d'autres qui vont aussi jouer un rôle dans l'acceptation de soi de Pénélope. Je passerais bien une soirée avec eux, dans sa sublime chambre sous les étoiles ou dans l'atelier de Leslie.
La jeune fille qui, au début de cette histoire, trouvait son existence un peu morne, va apprendre à vivre et à s'aimer au contact des autres et en s'ouvrant au monde.
Par certains aspects, peut-être que cela semblera trop idéal (la famille recomposée de son père peut-être ou les relations que Pénélope arrive à nouer) mais je trouve qu'il faut aussi montrer que la vie est peut-être simple parfois. Et qu'il suffit de la regarder autrement, d'accepter ce qu'on veut nous offrir et donner aux autres. Moi, j'ai aussi aimé que l'autrice montre cette jeune fille en souffrance qui se ferme alors que tout ou presque autour lui tend la main. Tout en sachant que
Cécile Alix nuance. Chacun a ses chagrins à porter mais décide de les gérer, de les accepter différemment. Il faut du temps. Les personnages sont assez justes ni tout noir ni tout blanc.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de tous les personnages de ce livre que je n'ai pas réussi à lâcher, prise au jeu des émotions de Pénélope.
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