"Si c'était Fantômas ?" Serait-il passé par Cherbourg ?
Juve, le policier de génie qui tient tête à Fantômas depuis des années, compte bien se reposer, faire des promenades, aller au cinéma, se coucher de bonne heure...
Seulement il reçoit un pneumatique, signé Havard le maître suprême de la police secrète, qui venait de le mettre en vacances.
Hélène et Fandor, juste mariés, sont en voyage de noce.
Ils se sont embarqués sur un paquebot, sur le liner Alain Gerbault.
Ils ont gagné leur cabine, la cabine 76 où le garçon les a installés.
Mais ensuite, on ne les a plus revus à bord. Les deux jeunes mariés ont disparu !
Et pourtant, ils ne sont pas descendus à terre, ils n'ont pas débarqué à Cherbourg où le paquebot faisait escale.
Pire ! le révérend Allshoot qui les a mariés vient d'être retrouvé assassiné.
L'imposteur qui a célébré la messe serait-il le maître de l'épouvante, lui-même !
Le jour du mariage du jeune reporter de "la Capitale" avec la fille de Fantômas, le commissaire Juve avait reçu ce bristol :
" Fantômas présente à Juve ses meilleures félicitations et se permet de lui rappeler que toute partie a sa revanche"
Un combat implacable s'engage contre le génie du mal, qui en tenant mille rôles, prend mille visages, qui est capable des ruses les plus subtiles et les plus infernales et qui fait régner sa loi de terreur et de sang sur le monde entier !
Juve disparaît à son tour....
Ce trente-huitième chapitre des aventures de Fantômas a la bonne idée de s'arrêter à Cherbourg, en passant par Valognes bien sûr.
Juve, à bord de l'omnibus "Paris-Cherbourg" en profite pour savourer "ce petit crachin, comme disent les marins, qui ne suffit pas même à apaiser la brise et qui est bien la caractéristique de ce climat du Cotentin, doux, pluvieux, venteux aussi..."
Le chapitre, où Fandor, se faisant passer pour un pilleur de tronc, soutire cent sous à un vieux prêtre de la basilique Sainte-Trinité, est un petit bijou d'humour et de finesse.
"Si c'était Fantômas" est un épisode réussi.
Il est un bon compromis, forcément très classique, entre suspens, humour et frisson.
Il peut se lire indépendamment de tout autre volume de la série, mais il trouve son épilogue dans "Oui ! C'est Fantômas" écrit l'année suivante par
Marcel Allain.