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Lise Belperron (Traducteur)
EAN : 9782364687189
240 pages
Editions du sous-sol (01/03/2024)
4.47/5   37 notes
Résumé :
Les histoires de treize femmes s'entremêlent et donnent à voir les différentes réalités sociales, politiques et culturelles du Mexique : une jeune héritière, une migrante, une sorcière, une tueuse à gages, une femme ou foyer ou encore une trafiquante.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Rude.
Rude dans la forme, rude sur le fond.
Des nouvelles qui font parler des femmes mexicaines, nos contemporaines, dont la vie fait mal ou peur, souvent les deux à la fois.
Jeunes femmes, héritière d'un père gros « narco » ou grandies dans des conditions difficiles, parfois insalubres, souvent délinquantes, de toutes façons dangereuses.

Ce sont ces femmes qui racontent, à tour de rôle, et rien n'est fait pour transformer leur parole en littérature. Comme s'il s'agissait d'un enregistrement transcrit dans sa force orale, primaire et originelle.
Coup de chapeau au traducteur qui a fait de cette langue mexicaine, celle que nous entendons dans nos rues françaises aujourd'hui.
C'est authentique et c'est terriblement brutal.

Pourtant, dans le genre nouvelles à propos de vies traumatisées par la violence, je préfère le style aussi évocateur, mais écrit, travaillé, des nouvelles de Luisa Carnes. Parce que la littérature, c'est bien quand même...
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Elles sont sorcières, trafiquantes, filles de, femmes au foyer, prostituées, ou même tueuse à gage. Elles sont parfois amoureuse, quelque fois rêveuses, mais toujours dangereuses. Parce que le Mexique est « un énorme monstre qui dévore les femmes », il est temps de montrer que, elles aussi, savent mordre. En nous plongeant dans le quotidien de femmes issues de milieux socio-culturels diverses et variés, Dahlia de la Cerda donne une voix à toutes celles trop souvent brimées et évincées. le langage est moderne, puissant et féroce. Les mots claquent, miroir des coups qui s'abattent sur elles. « Être une femme est un état d'urgence. »

Ne cherchez pas le fantastique de Mariana Enriquez, vous ne le trouverez pas. En revanche, vous retrouverez cette force intérieure qui hurle et qui se débat pour exister pleinement; ce cri du coeur qui demande de ne plus avoir peur lorsqu'une femme sort le soir. Ici, les destins sont souvent tragiques, mortels. Presque pathétiques, parfois, même. Sans fard, brut de décoffrage. Les mots deviennent feu et brûlent tout sur leur passage.

C'est puissant et envoûtant. Treize nouvelles écrites à la première personne, dont certaines d'entre elles se répondent, donnant au recueil de nouvelles un aspect de roman. Au coeur des mots, il y a l'urgence de dire et la rage d'avoir à le faire. Un livre choc, de ceux qui restent longtemps en mémoire, profondément féministe, assurément féminin et incroyablement humain jusque dans sa brutalité la plus cruelle.

« Le Mexique est un énorme monstre qui dévore les femmes.
Le Mexique est un désert fait de poudre d'os.
Le Mexique est un cimetière de croix roses.
Le Mexique est un pays qui déteste les femmes. »

Traduction : Lise Belperron
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13 femmes. 13 portraits de mexicaines. Elles sont jeunes, elles sont vieilles, elles sont pauvres ou riches. Elles sont filles de narco, ouvrières dans les maquiladoras, voleuses, tueuses à gages et j'en passe. Toutes veulent vivrent leur vie à fond, danser, se faire belle, gagner de l'argent, se venger, ruer dans les brancards car la vie est une chienne. Elles sont pleines d'espoir, mais aussi pleines de rage à cause de leur condition social, de l'injustice de ce monde et des crimes qui sont perpétrés par des hommes contre les femmes. Au Mexique, une femme meurt toutes les 3 heures. Alors voilà un roman sous forme de 13 récits qui vient donner de la voix à celles que les hommes mutilent, violent, tuent. C'est dur dans la forme, c'est dur dans le fond, mais ça ne manque pas d'humour noir et d'excentricité. Ça ne manque pas de force et de faire la part belle à des femmes imparfaites, qui sont parfois méchantes, méprisantes et aveuglées d'ambition mais qui ne se laissent jamais marcher dessus. C'est une lecture à la fois jouissive et angoissante.
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Jamais déçue par les éditions du sous-sol + toujours aussi fan de nouvelles
Chiennes de garde raconte à travers toute une ribambelle de femmes de différents milieux ce que c'est que d'être une femme au Mexique, cet énorme monstre qui dévore les femmes
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critiques presse (4)
Bibliobs
30 avril 2024
Diplômée en philosophie et militante féministe, Dahlia de la Cerda a été ouvrière, serveuse ou vendeuse dans un marché aux puces avant de signer ce premier roman tissé de douleur, d'injustice et de sang.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
30 avril 2024
Dans «Chiennes de garde», les femmes se vengent pour en finir avec les féminicides.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
25 mars 2024
L’écrivaine et journaliste frappe fort avec ce recueil de nouvelles aux héroïnes fougueuses et déterminées.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
29 février 2024
Car si un sentiment d’emballement domine, contrastant avec l’effet plombant des destins souvent tragiques, pathétiques ou sordides des héroïnes, il est dû au feu d’artifice verbal.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On me demande souvent si je n’ai pas honte ou peur d’être la fille d’un assassin. Mon père n’est pas un assassin. Il n’a jamais descendu personne, il a largement assez d’argent pour payer des gens qui le font à sa place. Et puis, des péchés, on en commet tous. Certains mentent, d’autres volent, et s’il y a un truc que je peux dire en faveur de mon père c’est qu’il n’a jamais fait buter un innocent, que des trous du cul qui l’avaient bien mérité, vraiment. Je n’ai pas honte.
(Yuliana)
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Toutes les trois heures vingt-cinq, au Mexique, une femme meurt démembrée, asphyxiée, violée, rouée de coups, brûlée vive, mutilée, déchirée par les coups de couteau, les os brisés et la peau couverte de bleus. Le corps d’une femme, d’une femme de plus. Une femme quelconque, une femme sans nom.
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Non mon vieux, pour moi un oui est un oui et un non est un non. Pas de demi-mesure, c'est tout ou rien. C'est pour ça que je vis un max, je ressens un max, je dépense un max et je gagne un max.
(La China)
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