Citations sur Magic Charly, tome 2 (42)
aucune lecture de qualité ne peut avoir lieu sans du thé et un plaid.
– Tu me connais à peine, tu dis que je suis l’idiot utile de l’Académie et tu es prêt à me confier ton amie ? Tu n’as donc rien écouté de ce que je disais tout à l’heure ? C’est très précieux d’avoir quelqu’un de prêt à tout pour vous protéger. C’est toi, le garde-fou de Sapotille. Ne laisse personne l’éloigner de toi, sauf si c’est elle qui te le demande, évidemment. Tu es sa meilleure protection. Et il est probable qu’elle soit la tienne.
– Parce que le superficiel est parfois indispensable. Si on ne s’occupe plus que du nécessaire, on ne sait plus comment s’émerveiller et on n’a plus rien à espérer. Je crois que Sapotille a besoin de s’émerveiller. Un besoin urgent, même.
- Des fois, tu devrais penser à te protéger toi-même avant de t'occuper des autres, lui glissa Sapotille. Sinon, tu ne vas pas faire long feu à Saint-Fouettard.
Charly lui adressa un air de reproche tout en frottant ce qui allait sans doute devenir un hématome du plus bel effet.
- Je voulais dire merci, se corrigea Sapotille.
Dans le Sud de la France, le mois de novembre arrivait chaque année en défonçant la porte. C'est-à-dire que tout le monde se promenait en manches courtes, jusqu'au jour où le mistral débarquait de sa lointaine Sibérie, posait d'un coup ses valises et chatouillait les gens sous leurs vêtements avec ses doigts venteux et indésirables
La ville se faisait proche, à présent, avec ses bâtisses qui se haussaient du sol. Ses tourelles, ses terrasses et ses balconnets aguicheurs se mêlaient dans une vase du n'importe quoi balnéaire. La Bretagne apposait sa touche personnelle par les toits d'ardoises. Le granit aussi agrémentait les murs et apportait du cachet à l'ensemble. C'est l'avantage du granit, ça vous habille n'importe quoi.
Des enfants normaux, ça piaille, ça crie, ça se fait annoncer par un copieux brouhaha. Là, les jeunes gens avaient les mains posées de chaque côté de leur écuelle en fer-blanc. Un instant, Charly se demanda s'ils étaient bien vivants ou s'ils n'étaient qu'une ribambelle de mannequins de cire. Mais non. Les yeux bougeaient, les poitrines se soulevaient. On se tenait simplement à carreau.
Dans le sud de la France, le mois de novembre arrivait chaque année en défonçant la porte.
Charly se tut un instant. Au fil des semaines, il avait mûrement réfléchi à la question.
- Je pensais plutôt lui prendre un cadeau totalement superficiel, reprit-il. Quelque chose de joli ou de délicieux, peut-être une confiserie. Mais surtout, rien d'utile.
Dodeline ouvrit des yeux ronds.
- Pourquoi ça ?
- Parce que le superficiel est parfois indispensable. Si on ne s'occupe plus que du nécessaire, on ne sait plus comment s'émerveiller et on a plus rien à espérer. Je crois que Sapotille a besoin de s'émerveiller. Un besoin urgent, même.
- Ce sont des carpes, expliqua Sapotille. Il y en a plein. C'est pour ça qu'on l'appelle le canal Carpien.