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EAN : 978B08HSMGXHP
Black Ink Editions (25/09/2020)
4.08/5   67 notes
Résumé :
Un an après la mort de sa petite sœur, Wolfgang von Gail se voit offrir un curieux cadeaux d'anniversaire.

Une fillette, copie conforme de sa cadette.
Au fil des années, un lien malsain se tisse entre Wolf et Katharina.
Elle lui est interdite.
Parce qu'elle vit sous le même toit.
Parce qu'elle porte son nom.
Pourtant,dans ce manoir hors du monde, l'amour s'apprête à prendre la plus immorale de ses formes.
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Ce n'est pas un coup de coeur mais une lame en plein coeur...

Jolie petite poupée aimante, tu as fait des ravages dans mon petit coeur de guimauve...

Grand méchant loup, tu es l'un des héros les plus traumatisants que j'ai pu lire...

Une romance qui met mal à l'aise...

Compliqué de donner un coup de coeur quand un roman traite un sujet particulier. Il agit comme un uppercut. Une dark romance qui fait mal. Et pourtant, j'ai ouvert mes oeillères de psychorigide et accueilli la romance de Farah Anah comme il se doit.

Qu'on le veuille ou non, Loving Doll marque les esprits. Qu'on aime ou pas, on reconnaît la qualité et le côté psychologique minutieux. Une intrigue rondement mené. Ça passe ou ça casse...

Très vite j'étais tétanisée face au profil complexe de Wolfgang. Aucun fantasme possible mais une envie morbide de le découvrir dans ses moindres recoins obscures. Besoin de savoir jusqu'où il poussait sa dépravation. Et en face de lui, Katharina, si douce, si jolie, si parfaite, si malléable, que cela en devient flippant. Et on rajoute à ce duo, un manoir qui qui devient un personnage à lui seul..

Un huis clos qui devient oppressant mais Farah Anah en atténue les traits en créant une ambiance conte. Une jolie allusion au petit Chaperon Rouge et son grand méchant loup. J'ai même ressenti un côté tragédie Shakespearienne.

Je vous invite à franchir les portes de ce manoir de la famille von Gail. Grande famille mais avec des secrets inavouables. Une trame qui se met en place et bouleversera vos idées préconçues.

Une mention spéciale pour le broché. Des très belles illustrations ornent les pages et clôturent ce roman spécial. 
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J'ai été partenaire Black Ink cette année pour la première fois, l'occasion de découvrir tant d'histoires, d'univers et des auteurs en tous genres. Ce roman qui est sorti en septembre, j'ai souhaité le lire pour plusieurs raisons : déjà pour son auteure que j'ai beaucoup aimé lire dans ses précédents romans, ensuite j'ai trouvé la couverture magnifique. Je crois que rien que pour la couverture, j'aurai pu lire ce livre. Pour finir, je suis très très intriguée par l'histoire ! J'ai choisi de le lire en me demandant ce qu'elle allait nous réserver, et en me disant que cela devait être quelque chose d'à part. Je l'ai donc commencé avec beaucoup de curiosité.

L'idée que l'on entraperçoit à la lecture du résumé est étrange : à la fois dérangeante mais aussi très intrigante. Un manoir, une famille, une perte, une remplaçante, une poupée, tant d'éléments qui vont nous offrir un récit un peu à part. Farah Anah nous propose ici une histoire tordue, elle l'est tellement que durant toute ma lecture et même une fois le livre refermé, j'oscille entre deux sentiments : être fascinée ou au contraire être dérangée, l'un n'allant pas sans l'autre. En commençant la lecture, on sait d'emblée que cette histoire est un peu à part, bien loin de ce que l'on a l'habitude de lire, et j'avoue que je ne sais pas trop comment en parler, car en fin de compte, je reste avec tellement d'interrogations sur mes propres ressentis à la lecture.

Le manoir des von Gail sera le lieu où se déroulera cette histoire. Wolfang, l'héritier de ces lieux, y vit en compagnie de quelques membres de sa famille. Il a perdu sa soeur il y a quelques temps, perdant ainsi tous ses repères et depuis il n'a jamais repris goût à la vie. C'est alors qu'on lui offre un cadeau d'anniversaire très particulier : une personne. Une jeune fille, en tous points semblable à sa soeur, une copie de Katharina, une poupée vivante la représentant Elle et ce pour palier au chagrin qui le ronge de l'intérieur. Une idée vraiment très étrange, mais aussi dérangeante car on ne remplace pas un être cher perdu par un être en tous points conformes physiquement. Quelle sera la réaction de Wolfang face à cette initiative ? Mais aussi de quelles manière cette idée leur est venue en tête ?

Wolfang est un personnage mystérieux, à la fois éteins par la perte qu'il a subit, tout en étant toutefois quelqu'un qui réagit souvent à chaud à ce qu'il lui arrive. Nous aurons ainsi l'occasion de constater que sa personnalité peut être changeante mais qu'il exprime assez bien ses émotions, sans les cacher aux autres. Fascinée par cette poupée qu'on lui offre, il est partagé entre ce besoin qu'il a de la garder et la choyer, de façon un peu morbide ou obsessionnelle, et aussi ce sentiment colérique à l'idée même qu'elle puisse même exister. Vont naitre alors des émotions contradictoires en lui, et plus le temps va passer, plus la relation qu'il entretient avec elle va évoluer, vers quelque chose qu'il est difficile à qualifier de suite et d'assez complexe. Wolfang semble être assez sombre, et si son esprit est en dérive, il dégage toutefois une certaine aura impressionnante.

Elle, que l'on qualifiera tantôt de demi-soeur, ou de cousine, et encore de poupée ou de bien d'autres manières, endosse l'identité de la disparue. Elle a un comportement totalement éteins au départ, elle est effrayée, ne sachant pas trop à quoi s'attendre, il semblerait qu'elle est oubliée son passé, donc elle se retrouve dans une sorte de néant complet qui accentue sa peur de l'inconnu. Elle se retrouve dans des lieux qu'elle ne connait pas, assez impressionnant et parmi une famille qui l'est tout autant, aux personnalités multiples et variées. Et on lui demande alors d'être une autre : un être perdu qui était aimé et qui manque, alors qu'elle ne semble pas avoir de place bien définie auprès de qui que se soit. La pauvre chose qu'elle est au départ, va donc faire son possible pour devenir Elle, Katharina, au dépend de sa propre personnalité, un fait étrange et qui occasionne bien des questions. Son mutisme dérange mais nous pousse aussi à être très intriguée par ce qu'elle est. Quelles sont les retombées psychologiques de ce type de comportement ? c'est très intriguant de voir ce que cela peut occasionner, tant sur les autres que sur elle-même, qui malgré tout, a aussi une histoire passée.

Dans les débuts du roman, on a un peu cette impression d'être dans une autre dimension. L'action est très isolée, se contentant de quelques personnages et la particularité de la situation confère au roman une aura un peu étrange comme fantastique. Temporellement, il nous faut quelques chapitres pour bien saisir l'âge des protagonistes, enfant, jeune adulte, ou encore adulte accompli, chacun est à un moment différent de sa vie, et pourtant tous semblent reliés à ce manoir et à cette famille particulière. Les replacer aussi dans leur propre histoire, temporellement, face à la perte d'une soeur, ou encore face à des événements qui semblent faire réminiscence du passé nous permet d'évoluer dans la découverte de cette histoire. le fait que l'action se déroule dans une sorte de huit clos, dans ce manoir ne fait qu'exacerber cette impression dérangeante autour du fait même que l'on puisse offrir une enfant en cadeau en remplacement identique d'une autre, alors même que la présence de la défunte semble encore être tellement forte.

L'action qui se déroule au présent va être agrémentée de la résurgence de ce passé qui joue un rôle primordiale dans ce qu'ils vivent à ce moment de l'histoire. Ce manoir et cette famille ne sont pas sans cacher bien des secrets et nous les découvrons au fil des pages qui tournent. Parfois, on devine certaines choses mais sans vraiment découvrir toute la vérité, mais les attitudes étranges de certains personnages ne nous laissent aucun doute sur l'étendu et sur l'importance de ces secrets qui sont cachés. Les personnages principaux ne peuvent pas se contenter d'être ce qu'ils sont ou ce que l'on leur demande d'être, sans avoir connaissance de leur vécu pour comprendre qu'elle est réellement leur place. Il y a une recherche de sa propre identité, alors que l'on essaye de lui en faire endosser une pour elle, elle se perd par moments entre être Katharina et son passé qui refait surface pour lui rappeler qui elle est véritablement. Wolfang n'est pas en reste, puisqu'à travers ce passé qui se dévoile, il en apprend aussi davantage sur sa propre famille, et tout semble lié.

L'évolution et la tournure qui va prendre l'histoire est assez étonnante, je ne m'y attendais pas. le récit est bien construit, nous permettant d'abord d'accompagner notre jeune héroïne dans son apprentissage de cette nouvelle vie, assez particulière je vous l'accorde, et de découvrir les autres membres de cette famille qui l'a accueillie. Un Wolfang au comportement instable, qui l'impressionne et dont elle ne sait pas trop quoi penser, si ce n'est que malgré la peur, il la fascine. Et les autres membres présents, qui semblent vouloir veiller au grain, surveiller que tout se passe bien, et sans débordement. Mais justement pourquoi veiller ainsi sur eux ? C'est là, la question que l'on se pose. Bien sur car la situation est loin d'être normale déjà, mais au delà de cela, tout n'a pas été révélé sur la venue de cette jeune fille. Nous vivons les faits par le présent, mais nous avançons aussi dans l'histoire générale en effectuant quelques allers retours vers le passé, des deux personnages principaux. Cela nous permet alors de les comprendre et aussi d'appréhender la situation dans son ensemble.

Pour conclure sur ce roman, je dirai que la plume de l'auteure accompagne avec brio le scénario qu'elle a voulu nous conter, quelque chose d'assez machiavélique et complexe, voir tordu. Il y a cette part d'obscurité qui ne quitte pas les personnages et leurs actions, celle qui justement peut déranger mais sans laquelle, ce livre ne serait pas ce qu'il est. Il y a aussi cette façon dont on est envouté par l'aura des personnages qui vous conduisent là où ils souhaitent nous mener. Après on adhère ou pas, c'est vraiment très personnel comme réaction, car avec ce genre de livre, on ne peut pas dire que l'on est sur que tout le monde va aimer. Et moi, alors ? Je reste indécise , fascinée mais pas toujours totalement convaincue, car parfois dérangée par la tournure qu'a pu prendre cette histoire, mais comme cela se tient, je ne peux pas dire que ce n'est pas bon. Non, ça l'est et c'est un roman qui vaut franchement le détour.

Farah Anah a su m'étonner, me dérouter et me déstabiliser avec cette proposition de scénario. C'est une histoire à part, d'inqualifiable et de totalement singulier et inattendu. J'aime être un peu bousculée et en partant du principe que son histoire tient la route, j'ai trouvé cette proposition audacieuse et pertinente, occasionnant bien des réactions à sa lecture.
Lien : http://www.livresavie.com/lo..
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Loving Doll… Deux victimes d'une passion destructrice ? pas vraiment.

Wolfgang l'unique héritier des von Gail, cet homme à la froide insolence et l'arrogance presque élégante se voit offrir un drôle de cadeau d'anniversaire. le sosie de sa soeur perdue… Comment faire abstraction qu'elle n'est pas elle, lorsque tout est fait pour qu'elle le soit, jusqu'à porter son propre prénom ? La fascination de Wolf pour cette orpheline est immédiate. Elle l'intrigue, l'attire et même s'il n'en veut pas, elle ressemble beaucoup trop à sa petite soeur pour ne pas se rapprocher de cette petite fille à l'apparence aussi fragile qu'une poupée de porcelaine, mais aussi Fascinante. Sans vie, Terrifiante.

Katharina n'a plus personne. Parachutée dans ce manoir hors du temps par la seule personne en qui elle avait confiance, elle se doit d'obéir comme on lui a toujours appris à le faire. Elle comprend dès son arrivée qu'elle doit plaire à Wolf pour le rendre moins triste en ressemblant au mieux à sa soeur qu'il pleure encore. En son for intérieur, elle est terrorisée, mais aussi, captivée par ce garçon qui passe son temps à la contempler.

Au fil du temps, les années passent, un lien fort s'est tissé en eux. Fort, mais aussi malsain tant leur relation est exclusive. Wolf ne partage pas sa poupée ! Lui seul peut l'aimer, la choyer, être indispensable à son bonheur. Une possessivité partagée par Katharina qui supporte de moins en moins que Wolf l'abandonne. Mais sa poupée grandissant et sa féminité se manifestant, Wolf est pris de pensées beaucoup trop luxurieuses à son égard. Des pensées qu'il réfrénait autant qu'il le pouvait le rendant plus fou que ce qu'il était. Il était tordu il le savait, mais pas à ce point là ! Mais à la seule pensée qu'elle puisse être Katharina, la barrière devenait alors infranchissable pour le bien de sa santé mentale. Sa poupée lui était interdite. Mais il avait beau lutter, Wolf n'était plus qu'un loup dans une bergerie ou seule Kai était là, prête à se faire dévorer, le souhaitant même de tout son coeur. Rien ne pourrait se mettre en travers de ce besoin bestial d'être l'un avec l'autre. Non rien… Ni personne…

Elle n'avait d'yeux que pour lui.

Il n'avait d'yeux que pour elle.

Loving Doll, une histoire brutale, bouleversante qui nous emporte dans une chute sans fond d'un amour abyssal et destructeur qui consume à petit feu nos protagonistes, faisant fi alors de la morale et de la légalité. Leur attirance interdite devient une torture autant physique que morale, pour eux, mais aussi pour nous. Une attirance viscérale qui se transmet au-delà des pages tant la tension est palpable. Est-ce de l'amour ? Simplement du désir ? Farah Anah nous immerge dans la noirceur d'une trame dérangeante, oppressante nous engloutissant peu à peu au rythme d'une attirance qui se construit dans le temps, dans un univers et un décors suspendu entre le siècle dernier et la modernité d'aujourd'hui. Sa plume est d'une finesse remarquable, ne manquant pas de vocabulaire en parfait adéquation avec le récit et son imagination riche et débordante font que l'on ne peut que se faire happer à l'intérieur de ce manoir sombre, mystérieux, rempli de secrets, de non-dits et surtout de folies. Happer par les méandres du cerveau de Kai, mais aussi de Wolf. Ce jeune loup qui a été façonné dans un amour possessif par ses deux poupées. L'une intouchable, l'autre interdite. Mais elle restait néanmoins sa propriété. Elle était son cadeau et quand on y pense, qui était le plus tordu à ce moment-là ?

Un récit complètement barge au cheminement psychologique rondement mené par l'auteure. Aussi bien avec ses protagonistes qu'avec nous, lecteurs. Car elle nous endocrine complètement en nous faisant accepter l'inacceptable, nous faisant ressentir des émotions et du désir face à cette tension sexuelle qu'on rêve de voir s'enflammer dans un brasier qui ne pourrait jamais s'éteindre. La possessivité malsaine de nos protagonistes est maladive, incontrôlable, et complètement tordu. Parfois j'avais cette image d'un enfant à qui on enlève son doudou et ce chagrin qu'il peut ressentir et je me disais …. et si le doudou pouvait lui aussi ressentir les émotions et le chagrin ? Quelle serait sa réaction pour qu'on lui rende celui qui l'a choisi, choyé à ne pas pouvoir dormir ni vivre sans ?

Loving Doll, une Dark romance à découvrir en laissant de côté vos préjugés et votre morale. Un récit qui se veut sombre, tordu, perverse, palpitant, sensuel, intriguant, qui manque juste parfois de rythme qui paradoxalement, n'aurait pas sa place. Ce qui fait que la lecture est plus lente, mais cette lenteur correspond parfaitement à l'atmosphère qui dégage du récit. Mon seul bémol aura été que l'auteure n'aille pas encore plus loin dans le machiavélisme de sa chute. Mais ça, c'est vraiment propre à ma lecture et à cette fin que je me suis imaginée tout au long et qui n'a pas été telle que je le souhaitais dans mon esprit. Esprit qui doit surement être encore plus tordu que celui de Fara Anah 😉.

Un grand merci à Black Ink Éditions pour m'avoir permis de découvrir cette Dark romance qui sort des sentiers battus et que j'ai pris plaisir à découvrir. Et un grand bravo pour cette magnifique cover qui reflète tellement La Poupée et ses désirs.
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C'était l'une de mes premières « dark romances »… Si je peux faire une improbable comparaison : ancienne fan de polars, j'ai parfois lu des thrillers bien plus sanglants, bien plus palpitants, mais ici les mots me manquent… Non ce n'est pas sanglant, ou alors de manière très réduite ; ce n'est pas palpitant non plus, c'est bien davantage lancinant dans un certain désespoir, une litanie morbide sans fin. En effet, du début à la fin, sans une seconde de répit, l'auteure nous plonge dans un climat inquiétant, glauque, malsain ; ça suinte de sordidité comme de l'eau décrépite sur de vieux murs. Et c'est, surtout, magnifiquement écrit !

Comment résumer un tant soit peu cette histoire sans spoiler ? Wolfgang, 18 ans au début du livre, ne parvient pas à se remettre de la mort accidentelle, quelques années plus tôt, de sa petite soeur Katharina, de 4 ans sa cadette, qu'il adorait. Il sombre peu à peu dans la débauche et une certaine folie. Pour l'aider à se sortir de cette déprime, sa famille, autant fortunée que dysfonctionnelle, lui offre un « cadeau » : une petite fille prétendument orpheline, trouvée près des ruines d'un étrange monastère, qui ne porte pas de nom et parle à peine, mais qui, un peu plus jeune que la petite soeur disparue, lui ressemble étrangement. Elle est adoptée par la très typée tante Frieda, ultra-religieuse, et deviendra ainsi la « poupée » de Wolfgang, sa nouvelle petite soeur, qu'il prénommera également Katharina. Et puis, au fil des pages, Katharina grandit, devient jeune fille, en même temps que le voile se lève sur bien des secrets enfouis...

Le décor est posé dès le prologue, un texte glaçant qui ressemble étrangement à une comptine, qu'on voudrait ne jamais entendre dans la bouche d'un enfant ! Puis on entre directement dans l'étrange, le dérangeant, les choses pas tout à fait dites, à travers un premier chapitre que j'ai dû relire car je n'avais rien compris ! Passé ce cap, j'ai réussi à entrer peu à peu dans le roman. Les différents éléments de l'histoire se mettent en place très lentement, ce qui entretient ce climat insupportable… mais malgré tout, et même si on n'aime pas, mais alors pas du tout ! on ne parvient pas à lâcher, car on a envie de savoir ce qui va se passer et ce qui s'est passé, or ce n'est dilué que par petites gouttes nauséeuses. Ajoutons à ça l'ambiance temporelle, créée de telle façon qu'elle participe à perturber la perception du lecteur : on est clairement à notre époque (ils ont Internet et des smartphones), mais le principal de l'action se passe comme en huis-clos dans un vieux manoir de famille, où le temps semble s'être figé à une époque plus ancienne, façon château de Bran (oui, oui, celui de Dracula).

Ainsi, l'auteure a réussi ce tour de force de captiver la lectrice dubitative que j'étais au départ, et que je suis restée jusqu'au bout, tout en étant complètement conquise ! Oh ! on peut trouver l'une ou l'autre petite faiblesse : la révélation du passé de Katharina est pire que ce qu'on pouvait imaginer à partir des informations distillées au fil des chapitres précédents, et ressemble furieusement à ce qu'on aurait pu trouver au temps des nazis par exemple, mais du coup c'est un peu « gros »… et pourtant, ça passe ! Pire encore : quand sa maladie réelle est dévoilée, là c'est carrément « trop », j'ai même regardé sur Internet si ça existe vraiment et n'ai rien trouvé ; disons que c'est le (seul) élément complètement invraisemblable du roman, un peu comme un dérapage dans une intrigue trop bien construite, j'ai même ressenti un brin de vraie déception… et puis la magie continue d'opérer : on l'accepte malgré tout.

Le tout est servi par une très belle plume. L'auteure utilise et abonde d'un langage châtié (sans vouloir être mauvaise langue, c'est quand même rare, surtout à un tel niveau, dans les romances quelles qu'elles soient…), qui sublime cette lecture toute en tensions, tout en maintenant un suspense qu'on ne peut lâcher.
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Je ressors très mitigée de cette histoire, et pourtant je ne peux pas dire que c'était un mauvais roman. Tout ce qui pour moi n'a pas fonctionné est pourtant indispensable à la construction de l'histoire. Pourtant avec moi "ça ne l'a pas fait" et je n'ai pas réussi à entrer dans ma lecture ou à ressentir d'émotions particulières.

On va suivre l'amour interdit entre Wolfe et la jeune fille qui a remplacé sa soeur dans la maison familiale, après la mort de celle-ci. Autour d'eux gravitent toute une série de personnages dont je ne vous parlerais pas pour ne pas risquer de vous en dire trop. L'auteure plante son décor et passe une première centaine de pages à nous présenter ses personnages, et une jeune héroïne, Katarina, que l'on va ensuite voir grandir et s'épanouir. Katarina n'a qu'un but dans son existence : obéir à Wolfe, et coller en tous points à l'image qu'il a gardé de sa soeur défunte.

Si j'ai trouvé le début très, très long, il est cependant indispensable pour mettre en place l'atmosphère lourde et pesante qui plane dans cette maison. Indispensable aussi, pour montrer le caractère des personnages. Par la suite, j'ai beaucoup apprécié l'évolution de Katarina. Sa personnalité se construit au fil des pages avec beaucoup de logique et de finesse. On la voit évoluer avec Wolfe sur plusieurs années et je ne m'attendais absolument pas à ce que Katarina développe ce type de personnalité. Elle m'a surprise à de nombreuses reprises.

Pourtant malgré les rebondissements, j'ai eu du mal à trouver le roman en lui-même addictif. Je n'avais pas hâte de retrouver le duo principal, car pour moi Wolfe tournait en rond et je ne l'ai pas trouvé charismatique. Il a de nombreuses blessures, mais cela ne m'a pas suffit pour lui trouver de la consistance. Autant Katarina a une évolution intéressante, mais lui reste assez fidèle à lui-même au fil des années, ayant même tendance à se "ramollir" plus Katarina devient forte.

Enfin, je ne qualifierais pas ce roman de "dark romance". C'est de la romance interdite, et encore... Katarina et Wolfe ne sont pas véritablement frère et soeur et on a peine vécu quelques années ensembles, à mon sens le côté "interdit" est un peu trop surévalué. Quant au côté "dark", là non plus je ne suis pas d'accord. Pour moi une "dark romance" interroge la limite entre consentement et rapport forcé, une notion de domination entre aussi en compte la plupart du temps. Là, ce n'est absolument pas le cas. L'histoire est sombre, de par le vécu de ses personnages principaux et les drames qu'ils ont rencontré, mais selon moi il manque les ingrédients principaux d'une "dark romance".
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il s'avança encore et se baissa légèrement, son visage n'étant plus qu'à quelques centimètres du mien. Mon cœur palpitait derrières mes côtes.
— Parce que je l'ai décidé, ma poupée. Qu'est-ce que tu ressens, là ?
Je cillai, humectant mes lèvres.
— J'ai envie que tu m'embrasses.
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— Quoi que tu portes, tu es magnifique, ma poupée.
Elle rabattit les paupières en inspirant, un petit sourire en coin.
Mon cœur en subit l'émoi.
Elle était ma faiblesse, me désarmait coup après coup.
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« Les directives tournaient, tournaient, tournaient dans ma tête.
Les ordres me régissaient, me façonnaient, m’assujettissaient. Ils l’avaient toujours fait.
Les braver menait à la catastrophe, menait au drame, menait au choc.
Ils tenaient le rôle de soupape.
...
...
...
J’avais envie d’exploser. »
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« Toi, petite poupée, rêve de vide et de chaos. Et notre amour sera mon tombeau. Petite poupée de porcelaine, tu m’enveloppes de ta ruine. Tout est noir, tout est décrépi. À ta seule exception. Tu m’as mangé, petit poupon. Tu nous as engloutis. »
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Elle avait l’aspect d’un ange. Un ange à la féminité extrême, voire dangereuse.
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