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EAN : 9782814504042
publie.net (01/01/1900)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Une litanie poétique, de très longues phrases et peut-être une seule phrase coupée par de respirations qui forme des pans ou des parties. D’entrée, on partage une sorte de gestation mystérieuse, dialogue secret d’une femme enceinte avec un « un » diffus. Puis se poursuit l’étirement de ce fil qui lie le « un » à soi, et La Tendresse s’explore dans cette capacité à surmonter la séparation, à en déjouer les vides et les trous noirs quand le « un » devient autre que so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le premier texte : «un travail du noir» : savoir que c'est là, présence devinée, recherchée, appel entendu, à côté de la femme aimée, des enfants - avancer dans cette quête, le souffle retenu, haché par le texte qui progresse en groupe de mots attentifs – et, avec crainte, depuis l'obscur, aller vers cette lumière, tenter de connaître, de saisir. le calme qui vient avec le jour, la présence qui se devine, indistincte encore et que le jour efface, mais qui s'approche, qui va émerger, depuis les profondeurs de l'histoire humaine, des recherches des hommes de toujours, en accouchement/éloignement. Et les mots, toujours, dans la quête. C'est tendu et très beau.

Le second : « l'air » : brèves strophes entre des textes avec cette même écriture haletante : l'air entre « je » et toi l'enfant, l'air respiré, l'air et la solitude, l'air qui sépare, ce peu d'air entre nous.

Le troisième « la tendresse » : comme « un travail au noir » longs paragraphes-chapitres, lyrisme tendu, mots pressés et plages de bonheur : garder l'enfance de l'enfant, les instants (et c'est plus que ça, un besoin impérieux, tendresse et altérité, abolir ce qui fut maladroit, retrouver l'immédiateté de la tendresse qui est chose immense, ce qui est entre le « je » et le, puis les, fils, à ce moment de leur fragilité et différence – et le souvenir du père
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
j’ai tracé des lettres, des mots, une phrase comme un fil traversant ma mémoire, remontant jusqu’à cette main solitaire crispée, entrouverte, crispée encore, pulsation lente que je sens maintenant sous mes doigts, coulée obscure, irrésistible, je plonge mon visage dans l’encre, les mots sont étincelles, lunules dansantes, filaments, fissures, sillons dans la nuit étroite, crépitement encore, suif ou résine, éclat soudain et la main s’ouvre, immobile, sur la paroi rouge, elle monte, est-ce la tienne, je vais la toucher mais le jour une fois de plus efface ton vertige,
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les voix des vivants qui semblent désigner le lieu de ta venue, t’appeler comme je t’appelle dans l’obscure marée de la phrase, comment continuer avec ce poids mort des heures qui te recouvrent et qu’il est dur de les repousser, tenter d’être ton rythme d’eau, ne pas me perdre dans l’encre de ton signe au matin avec la neige légère sur la grisaille des murs quand je voudrais que mes mots soient comme les flocons, lents et rapides à la fois, révélant en la couvrant ton absence si proche, je suis seul à présent sous la clarté pâle de la fenêtre secouant mon stylo à en tacher la page, combien de minutes pourrai-je encore tenir le fil, remonter peu à peu vers toi, quelle image viendra soudain déranger l’ordre de la phrase, au moment du plus grand abandon,
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j’essaie d’être ce mystère en vous qui ne sait pas, qui en sait plus que moi, le vent s’est mis à souffler, une porte claque, vous riez, vous criez, maintenant nous marchons sur le rivage cherchant pierre blanches, coquillages, ovales laiteux et leur spirale brune, l’écume scintille, chaque vague recouvre, découvre le sable, trésors étincelants, vertige du regard, la mer est d’un bleu plombé piqué d’éclairs, le talon s’enfonce, rien d’autre que ce rythme lent de la marche, bruissement, billes dés, billes, un pas encore, et soudain, le miracle recommencé,
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Tu n’as pas de visage et sans doute est-ce pourquoi mes mots s’en vont vers toi cherchant à cerner l’ombre que tu es, un chien aboie, des voix parlent, le silence est toujours si fragile, cette solitude où pour la première fois tu viens au monde, où peut-être tu pourras aussi, je ne te connais pas, tu n’es rien que l’obscur de ma phrase, cet appel soudain, au volant, conduisant sur une route en pente, le soleil à gauche éclairait les collines et j’ai su que de quelque façon tu devais exister, ombres, visage négatif, tu étais là sans corps, sans nom en moi ce présent [...] Je regarde la femme que j’aime [...] mais c’est toi qui parles maintenant, le sang, la bouche d’ombre, intermittent tu clignotes entre les mots [...] je t’appelle dans l’obscure marée de la phrase comment continuer avec ce poids mort des heures qui te recouvrent et qu’il est dur de les repousser, tenter d’être ton rythme d’eau [...] combien de minutes pourrai-je encore tenir le fil, remonter peu à peu vers toi [...].je tends la main comme pour toucher la tienne, mais seuls mes mots peuvent encore t’approcher, un à un ils s’en vont vers toi, te halant imperceptiblement, je t’imagine un jour, ruisselant, sanglant, je te regarde invisible à travers des couches de temps...
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il est cinq heures midi ou huit heures, ton pied se lève, se pose lourdement, tu chancelles, tu ne tombe pas, des millénaires marchent avec toi, des hordes titubantes, jambes torses talons lourds traînant dans la poussière, j'entends leur piétinement de foules innombrables, je vois des dos, des têtes dans le soleil couchant, leurs cheveux brûlent comme ton profil sur la vitre, l'heure est une fleur rouge qui s'ouvre et tu en es le centre,
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Vidéo de Jacques Ancet
POÉSIE HISPANIQUE – l’Espagne contemporaine : de l'Ultraísmo à Sanchez Ortiz (France Culture, 1982) Une compilation des émissions « Albatros », par Gérard de Cortanze, diffusées les 3, 10, 17, 24 et 31 janvier 1984 sur France Culture. Invités : Jacques Ancet, Saül Yurkievich, Claude Miniere et Severo Sarduy. Poètes évoqués : José Angel Valente, Pere Gimferrer, Andres Sanchez Robayna, Julian Rios et Emilio Sanchez Ortiz.
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