AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 35 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sous un fond de space opera, Poul Anderson aborde le thème de la colonisation, non pas celle, forcée par la violence, militaire et expansionniste, mais celle plus sournoise du prétexte de l'apport de la civilisation à des fins purement lucratives, du système économique et social d'apparence idéale imposé en douceur.

Deux peuples, deux planètes, viennent sur terre négocier des accords d'aide pour leur développement, les Cundaloiens obtiendront le soutien de la fédération terrienne, alors la plus puissante civilisation de la galaxie, les Skontariens repartiront bredouille. On va suivre l'évolution de ces civilisations primitives en deux périodes, vingt et cinquante ans plus tard. On se positionne dans chaque partie d'un point de vue différent, celui des terriens qui proposent leur aide, bienveillant, paternalistes, puis celui de la civilisation qui a obtenu l'aide, accordant quelques concessions, surtout d'ordre idéologiques et sociétales, et enfin celui de la civilisation qui n'a pas obtenu d'aide, jugeant son concurrent cinquante ans après.

C'est une critique ouverte sur la société occidentale, sur le paternalisme des peuples vis-à-vis de celui qui est moins avancé, sur le système économique et social qui fait perdre leur âme aux peuples embrigadés dans la vision du colonisateur, sur un bénéfice trompeur, sur le tourisme et le folklore : « Cundaloa n'a pas perdu ses vieilles maisons, son folklore, sa musique, tout ce que sa culture compte de pittoresque : mais elle est devenue consciente, précisément, que c'est pittoresque, ce qui est pire. »

C'est court, alors c'est direct, l'écriture est concise, efficace, c'est une nouvelle dont le but n'est pas caché, il s'agit de développer une critique sur notre société, sur l'arrogance de la civilisation sur les peuples dits primitifs, et sur le cynisme de vouloir aider dans un objectif en réalité totalement intéressé. C'est une fable qui se lit avec délectation, elle m'a fait penser aux débuts d'Enki Bilal avec ses “Mémoires d'outre espace”, je ne serais pas étonné que cette nouvelle de Poul Anderson lui ait apporté l'inspiration. Écrite en 1950, “La main tendue” n'a rien perdu de sa justesse, de sa critique, et l'aspect science fiction la rend encore plus grinçante, délectable et vraiment amusante.
Commenter  J’apprécie          270
A l'heure où la soumission aux "Etats plus grands que l'Etat" (USA et Europe, parlons peu mais parlons clair) est de mise pour à peu près la plupart de nos "représentants politocards" (à part Asselineau, mais qui le connait ?) qui ne représentent de fait qu'eux-mêmes et leurs petits intérêts personnels, lire ce petit bouquin écrit en 1950 par un américain d'une lucidité visionnaire fait l'effet d'un direct du droit dans la tronche.

Une novella coup de poing qui mériterait de figurer aux "classiques" à étudier à l'école, tant elle vise en plein coeur de tous nos problèmes actuels, uniformisation de masse tant politique que religieuse que visent des imbéciles au pouvoir (d'un côté occidental, de l'autre oriental, mais au fond, ils sont bien tous les mêmes) qui se prennent pour des gens "supérieurs", mais qui crèveront tous à la fin, pareil que les moutons trop gentils qu'ils gouvernent.

Bref, Poul Anderson, c'est de l'auteur qui déchire, qui étonne, qui vivifie, et aussi qui démoralise. Car personne en ce bas monde n'a pu résister longtemps au "modèle américain", et personne n'a pu orienter sa culture vers son propre développement. Pas même les chinois, qui l'auraient pu mais qui ont voulu faire "pareil". Voire pire. Hélas.
Moi ce qui me démoralise c'est que je n'ai plus aucune confiance en l'être humain, car partout, ceux qui sont au pouvoir apparaissent corrompus, mégalos, en conformité parfaite avec le système de compétition, quand ce qui nous sauverait serait un système de coopération. Tout le monde le sait, personne ne l'applique, car chacun veut tirer la couverture à lui.
Désespérant. Nous n'avons eu et n'aurons aucune culture "Skontar" sur terre. Et ça fout les boules.
Commenter  J’apprécie          246
Deux planètes détruites par la guerre qu'elles s'étaient menées envoient chacune un émissaire pour demander de l'aide pour la reconstruction à un consortium interplanétaire riche donc « plus civilisé ». Avec l'aide financière, l'entrée dans le consortium et le partage des avancées de celui-ci est prévue. Un des émissaires prend le risque de se faire haïr de toute sa planète en sabotant cette demande d'aide. On découvre ce que sont devenues les deux planètes des années après. Si aider les personnes dans le besoin semblent une excellente idée, cette action est-elle toujours sans arrière pensée et donc réellement bénéfique à long terme ? Aider les peuples « moins développés » donne une vision du colonialisme à l'échelle spatiale qui fait froid dans le dos. C'est malaisant de réalisme. J'ai adoré ce texte qui pousse à réfléchir au fonctionnement de notre société, aux avantages ou non d'une mondialisation et de l'une des conséquence qui est l'homogénéisation des savoirs, de la culture… Maintenant son pendant très nationaliste est-il pour autant idyllique ?
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}