De même, la vie intérieure ne doit pas être pensée comme un refuge ou une forteresse, mais comme une maison accueillante et ouverte à la vie du dehors.
Nos sociétés sont pressées et nous poussent à l'accélération ; or, la vie intérieure prend du temps : écouter, observer, ressentir, réfléchir, douter, décider, d'agir ou de ne rien faire...
La menace est donc claire, c'est celle d'une externalisation de notre esprit : plus besoin de penser ni ressentir ou de choisir par nous-mêmes, il suffit de suivre ce qui nous est montré, d'adopté ce qui nous est proposé.
Nos sociétés sont matérialistes et nous incitent à chercher en dehors de nous la satisfaction de nos besoins fondamentaux : acheter pour être mieux, consommer pour se rassurer, se connecter pour dialoguer ; or, la vie intérieure, c'est tout commencer par explorer nos richesses du - dedans - avant de courir après celles du dehors...
Le contraire de la mort, c'est la naissance. Nous sommes entrées, nous allons sortir. Et entre les deux il y a la vie.
Il est normal que notre esprit vagabonde; le cerveau produit des pensées comme les poumons produisent des mouvements des mouvements respiratoires.
Le silence, aussi indispensable à l'écoute de la musique qu'a celle de notre vie intérieure...
La lecture est une rencontre, et toute rencontre peut se produire dans des conditions variées et imprévisibles .
De nombreux travaux ont établi l'intérêt d'écrire ses ressentis intimes : mettre en mot nos expériences de vie douloureuses aide à leurs cicatrisation et améliore notre santé. Il semble qu'un des mécanismes soignants de l'écriture soit la réorganisation de l'expérience douloureuse, la transcription de ressentis confus en récit cohérent.
Une patiente m'a un jour appris ce proverbe : "Seul, on va plus vite ; ensemble on va plus loin." Elle avait raison : on va plus loin, et on y va plus joyeux ...