AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,24

sur 373 notes
5
35 avis
4
25 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire se déroule à Višegrad en Bosnie et le personnage principal n'est non pas un homme mais un pont. Il ne s'agit cependant par d'un pont banal puisque celui-ci a l'avantage de relier non seulement deux villes mais également deux pays, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie. de plus, c'est sur ce même pont que tout se passe : parties de cartes, discussions, déclarations des nouveaux chefs d'état...Un pont qui réunit quatre siècle d'histoire puisqu'il a été construit et 1516 mais réunit aussi, et je dirais même, surtout, des hommes de nationalité et de religion différente. Pont multi-racial qui réunit à la fois des chrétiens, des juifs et des musulmans. tout cela dans une ambiance sereine et de convivialité bien que les échanges entre ces peuples font parfois revivre l'horreur des siècles passés.
Magnifique roman qui obtint le prix Nobel en 1961 écrit par Ivo Andrić, auteur né en Bosnie, d'origine croate et serbe de coeur et de par ses engagements, celui-ci nous apporte un magnifique témoignage de tolérance et de respect de l'autre. Je trouve que ce roman a toujours une aussi grande valeur aujourd'hui car, en regardant le monde autour de nous, nous ne pouvons nous mettre qu'à espérer et rêver de ce pont sur la Drina où les hommes, quelle que soit leur origine, leur culture ou encore leur religion, joueraient et discuteraient en paix. Quelle merveilleuse utopie, n'est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          110
Quel plaisir de refermer un livre en remerciant l'écrivain, je remercie également le membre qui me l'a suggéré. Pour moi, ce livre va au-delà du lieu où se déroule cette chronique, car Des ponts sur la Drina, il y en a des milliers dans le monde. Ivo Andric nous décrit l'humanité, à travers l'histoire de ce pont, ces hommes ancrés dans leurs attachements, dans leur religion de naissance, ces hommes qui construisent, ces hommes qui détruisent, ces états et pouvoirs qui asservissent l'humanité, parce que l'homme est ignorant, que l'ignorant à peur et que la peur engendre la violence. Merci Ivo Andric
Commenter  J’apprécie          103
Merveilleux livre qui retrace l'histoire de la ville de Visegrad au travers de l'histoire du pont. Il y est question de résistance à l'occupant turc, de bravoure et de fierté. de filles tout aussi fières que les hommes, et bien décidées à faire échouer des mariages arrangés à tout prix. de vizirs ivres de pouvoir et de cruauté. D'autres vizirs humiliés par les austro-hongrois. On y trouve les successions de batailles sur cette terre très disputée. Mais également l'idiot du village, que les imbéciles s'amusent à enivrer pour le voir marcher sur le parapet. Et l'histoire de la belle Fata, qui a donné naissance à une chanson.
L'écriture est très belle et l'histoire est très très dépaysante.
Commenter  J’apprécie          80
Nous sommes là face à une oeuvre littéraire de grande qualité. Depuis la construction du pont au début du XVIème siècle, jusqu'au début du XXème, l'auteur nous présente la vie d'un village de Bosnie-Herzégovine. Pour son malheur, cette contrée, située à la limite de l'occident et de l'orient, sera revendiquée par les Turques et par les Autrichiens. Musulmans face à Chrétiens.
Le début du livre, portant sur la complexe construction du pont, est magistral. Exploitation des ouvriers, menaces, superstitions, condamnations à mort: au XVIème, rien ne se fait tout seul.
La suite est constituée d'épisodes échelonnés dans le temps, et d'intérêt inégal. Mais les oppositions culturelles sont toujours là.
Il y a le pont, solide, brut, superbe (pourquoi les éditeurs mettent-ils en couverture des photos aussi réductrices alors que le site est majestueux?), et il y a la kapia, si importante dans ce récit: il s'agit d'une petite terrasse avec bancs de pierre, aménagée au milieu du pont, où les habitants des deux rives s'assoient, face au magnifique paysage, et parlementent à l'infini. le caractère symbolique du pont et de sa kapia ressort de chaque épisode.
Grande littérature, roman inscrit dans L Histoire, ce Pont sur la Nirva est un livre à lire, vraiment.
Commenter  J’apprécie          71
Ce texte retraçant l'histoire d'une ville et de ses habitants sur plusieurs siècles à travers l'histoire du pont de cette ville me donnait très envie, mais j'en ressors avec un sentiment de déception. le pont sur la Drina, construit en bordure de la ville De Višegrad, ville de l'actuelle Bosnie-Herzégovine, est construit au XVIème siècle alors que la région faisait partie de l'empire Ottoman, et c'est son histoire qui nous est retracée dans ce livre. A travers l'histoire de ce pont c'est surtout l'histoire de la ville, de ses habitants et de la région secouée au fil des ans par les multiples guerres et changements de souveraineté qui sont chroniqués. Et bien que le pont soit au centre de cette histoire, c'est les portraits de différentes personnes sur plusieurs générations, les récits de plusieurs ''légendes'' liées à ce pont qui vont servir à dérouler l'histoire au fil des siècles.

Apres un début introductif de deux chapitres, l'histoire commence vraiment, et elle commence avec la construction du pont, son chantier, ses problèmes, et j'ai trouvé cette partie passionnante. Mais plus le temps passait, plus les pages se tournaient, plus les histoires s'enchaînaient et plus je me détachais de l'intérêt que je portais au livre, bien que j'ai eu parfois des regains d'intérêt mais trop brefs pour me captiver à nouveau, et mon impression globale reste comme je l'ai dit en début de critique assez décevant. Je ne saurais trop dire pourquoi j'ai fini par m'ennuyer durant cette lecture, sans doute parce que c'est parfois trop court pour de nombreux passages ce qui fait qu'on a pas le temps de s'attacher aux personnages, parfois un peu confus aussi dans les croisement d'histoires, dans les réflexions, dans la chronologie aussi, ce qui fait que j'ai fini ce livre dans une certaine indifférence. 3.5 étoiles tout de même car tout n'est pas à jeter, loin de là, je n'oublie pas les passages passionnants ou du moins intéressants du livre, et j'aime beaucoup l'idée de départ au final plutôt bien exploitée, bien qu'assez souvent ennuyeuse surtout sur la seconde moitie.
Commenter  J’apprécie          70
Le roman d'Ivo Andric me laisse l'impression agréable d'avoir réussi à décrire des traits d'humanité enfouis, difficiles d'accès. Des choses fragiles qui sont les grands événements. Lorsqu'on les décrit, ces fameux événements, dans les livres d'histoire ou dans les journaux, on ne prend pas le temps comme Andric de raconter la réalité des faits pour les hommes qui les vivent. On ne raconte que les idées autour des faits. « History will teach us nothing » comme disait Sting. Andric fait le contraire d'une science historique. Il nous décrit la vie au cours du temps et en ressort une leçon d'existence, s'appuyant sur le passé et ses récits. Puissance du romanesque.
On retrouve d'ailleurs cette réflexion dans la discussion entre un étudiant et un ouvrier d'avant guerre aux deux tiers du livre. Échange qu'Andric décrit où l'étudiant soutient que les idées font le monde, et l'ouvrier qu'elles ne sont qu'une occupation inutile qui ne change rien au réel. Ce n'est pas la conclusion de l'ouvrage, qui est plutôt un plaidoyer contre les guerres, et pour l'insouciance. "History will teach us nothing", mais il me semble que je me suis déjà servi de cette phrase...
Commenter  J’apprécie          60
Traduit du serbo-croate par Georges Luciani .
Ivo Andric natif de Bosnie , dans une famille croate , et serbe par ses engagements momentanés est surtout serbo-croate , langue de ses écrits . Ce livre est plus une chronique ( oeuvre de conteur , dit Andric ) qu'un roman historique . Décrivant la vie et les événements entourant la ville de Visegrad et le pont sur la Drina sur une période de 4 siècles durant laquelle se succéderont diverses dominations ( ottomane , ostro-hongroise , serbe ) politiques autant que religieuses , les tentatives de récupérations n'ont pas manqué de l'attacher à un camp ou à un autre . Alors qu'Andric semble , lui , éprouver , avant tout , une humaine sympathie pour l'ensemble du peuple de ce " petit pays " comme il le nommera lui-même dans son discours de réception du prix Nobel .
Le pont de pierre jeté en travers de la Drina destiné à servir de trait d'union entre Bosnie et Serbie est le personnage central du livre et les divers chapitres constituent autant de nouvelles toutes reliées à lui . Construit sur une longue période avec les techniques de l'époque ( précisément décrites ) et en réquisitionnant la population locale .
Les événements les plus divers , en lien avec le lieu se succèdent : inondations , insurrections , épidémies , noyades par suicide , transformations économiques , assassinat de l'archiduc François-Ferdinand , guerre entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie , réduction de l'empire Ottoman etc .... Les événements historiques alternent avec les événements familiaux .
Ce texte a une portée universelle et les divers épisodes échappent à leur époque , pouvant s'insérer en notre présent ( Andric : " Ne sommes- nous pas confrontés , dans le passé comme dans le présent , avec les mêmes notions et les mêmes problèmes ? "
le livre est en plus un éclairage sur les probables origines de la dernière guerre en ex-Yougoslavie . Puissions-nous tenir compte de la pensée de l'auteur qui par ailleurs exprima sa pitié envers ceux qui font le mal comme envers ceux qui le subissent .
Commenter  J’apprécie          61
Selon le Larousse, diverses définitions du mot ‘pont' sont proposées.

Deux me semblent correspondre à celui de Visegrad :

‘Ouvrage par lequel une voie de circulation, un aqueduc, une conduite franchit un cours d'eau, un bras de mer, une dépression ou une voie de circulation.' Et ‘Symbole d'une relation, d'un lien, d'une négociation possibles entre deux personnes, deux groupes, etc. : Couper les ponts.'

J'ai lu ce livre il y a deux ans, avant de partir pour Sarajevo. 'Le pont sur la Drina', c'est bien ce que l'histoire nous présente d'une 'avant l'ex- Yougoslavie (qui, par définition, n'existe plus), d'un brassage de peuples, d'influences (ottomane, austro-hongroise), de religions... et dont le personnage principal, le pont, mettra en scène les différentes communautés, à travers les siècles. Lorsque l'on lit ce livre, on se penche sur l'histoire de la région, sur les conflits résultants d'une cohabitation difficile, voire, oserais-je, artificielle (en effet, bien plus tard, sous Tito, le sentiment d'appartenance ‘Yougoslave' était bien plus faible que le sentiment d'appartenance à la Serbie/Croatie/Bosnie…)

Je n'ai jamais été à Visegrad. J'ai en revanche visité Mostar et son fabuleux Stari Most. Et je ne peux m'empêcher d'y penser à l'évocation de ce livre.
Andric aurait pu écrire ‘Il était un vieux pont sur la Neretva, la Croix à l'ouest, le Croissant et l'Etoile à l'est'.

Je me permets donc de conclure en reprenant la deuxième définition du Larousse ‘Symbole d'une relation, d'un lien…' et d'y ajouter ‘symbole d'un conflit' en espérant qu'un jour l'histoire y joindra ‘…et d'une réconciliation'… et ils vécurent en paix…

Ps: j'ai souligné certains passages de ce livre au crayon, tant la traduction française est magnifique. J'ai tendance à penser que la version originale en serbe (serbo-croate, à l'époque) est encore plus belle. Un ravissement pour le locuteur s'exprimant dans cette (ces !) langue(s).
Commenter  J’apprécie          60
Cette lecture fait suite à mon souhait, au retour de mes séjours en Croatie et au Monténégro, de découvrir la littérature de l'Ex-Yougoslavie. le pont sur la Drina, écrit en 1945, est un incontournable de la littérature yougoslave. Son auteur, Ivo Andric, a obtenu en 1961 le prix Nobel de littérature.


Le personnage principal est un pont, mais pas n'importe lequel puisqu'il revêt dès sa construction une valeur symbolique. Il relie la Serbie à la Bosnie et constitue le point de rencontre entre l'Orient et l'Occident. Avec beaucoup de talent, l'auteur dresse une fresque historique couvrant quatre siècles. Mêlant légendes et réalité, il met en scène des personnages pittoresques et attachants.

Le pont va en voir de toutes les couleurs de sa construction (au XVIème siècle), à sa destruction partielle en 1914. Mais il restera immuable, accompagnant les habitants de la bourgade de Visegrad dans leur vie quotidienne. Différentes religions et nationalités cohabitent au gré des dominations : l'empire austro-Hongrois succèdera à l'empire ottoman. Les rapports de force s'inversent régulièrement, créant luttes de pouvoir et déchirements chez les dirigeants mais laissant la population à l'écart, du moins jusqu'au début du XXème siècle.


C'est un livre passionnant pour qui s'intéresse à l'histoire de cette partie du monde. La fin du roman, plus axée sur la grande histoire (elle se situe au début du siècle dernier) laisse pressentir les conflits qui déchireront les Balkans à la fin du XXème siècle. On assiste aussi à l'évènement de l'ère de la modernité, après des années d'immobilisme technique et économique.

Il convient de souligner qu' Ivo Andric pointe du doigt les puissants de ce monde qui poussent au déclenchement des conflits en exacerbant les différends entre populations.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          60
Il est certains monuments qui, non contents d'assister aux destinées parfois funestes des hommes, participent eux-mêmes à cette grande aventure du Temps qu'est L Histoire. C'est le cas du pont sur la Drina, aujourd'hui appelé pont Mehmed Pacha Sokolovic, du nom de son bienfaiteur et créateur. Un pont né dans la douleur : l'arrachement du futur grand vizir à sa famille, les travaux transformés en corvées gratuites, le supplice du pal infligé à un saboteur (épisode si marquant qu'il occulte presque, à lui seul, le reste du livre). le pont, pourtant, est un lien indispensable entre les rives d'une rivière qui, bien plus, sépare à la fois la Bosnie et la Serbie mais aussi Visegrad, enclavée dans les Balkans, de la capitale de l'empire (Istanbul puis Vienne), mais encore des populations locales déjà distinctes, entre elles, entre Serbes et Bosniaques (c'est-à-dire musulmans de Bosnie).

Le pont, édifice majestueux, est partie intégrante du paysage. Immuable, comme les montagnes, sa beauté égale au moins celle de la rivière Drina, impétueuse onde d'émeraude. Il est un lieu de vie puisque, sur sa kapia (l'endroit central du pont où sont aménagées des terrasses), se donnent rendez-vous les jeunes gens de la ville, est bu le café, sont piquées les têtes des rebelles supposés. de part et d'autre du pont se trouve la ville, les villages des collines et la petite histoire, les pays et les idéologies de la grande histoire. Depuis la fondation au seizième siècle jusqu'au bombardement du pont en 1914 apparaît alors, comme dans un recueil de nouvelles, une multitude de récits qui témoignent, chacun, d'une époque et de la société si particulière de cet endroit d'Europe. Étrangement, on a l'impression que les années passent mais que la société reste. Une société divisée traditionnellement entre Serbes orthodoxes et Bosniaques musulmans, auxquels s'ajoutent les Tziganes et les Juifs (originaires d'Espagne puis, au 19ème siècle, d'Europe centrale), puis les fonctionnaires impériaux austro-hongrois venant qui d'Autriche, qui de Hongrie, qui de Galicie. Chronique d'un pays occupé, le pont sur la Drina évoque les divisions structurelles d'une petite ville, vue comme un échantillon de la Bosnie toute entière, capable pourtant de s'unir contre les projets de l'occupant, qu'il soit turc ou autrichien (ainsi lors du recensement opéré par les Autrichiens mais aussi, dès le début du livre, contre la construction du pont).

Les histoires se mêlent étroitement aux légendes : la femme aux enfants mort-nés qui erre dans les rues et dont on fera la mère malheureuse de jumeaux emmurés dans les piles du pont ; un jeune borgne, cible des moqueries et de la cruauté de ceux qui se prétendent ses amis et qui conquiert le respect par un exploit dangereux ; la tenancière d'une hostellerie, tenant à bout de bras les destinées de sa famille et de son établissement et qui, épuisée, verra le centre de sa vie pulvérisé par le grand tourment de la guerre. On retiendra aussi l'histoire d'Ali Hodja, descendant de la vieille famille des Mutevelic, homme de la raison se dressant contre toutes les absurdités, s'insurgeant contre la modernité (celle du chemin de fer, notamment, dont l'arrivée casse les habitudes séculaires, ouvre Visegrad au monde et, par là-même, marginalise un pont relégué au rang d'utilité locale), dont l'opiniâtreté lui vaudra bien des malheurs.
Le pont devient le témoin de l'histoire, le témoin aussi de l'animosité des hommes, qui sourde sous l'autorité intransigeante des empires et éclate au grand jour quand la guerre reparaît. Ainsi au moment de la guerre balkanique puis lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, les populations serbes et musulmanes, vivant pourtant ensemble et en bonne intelligence depuis des siècles, ayant traversé ensemble les mêmes difficultés (comme les crues de la Drina), se divisent pourtant comme deux entités ennemies, n'attendant que l'autorisation officielle pour se lancer à la chasse à l'Autre.

Évidemment, les pages d'Ivo Andric résonnent tristement à notre mémoire, augurant des sombres événements des années 1990 dont les répercussions sont toujours actuelles. Y voir une prophétie serait pourtant exagéré, tant Andric incarnait le rêve yougoslave d'une union indéfectible, lui le Serbe né de parents croates en Bosnie, lui qui préféra agir – et donc écrire – plutôt que de se montrer, lui à qui l'on décerna en 1961 le prix Nobel de Littérature, seize ans après la parution d'Un pont sur la Drina, jetant la lumière sur un territoire littéraire qui demeure encore aujourd'hui mal connu. Les derniers mots d'Ali Hodja portent pourtant en eux un espoir : celui d'un monde guidé toujours par la beauté et la vision de grands hommes, le tout sous le patronage étroit d'une divinité dont on se dispute, en Serbie ou en Bosnie, le véritable nom.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1077) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}