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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je reste très perplexe et partagée, après lecture... Habitant près de Valenciennes, j'étais forcément intriguée par le titre! Il s'agit du premier roman d'une historienne de formation.

Les années 50, l'après-guerre. Simon, rescapé des camps, arrive à Valenciennes où il a une mission: celle de donner à la famille de Pierre Weill, un codétenu dont il admirait le charisme , un paquet contenant une lettre et un poème.

En fait, il s'agit de Pierre Créange, poète juif mort en déportation, l'auteure reconnaît s'être inspirée très librement de sa vie. Il n'a pas habité Valenciennes, mais de nombreux détails de son existence sont en effet repris ici.

L'écriture tout en nuances m'a plu, et l'entrée intimidée de Simon dans cette maison bourgeoise austère est bien rendue. Valenciennes, tour à tour grise et lumineuse, au ciel flamand, défigurée aussi par les bombardements, est subtilement décrite. On déambule avec Simon dans des rues que je connais, on aperçoit l'église de Saint-Cordon, on longe le lycée Watteau, où j'ai passé plusieurs années...

Cependant, ce sont les personnages, trop peu fouillés, presque évanescents, qui m'ont déçue. Il faut dire que le livre est court et ne peut donc pas approfondir leurs pensées, leurs agissements. Mais je me suis sentie frustrée, surtout à la fin ,dramatique, rapidement amenée et traitée, alors que le début était lent, empesé. Et j'aurais aimé en savoir plus sur la belle-soeur de Pierre, et les enfants de celui-ci, qu'elle a recueillis, leur mère étant décédée également.

J'ai par contre été sensible à l'histoire, qui parle de trahison, de vengeance, de destins juifs foudroyés par la haine et la guerre, de la difficile résilience pour les enfants de ceux qui sont morts dans les camps.

Je terminerai en citant un extrait de poème du pacifiste Pierre Créange, qui illumine ce roman, au-delà de la mort:

" Mère, de quel signe sombre m'avez-vous marqué au front?
Quel manteau bizarre avez-vous jeté sur mes épaules?
je le traîne depuis ma naissance ,
Il flotte derrière moi comme un vieil oripeau
qui serait un drapeau,
Je sais, d'autres ont le même ,
mais parfois, il les gêne,
et ils tâchent de le cacher.
Moi, je le laisse aller au vent,
ce manteau couleur de ciel,
de soleil et de sang!

(" Exil: choix de poèmes ")

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On ne s'attend vraiment pas à une telle trajectoire pour ce modeste vendeur de chaussures de Chamalières venu à Valenciennes s'acquitter de sa promesse faite à son ancien camarade de camp de travail sous l'Allemagne nazie. Ruisselant dans un costume trempé par la pluie diluvienne de cette cité grise, il découvre de manière dramatique que le costume de messager était trop grand pour lui. Car Clélia Anfray entraîne ce brave Simon Abramovitch dans ce qui ressemble à un drame minuscule bouleversant sa vie à jamais.
Avec un souci minutieux du détail, une écriture classique et très visuelle, l'auteur déroule un compulsif d'images qui trahissent d'abord l'hébétude de Simon face à la demeure bourgeoise de la famille du défunt. Pataud, maladroit dans son pantalon qui laisse des traces d'eau malpropres sur le parquet, il aspire à se débarrasser le plus rapidement de sa mission. Mais une fois entré dans cette demeure bourgeoise imposante, il se laisse guider par son sens de l'observation et son esprit pratique qui vont pourtant le trahir.


Dans ce premier roman, l'auteur dresse des portraits sans concession donnant au récit toute son épaisseur. Pas de personnages monolithiques, Clélia Anfray s'amuse à surprendre le lecteur en orchestrant faux-semblants et soubresauts.
Cette fiction qui exclut les tempéraments trop démonstratifs et la profondeur des sentiments, séduit par ses personnages discrètement hantés par le chagrin. Lecture agréable à défaut d'être enthousiasmante.
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Acheté pour l'offrir suite au passage de l'auteur dans ma librairie habituelle, j'ai fini par lire ce petit roman qui semblait intrigant. L'histoire est prenante en effet (je n'ai pas lâché le livre), mais le style est un peu aléatoire et les personnages assez creux. le point de vue variable s'adapte à l'histoire de façon très opportuniste, et le dénouement arrive trop vite, même si on peut l'attribuer aux personnages et à leurs raisonnements. La fin est une vraie queue de poisson, et Pierre, le grand absent, le personnage qui relie les protagonistes des années après sa mort, est vraiment trop parfait pour être vrai.
Je n'ai pas encore tout à fait compris certains points de l'intrigue (pourquoi une femme prendrait-elle le nom de son beau-frère plutôt que de garder celui de sa naissance ?), et le style dans son ensemble est assez fade. Un petit divertissement pour la plage mais guère plus, même si le thème du retour des camps et des représailles est intéressant et assez peu traité dans la littérature contemporaine.
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Voici un livre que je qualifierais de "bon début de roman".

En effet, les caractères des personnages sont bien définis, la ville de Valenciennes -encore meurtrie par les ravages de la guerre- constitue à elle seule un personnage à part entière et une intrigue intéressante se met en place dans le dernier tiers du roman.
Alors, pourquoi Clélia Anfray n'est elle pas allée plus loin dans ce récit, qui donne à réfléchir sur la façon dont chacun perçoit la notion de vengeance? Faut il se faire justice? Ou bien, la vengeance est elle nécessaire? Comprendre les motivations de l'autre n'est il pas tout aussi intéressant?
Quoi qu'il en soit, l'auteure aurait pu poursuivre son histoire par une enquête pour approfondir ces idées...
Le style, quant à lui, est fluide malgré quelques maladresses, mais bon,...soyons indulgent, c'est un premier roman!
Dommage que ce roman soit si court, l'ambiance était bien campée et avec cette histoire, Clélia Anfray aurait pu aller plus loin.
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Une belle écriture, simple, fluide, précise et classique mais efficace pour cette histoire touchante qui captive le lecteur dès les premières pages.

La fidélité de Simon envers la promesse faite à Pierre, déporté comme lui, est touchante. Ses recherches pour retrouver la famille du défunt et lui remettre les notes de ce derniers, les surprises et autres déconvenues, ses sentiments à lui...
bref un roman qui vous colle à l'âme le temps de sa lecture et un peu après aussi tout en vous laissant une sensation agréable d'avoir découvert une belle histoire.
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Simon Abramovitch, artiste raté, est venu remettre à la famille du poète Pierre Weil une enveloppe que celui-ci lui avait laissé, au camp de travail de Klein Mangersdorf, avant de disparaître… Un dialogue improbable et tout en maladresse se noue entre lui et les survivants de la famille Weil, devenue Viéville : les deux enfants de Pierre et sa belle-soeur, Suzanne. Et l'on finit par s'attacher à cette histoire, dont on devine assez vite le point culminant, parce que les personnages prennent vie, doucement. A la raideur morne de la maison bourgeoise où le héros atterrit, se substitut, peu à peu, des marques de l'émotion laissée par la guerre, six ans auparavant : à l'image de la ville encore marquée par les destructions et les incendies, répondent les regards, les gestes de personnages qui n'arrivent pas totalement à feindre l'indifférence. le livre traite, en peu de mots, la difficulté du retour à la vie normale, évoque, en quelques phrases pudiques, le drame du retour à la vie normale.

C'est une parenthèse tragique et triste, dans la vie du héros et de ses hôtes, et qui s'accommode particulièrement bien des paysages du valenciennois, changeant au rythme des averses et des éclaircies, et au fil de l'évolution du personnage.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Simon Abramovitch est un vendeur de chaussures, qui, venu de Clermont-Ferrand, part à Valenciennes pour délivrer un paquet remis durant la Seconde Guerre Mondiale par un codétenu. Il arrive dans une famille guère accueillante où le sujet est assez tabou, le patronyme Weill ayant même été changé pour masquer la judaïté de ses membres.

Cet homme qui vint après moult hésitations, se retrouve donc dans une situation délicate et ne s'attendait pas à ce que le paquet contînt également une courte phrase qui se révèlera lourde à porter.

Un récit poignant, au style fluide, simple et maîtrisé. L'histoire, qui compte quelques faiblesses dont le manque de descriptions et des sensations expliquées trop rapidement, reste prenante. On ne s'ennuie pas, on lit, vite, un peu trop par moments; ceci dit, c'est un premier roman et il nous donne envie d'en lire d'autres. Dans les critiques, il est décrit comme un roman de vengeance, allusion à la seconde partie de l'ouvrage. Je n'ai pas eu cette sensation mais plutôt celle de lire une tragédie où l'on sait que le Destin des personnages n'est pas le bonheur, le malheur s'installant dès les premières lignes. Un roman plutôt sombre, pluvieux comme le ciel de Valenciennes à l'automne et qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Des sorts scellés par un auteur qui, je l'espère, a d'autres histoires à nous conter.
Lien : http://prat-books.blogspot.f..
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