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EAN : 9782072625893
304 pages
Gallimard (27/08/2015)
3.05/5   19 notes
Résumé :
Dans les salons littéraires de la Restauration, Charles Brifaut est un courtisan influent, vêtu à la dernière mode, menant grand train et dont on réclame le prochain chef-d'?uvre. Un seul succès dramatique n'a-t-il pas suffi à le faire entrer à l'Académie ? En 1827, pour plaire à Charles X, son roi, Brifaut conclut un pacte fatal en acceptant la fonction de censeur des théâtres et règne désormais sur tout le répertoire du Théâtre-Français, sur les romantiques et not... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Peut-on refuser une nomination royale?

Charles X offre un cadeau empoisonné à Charles Brifaut, courtisan et académicien: un porte-feuille de censeur préventif, pour taillader en despote éclairé ( ou pas!) dans la production théâtrale du moment, du répertoire classique du Théatre-Français jusqu'aux créations plus modernes du mouvement romantique.

Cette mission acceptée à contre-coeur et pour de mauvaises raisons va s'apparenter rapidement à un pacte avec Lucifer. Un secrétaire improbable imposé au nouveau censeur, un contournement de ses avis, particulièrement concernant Victor Hugo et tout un fatras de diableries qui va griller peu à peu l'esprit et la santé du pauvre académicien. L'Art de la censure ou ...l'art et la manière de vendre son âme au diable.

Un petit livre étonnant, plutôt passé inaperçu, qui commence comme un roman précieux de personnages en costume et perruque, et prend soudain une direction mystérieuse, sur un air d'espionnite. On peut regretter de ne pas toujours pouvoir apprécier les allusions littéraires et théâtrales de l'époque, l'art de la conversation et du bel esprit. Me concernant, j'ai très vite atteint mes limites dans cette érudition d'un autre siècle.

Néanmoins, ce petit roman historique, petit manuel de flatterie et de galanterie a un charme désuet certain. Il redessine toute une époque de querelles intellectuelles des "anciens" contre les "modernes", nous invite à la "première" d'Hernani comme si on y était, et frise le fantastique pour évoquer la notion intemporelle du pouvoir et de la censure.
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Première lecture de cette rentrée littéraire 2015, le censeur nous raconte, sous la forme d'une fiction, la vie de Charles Brifaut, auteur, dramaturge et surtout censeur.
"Il était d'abord d'avis de supprimer certains mots : grecs, arabes, germains, tout ce qui était de nature à offusquer les officiers ennemis qui envahissaient désormais nos salles parisiennes (ces mêmes mots qui, dans une traduction du russe ou de l'allemand, auraient à ses yeux constitué une circonstance atténuante, pour lesquels il aurait fallu faire preuve de souplesse et de diplomatie et conserver l'idiosyncrasie de la langue, en signe d'amitié entre les peuples) ; puis rayer citoyen, arme, servitude, joug, jugés trop politiques ; il voulut retoucher certains vers de Racine ; faire disparaître de la scène, depuis la loi sur le sacrilège, tous les évêques, tous les envoyés de Rome, tous les membres de l'Inquisition ; prohiber, après Polyeucte, le Tartuffe de Molière devenu un enjeu pour tous les mangeurs de prêtraille ; interdire jusqu'à la mention d'une chicorée à la mode, plus connue sous le nom de « barbe de capucin » et soudainement devenue blasphématoire. "

Brifaut est un personnage attachant ainsi que les personnages qui gravitent autour de lui.

L'époque historique est très bien décrite et la plume de l'auteur rend le roman très agréable.
" Il posa sa plume, releva la tête et se mit a contempler son petit univers. La lumière hivernale qui éclairait faiblement la pièce donnait aux choses une teinte bleutée. Les chinoiseries vertes du paravent viraient au mauve tandis que les plinthes et les portes pourtant peintes en gris étaient devenues bleues. Ces changements de couleurs qui le rendaient autrefois mélancolique étaient désormais vécus avec philosophie : il y voyait le signe que les évènements, les objets ou les êtres pouvaient toujours être perçus autrement pourvu que l'on s'en donnât la peine [...] "

C'est une lecture vraiment sympa mais je n'ai pas eu le coup de coeur que j'espérais. Il manque un petit peu d'action au roman car pour ma part, j'ai eu l'impression d'être spectatrice mais je ne suis pas totalement imprégnée, rentrée dans l'intrigue.

En tout cas, une chose est sûre, ce roman saura conquérir les coeurs des amateurs de romans historiques.
Lien : http://missmolko1.blogspot.f..
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C'est un roman qui raconte l'histoire d'un censeur sous Charles IX nommé Charles Brifaut. Il voulait interdire les oeuvres de Victor Hugo, il n'a pas réussi. Hugo est devenu l'immense écrivain qu'on connaît et Brifaut, un censeur presque anonyme sans la verve, la culture et l'humanité de Clelia Anfray. Elle nous entraine dans les arcanes du pouvoir de la censure, le monde littéraire qui obéit beaucoup à la politique, dépendant des événements. Elle nous offre un magnifique portrait d'un homme torturé, intelligent mais ne pouvant contrôler ses sentiments et une description fine et intelligente de la société de l'époque.
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J'ai entamé ce livre sur la recommandation d 'un article très élogieux de Télérama... et je laisse tomber à la page 172. Certes l'écriture est élégante, ce livre témoigne d'une connaissance très fine des salons littéraires sous Charles X, mais les états d'âme du censeur Brifaut m'ont laissée indifférente, on ne fait que croiser Victor Hugo entre deux portes du ministère...la scène littéraire ainsi figurée est morne, peu vivante, car beaucoup trop centrée sur le seul censeur . J'abandonne...
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Je suis mitigé. le début est bon puis l'histoire s'estompe... Et le livre me tomber des mains à chaque fois. Je conseille de la lire d'une traite. Sinon, c'est dur de s'y remettre dedans.
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critiques presse (1)
Telerama
14 octobre 2015
C'est peu dire que cette lecture est un régal de fantaisie et de malice autant qu'une passionnante ouverture sur les mécanismes et l'idéologie de la censure à l'époque.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il posa sa plume, releva la tête et se mit a contempler son petit univers. La lumière hivernale qui éclairait faiblement la pièce donnait aux choses une teinte bleutée. Les chinoiseries vertes du paravent viraient au mauve tandis que les plinthes et les portes pourtant peintes en gris étaient devenues bleues. Ces changements de couleurs qui le rendaient autrefois mélancolique étaient désormais vécus avec philosophie : il y voyait le signe que les évènements, les objets ou les êtres pouvaient toujours être perçus autrement pourvu que l'on s'en donnât la peine [...]
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Il était d’abord d’avis de supprimer certains mots : grecs, arabes, germains, tout ce qui était de nature à offusquer les officiers ennemis qui envahissaient désormais nos salles parisiennes (ces mêmes mots qui, dans une traduction du russe ou de l’allemand, auraient à ses yeux constitué une circonstance atténuante, pour lesquels il aurait fallu faire preuve de souplesse et de diplomatie et conserver l’idiosyncrasie de la langue, en signe d’amitié entre les peuples) ; puis rayer citoyen, arme, servitude, joug, jugés trop politiques ; il voulut retoucher certains vers de Racine ; faire disparaître de la scène, depuis la loi sur le sacrilège, tous les évêques, tous les envoyés de Rome, tous les membres de l’Inquisition ; prohiber, après Polyeucte, le Tartuffe de Molière devenu un enjeu pour tous les mangeurs de prêtraille ; interdire jusqu’à la mention d’une chicorée à la mode, plus connue sous le nom de « barbe de capucin » et soudainement devenue blasphématoire.
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Voyez, là, après le mot jamais. Constatez vous-même. Tous ces points de suspension. Je les ai comptés. Il y en a plus de trois cents ! Nous ne pouvons tolérer l’éloquence de ce silence ! Il faut réclamer ! Interdire peut-être pas, mais au moins réclamer. Qu’Arnault retire ses points ou du moins qu’il les remplace par des mots dont le sens ne souffrira aucune ambiguïté !
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C’était contre la ponctuation qu’il s’insurgeait désormais. Les manuscrits étaient recouverts de points de toutes sortes — point-virgule, suspensif, interrogatif… — si bien qu’il y voyait là une manie, et presque une mode dangereuse. Le point d’exclamation surtout le mettait en rage. Une colère rentrée durcissait son visage froid et laissait passer dans ses yeux, malgré l’épaisseur des verres, des éclairs fauves.
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Il avait pris l’habitude de marcher chaque jour une bonne heure, le plus souvent sans but, pour la seule joie de flâner ou de méditer. Il fallait selon lui que le « corps s’agitât pour que l’esprit pût librement vagabonder ». C’était une philosophie de vie autant qu’une prescription médicale.
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Video de Clélia Anfray (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clélia Anfray
Le Censeur de Clélia Anfray aux éditions Gallimard
Dans les salons littéraires de la Restauration, Charles Brifaut est un courtisan influent, vêtu à la dernière mode, menant grand train et dont on réclame le prochain chef-d'oeuvre. Un seul succès dramatique n'a-t-il pas suffi à le faire entrer à l'Académie ? En 1827, pour plaire à Charles X, son roi, Brifaut conclut un pacte fatal en acceptant la fonction de censeur des théâtres et règne désormais sur tout le répertoire du Théâtre-Français, sur les romantiques et notamment Hugo. Cette emprise sera bientôt troublée par l'arrivée d'un étrange secrétaire, un copiste gris et inquiétant du nom de Kovaliov. Inspiré d'un personnage historique qui dans ses Mémoires se garda bien d'évoquer sa fonction, le Censeur dépeint de façon vivante et enlevée un XIXe siècle nourri du secret des archives de la censure dramatique, autant que de la folie des Contes d'E T A. Hoffmann et des romans russes.
http://www.lagriffenoire.com/le-censeur.html
Vous pouvez commander le censeur sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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