Amityville : La maison du diable

Si cette histoire était pure imagination, il serait facile de la considérer comme hors de propos. Mais elle est authentique et racontée telle qu’elle a été vécue par les membres de la famille qui en furent victimes et par un prêtre. Il nous faut donc nous y arrêter pour y réfléchir. Ceux d’entre nous qui ont eu à s’occuper de phénomènes psychiques pourront attester que ce cas n’est pas unique.

Préface du père John Nicola

Les gens superstitieux se nourrissent des phénomènes psychiques pour justifier leur approche irraisonnée de la vie. Le fait de distiller des peurs irrationnelles, des notions préconçues et de donner des explications absurdes dans des cas comme celui d’Amityville, que Jay Anson décrit dans ce livre, ne fait qu’augmenter l’anxiété de ceux qui sont victimes de ces phénomènes. Là encore, il y a préjugé.

Préface du père John Nicola

Il ne fait aucun doute que les phénomènes rapportés dans ce livre se sont réellement produits. Ils ont été constatés par des personnes et des groupes qu’on ne peut accuser d’exhibitionnisme ou atteints d’imagination morbide. Il arrive souvent que le réflexe premier de l’homme de science positiviste, face à des faits occultes qui lui sont rapportés, soit d’en nier la réalité et même de refuser d’en examiner les preuves. Il fait étalage d’un préjugé qui est à déplorer. Par contre, parmi les hommes de science, il y en a qui prêtent une oreille attentive à ce genre de preuves et qui font appel à la méthodologie scientifique pour essayer d’en dégager une explication : ils admettent généralement que l’état actuel de la science n’a pas encore atteint le niveau de connaissance capable de résoudre ces phénomènes mais que les découvertes futures le pourront peut-être un jour.

Préface du père John Nicola

Dans notre monde occidental moderne, trois attitudes, plus ou moins apparentées, caractérisent la conduite des individus face aux puissances mystérieuses. La première – l’approche scientifique – considère que notre monde et peut-être tout l’univers sont régis par des lois immuables qu’on a découvertes ou qu’on découvrira par l’étude systématique des phénomènes naturels. D’essence différente, la deuxième, celle de la métaphysique,porte peu de cas des découvertes de la science, préférant une étude empirique des manifestations occultes. La troisième et dernière théorie, tout en acceptant la science en tant que méthode valable, élargit les horizons de l’état positiviste en tenant compte des dimensions spirituelles qu’elle intègre à la réalité par le biais de considérations théologiques et philosophiques. On la connaît sous le vocable d’approche religieuse.

Préface du père John Nicola

Le problème sur lequel ce livre attire l’attention en est un qui, bien qu’étant aussi vieux que l’humanité, demeure toujours un sujet de réflexion pour le lecteur d’aujourd’hui. Toutes les civilisations ont connu l’insécurité et la peur face à la conduite étrange de certaines personnes victimes d’actions ayant un caractère surnaturel. L’homme, de tout temps, a affronté ces manifestations irrationnelles de bien des façons. Par des incantations, des rites magiques, des amulettes et d’autres fétiches, il a essayé d’écarter de lui les signes maléfiques. Et cette tentative, on la retrouve aussi bien dans la mythologie des anciennes civilisations sémites, comme celle des Babyloniens avec leurs démons Oudoug, que dans la pratique de l’exorcisme chez les chrétiens.

Préface du père John Nicola