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EAN : 9782910677077
185 pages
L'originel Charles Antoni (01/01/1997)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Un ouvrage de référence sur le soufisme. Pour une compréhension approfondie des différents aspects de cette voie : la doctrine, les techniques spirituelles et les arts. Le soufisme n'est pas un culte mais une " école ". La première partie est un récit de la vie et des actes de Khwâja Bahauddin Naqshbandi de Boukhara, l'un des grands saints et réformateurs soufis du XVe siècle. La deuxième partie est formée d'un choix d'exercices spirituels. Il est spécifié que " la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'air que nous respirons apporte la nourriture nécessaire au second corps de l'homme : le corps de l'âme. Par ce processus, celui-ci devient plus perceptif, plus effectif et acquiert une consistance réelle. La pratique respiratoire qui accompagne la prière permet de stopper le mental et d'ouvrir la porte à des états sans séparation, au-delà de l'ego. La transmission de maître à disciple est une garantie que l'on ne se perd pas dans des élucubrations mentales, au contraire il s'installe une relation de coeur à coeur entre les membres d'une confrérie.
Lien : https://loriginel.com/catalo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans sa recherche de transparence, le Soufisme a attribué à l’homme sept degrés.

I. Le premier (an-nafs al-ʾammārah) voit l’homme vaincu par ses désirs. D’où l’appellation ʾammārah, qui signifie : serviteur de son ego. Comme toute chose va vers Dieu, cet homme du premier degré lui aussi va vers Dieu mais en est inconscient. Il vit dans l’univers du témoignage, n’étant qu’un témoin de Dieu. Son état est la dépendance et ses attributs sont l’ignorance, la cupidité, la vanité, le désir, l’envie etc.

II. an-nafs al-luwwāmah. C’est le degré où l’homme commence à jeter un œil critique sur son existence, tout en continuant d’obéir à ses désirs. Lui aussi va vers Dieu, et il commence à percevoir le langage de la création. Son état est celui de la Sympathie. Alors que l’homme du premier degré s’appuie sur la religion, celui du second degré s’appuie sur une tarîqa. Il est conscient de ses défauts. Les envies ont pris chez lui la place des désirs. Il ignore encore la soumission et pratique la duplicité. Il est ambitieux. L’homme du premier degré n’a pas encore totalement disparu en lui mais son cœur est ébranlé.

III. an-nafs al-mulhamah. A ce degré, l’homme est inspiré par Dieu. Son chemin va vers Dieu, et il en a conscience. Son état est celui de l’amour. Il est savant, généreux, modeste, patient, etc.

IV. an-nafs al-muṭmaʾinnah. Parvenu à ce degré, l’homme a acquis la certitude. Il ne va pas vers Dieu, il va avec Lui. Sa réalité est tenue secrète pour les autres hommes. Il connaît l’état de soumission totale et comprend nombre de secrets. Il est généreux, résigné, doux, soumis, juste, pieux. Il a le sourire car rien ne lui pèse. La paix est totale en lui. Il pardonne tout et ignore les défauts des autres.

V. an-nafs ar-raḍīyyah. L’homme connaît à ce degré l’acceptation totale et la maturité. Son acte est divin. Il vit dans le secret. Son état est la non-existence. Tous les attributs humains ont disparu chez lui. Il partage l’éternité divine.

VI. nafs al-marḍīyyah. Au cinquième degré, l’homme accepte Dieu, mais au sixième l’homme est accepté par Dieu. Il incarne la Vérité permanente. Tous ses attributs sont des attributs divins. Il a unifié l’amour de la création avec l’amour du Créateur.

VII. an-nafs aṣ-ṣāfīyyah. C’est le degré de parfaite maturité. L’homme y connaît l’unité dans la multiplicité et la multiplicité dans l’unité. Il voit l’unité divine dans la création et la création dans l’unité divine. Il est inaccessible aux autres hommes. Son état est celui de l’éternité. Ses attributs forment l’ensemble des attributs divins. (Kudsi Ergüner, pp. 80-82)
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Le soleil est dans mon sein, les étoiles sont dans les plis de
mes vêtements.
Si tu me contemples, je ne suis rien. Si tu regardes en toi, je
suis toi-même.
Dans la ville et la campagne, dans le palais et la cabane,
je suis la douleur et ce qui l’apaise, je suis la joie infinie.
Je suis l’épée qui déchire l’univers, je suis la source de la vie.
Les Gengis Khan et les Tamerlan ne sont qu’une poignée de
ma poussière.
Le tumulte de l’Europe n’est comparable qu’au moindre de
mes échos.
L’homme et son univers ne sont qu’une de mes esquisses,
avec le sang de son cœur, je colore mon printemps.
Je suis le feu brûlant, je suis le paradis du Très–Haut.
Vois cet étrange spectacle: je suis à la fois immobile et
mouvant.
Dans ma coupe d’aujourd’hui, vois se refléter demain.
Vois cachés dans mon cœur mille mondes éclatants,
vois mille étoiles qui roulent et mille coupoles du ciel.
Je suis le vêtement de l’humanité et la robe de la divinité.
Le destin est l’un de mes artifices, la liberté humaine vient
aussi de moi
Tu es l’amant de Leyla, je suis le désert de ton amour.
Je suis comme l’esprit, au-delà de ta recherche.
Tu es le secret de mon cœur, je suis le secret du tien.
Je me manifeste par ton esprit, je suis caché dans ton esprit.
Je suis le voyageur et tu es mon but. Je suis le champ et tu
es ma moisson.
Tu es la musique de toute harmonie. Tu es l’esprit de la vie.
O vagabond fait d’eau et d’argile, vois l’immensité de ton
propre cœur :
Un océan sans bornes, contenu dans une coupe.
C'est de tes hautes vagues que s'élève la tempête. (Muhammad Iqbal, pp. 123-124)
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Je peux offrir mon âme au pillage :
car j'ai trouvé maintenant l’Âme des âmes ;
je peux offrir ma boutique au pillage :
que m'importe, à présent, le gain ou la perte ?

Je peux offrir maintenant mes doutes au pillage :
car j'ai renoncé à mon moi,
je me suis débarrassé du voile qui couvrait mes yeux,
et je suis parvenu à l'union avec l'Ami.

Je peux offrir ma langue au pillage :
car je suis maintenant dépouillé de mon moi,
tout le royaume de mon être est envahi par l'Ami,
et c'est Lui seul qui parle, à présent, par ma langue.

Je peux offrir mon palais au pillage :
car j'ai brisé tous mes liens,
je me suis envolé vers l'Ami
et je suis descendu au palais de l'amour.

Je peux offrir mon remède au pillage :
car, rebutè de la dualité,
je me suis rassasié à la table de l'Unité
et j'ai bu le vin de la douleur qui vient de l'Ami.

Je peux offrir mon univers au pillage :
car c'est seulement lorsque mon être me quitte
que l'Ami vient près de moi
et que mon cœur s'emplit de lumière.

Je peux offrir mon jardin au pillage :
car je suis las des rêves interminables,
las des hivers et des étés,
et j'ai trouvé le plus merveilleux des jardins.

Yunus, quelles douces paroles tu dis là,
tes mots sont comme le sucre et le miel.
Je peux offrir toute ma ruche au pillage,
car j'ai trouvé le Miel des miels. (pp. 120-121)
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La calligraphie arabe est dans son essence une technique artistique qui permet, par l’intermédiaire des formes de l’alphabet et à l’aide de ses symboles propres, d’approcher aussi près que possible du monde de l’Invisible. Elle permet au calligraphe d’incarner en quelque sorte la Parole dans des formes qui correspondent admirablement à ce qu’elles symbolisent. Chaque lettre de cette écriture présente par sa silhouette une forme qui est, non seulement, analogiquement, à l’image du son, inhérente à sa prononciation, mais elle est en plus l’image par excellence de par la position hiérarchique que chacune des lettres occupe dans l’ordre de leur existence : à commencer par l’Alif de forme verticale, donc axiale et polaire, ensuite la Ba, horizontale, symbolisant l’étendue, le créé… ainsi pour toutes les autres lettres.

Ensuite la combinaison ingénieuse des lettres engendre des mots qui évoquent, par leurs contours, l’objet ou l’idée à la façon d’une sorte d’idéogramme hautement artistique. Le passage entre la Parole et son incarnation sous forme d’écriture se fait par un processus compliqué et quasi indéfinissable dans lequel l’intuition, et comme il vient d’être remarqué plus haut l’inspiration, a joué un rôle primordial, l’écriture ayant été à l’origine un secret révélé à l’homme par son Dieu. (Akbar Tajvidi, p. 147)
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« La graine véritable fut semée à l'époque d'Adam. Le miracle de la vie, de l’existence.
Elle germa au temps de Noé. Le miracle de la croissance, de la délivrance.
Au temps d'Abraham elle produisit des branches. Le miracle de la propagation, du soutien.
L'époque du Moïse vit la gestation du raisin. Le miracle du fruit.
Le temps de Jésus fut celui de la maturation. Le miracle de la saveur, de la joie.
À l'époque de Muhammad, le raison fut pressé pour donner le vin clair. Le miracle de la réalisation, de la transformation. »
Bayazid Bistami
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