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Citations sur Le Fou d'Elsa (61)

Je suis plein du silence assourdissant d'aimer
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Connais-tu le pays où la femme est songée
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Je suis plein du silence assourdissant d'aimer
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Les Yeux d'Elsa.

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le cœur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Louis Aragon (1897-1982)
Extrait du "Fou d'Elsa".
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O claire nuit jour obscur
Mon absente entre mes bras
Et rien d'autre en moi ne dure
Que ce que tu murmuras.

Les Lilas.
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Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
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Je suis la croix où tu t'endors
Le chemin creux qui pluie implore
Je suis ton ombre lapidée.

Le Fou d'Elsa, le Tiers Chant
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L'encore

Faut-il qu'un jour le chant finisse
Le temps va-t-il tantôt changer
Et comme oiseaux se désunissent
Se défaire ce cœur que j'ai

Avant l'avenir et l'averse
Avant notre histoire effacée
Avant que le soleil disperse
Aux vitres nos noms enlacés

Une minute une minute
Avant que soient partis les gens
Rappelez les joueurs de flûtes
Jetez-leur des pièces d'argent

Qu'encore une fois retentisse
La musique de nos amours
Avant qu'au loin s'anéantissent
Les derniers bruits du dernier jour
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Le fou d’Elsa

Ne ferme pas les yeux Je suis
De ce côté de tes paupières
Je ne puis entrer dans la nuit
Où vont tes regards sans lumière
À quoi souris-tu devant moi
Quelle ombre en toi marche et te touche
Ah j’ai peur de ce que tu vois
Et d’ailleurs que tourne ta bouche
Notre temps passe Ouvre les yeux
Songe au bonheur que tu me voles

(p 81, édition Gallimard 1963)
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L’avenir de l’homme est la femme
Elle est la couleur de son âme
Elle est sa rumeur et son bruit
Et sans elle il n’est qu’un blasphème
Il n’est qu’un noyau sans le fruit
Sa bouche souffle un vent sauvage
Sa vie appartient aux ravages
Et sa propre main le détruit.
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On ne peut pas toujours prier
Ou boire de l'eau de citerne
Les nuits sont longues sans lanterne
Malheur à l'homme marié
On ne peut pas toujours prier

(Air à danser)
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