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Citations sur La fille des Louganis (21)

Le propos de ces soirées était contradictoire, et l'ambiance légèrement forcée. Kiria Natalia souhaitait aider les immigrés de la communauté à s'adapter à la vie genevoise, mais aussi à maintenir le lien à la patrie. Il en résultait un sentiment d'appartenance mitigé, ou plutôt une coexistence de loyautés insatisfaites. Les Grecs de Genève étaient souvent incertains de leur identité. Pas de vrais Suisses malgré de gros efforts, pas davantage de vrais Grecs, ils vivaient dans un état de mélancolie douce de laquelle, au fil des ans, il leur devenait de plus en plus difficile de s'extirper.
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Chrissoula lui prit la main. Elles restèrent ainsi plus d'une heure, sans parler. Puis Chrissoula fit soudain :
- Regarde- moi dans les yeux.
Pavlina se tourna vers elle. Chrissoula reprit :
- Il y a une place vide dans la vie de cette petite.
Pavlina ne dit rien.
- Elle n'est pas ta fille, c'est entendu. Et alors ?
Chrissoula s'interrompit, réfléchit quelques intants, puis demanda :
- Est-ce que tu m'aimerais plus si j'étais ta mère ?
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Fotini ne disait jamais rien, et l'on ne pouvait pas savoir si e fait de dîner à trois lui était une charge ou un réconfort. Elle avait été placée en famille à l'âge de sept ans et n'avait jamais cessé d'être, au fond d'elle même, une sans-logis. Le destin lui avait été doux lorsqu'elle avait épousé Nikos, puis lorsqu'elle avait eu un fils. Mais elle avait perdu l'un et l'autre, et ces arrachements lui paraissaient maintenant naturels. C'était le bonheur des premières années qui l'avait surprise. Face à l'hostilité silencieuse de sa belle-soeur, elle retrouvait un sentiment familier qui l'avait accompagnée durant toute son enfance, celui d'être tolérée.
Elle montait dîner le cœur lourd et Magda se réjouissait de sa tristesse, observant avec plaisir sa belle-soeur se débattre avec ses démons.
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La voix âpre et rauque de Sotiria Bellou déchira l'air.

Lorsque tu bois à la taverne
Tu restes assis sans rien dire
De temps à autre tu soupires
Du fond de ton cœur

Ghikas étendit les bras, fléchit les jambes et se lança dans une suite de mouvements circulaires dont il calquait le rythme sur celui de la musique.
Il tournoyait lentement, dans un sens, puis dans l'autre, les yeux mi-clos. On aurait dit qu'il s'imbibait du chagrin que chantait la Bellou, que ce qu'il cherchait, ce n'était pas de guérir sa tristesse mais de la raviver.

J'aimerais te demander
Quel est le chagrin
Qui t'a rendu mélancolique
Peut-être as-tu aimé ?
As-tu été trompé ?
Allez viens t'asseoir avec nous
On passera un bon moment ensemble

La musique s'arrêta, on entendit le grésillement du soixante-dix-huit tours durant quelques secondes, puis il y eut le silence. Les conversations reprirent faiblement. Plusieurs tables se vidèrent. Le rebetiko terminé, Ghikas retrouva son expression impassible. D'un pas lent, il se rendit à l'intérieur de la taverne, dit quelques mots à Dinos, et pris le chemin d'Analipsi.
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De tous les pays de vos pères et de vos aïeux vous devez être chassés.
C'est le pays de vos enfants que vous devez aimer : que cet amour soit votre nouvelle noblesse, l'inexploré en l'océan le plus lointain ! C'est ce pays que j'ordonne à votre voile de chercher et de chercher.

FREDRICH NIETZSCHE,
Ainsi parla Zarathoustra
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Elle faisait le bien avec son coeur mais il fallait que chacun soit de son avis sur tout.
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C'est ça la consolation. Prendre une partie du fardeau de l'autre et le mettre sur ses propres épaules, comme on décharge une mule.
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[…]
- As-tu envie de mourir?
- j'ai abandonné mon enfant. Je veux le retrouver. Le reste m'est égal.
- Tu veux donc vivre. C'est bien. Pour ce qui est de ton enfant, il a été adopté, Pavlina. Tu le sais. Tu as fait un immemse sacrifice pour le bien de ton enfant.. Personne ne te juge.
- Mon enfant me jugera.
- Rien ne pourra changer le passé, Pavlina. Devant-moi, je vois une jeune femme qui plonge.
Il laissa s'écouler un long silence, puis reprit:
- Je ne suis pas ton ennemi. Je suis médecin. Mon travail, c'est de t'aider. Et pour ça, il faut que tu me parles.
- Je pense à mon enfant sans cesse, dit enfin Pavlina d'une voix blanche. Je pense à elle chaque minute, chaque seconde.
[pour la suite voir la citation d'Astazie]
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Ghikas avait la cinquantaine lourde.Ses mouvements étaient lents, son tournoiement approximatif, ses sauts à peine esquissés.Mais ses gestes embellissaient sa condition d'homme .On partageait la douleur qu'il ressentait à bouger les bras, les jambes,la taille.Il tournoyait avec économie, avec dignité, dansait comme on remonte l'ancre lorsqu'on est vieux et que l'astuce vient au secours de la force, parce que toute une vie on a travaillé sur une barque ,à cinquante ans on a le sentiment d'en avoir cent et on a mal partout...
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Va savoir…La culpabilité, Pavlina…Certains jours, je me demande si ce n’est pas une idée que le diable a volé au bon Dieu. Quand elle s’insinue dans nos vies, elle nous dévore…
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