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EAN : 9782246823957
304 pages
Grasset (02/06/2021)
4.07/5   286 notes
Résumé :
Acre, quartier juif, 1078. Avner, qui a quatorze ans, pêche avec son père. À l’occasion d’une livraison à un monastère, son regard tombe sur une icône. C’est l’éblouissement. « Il ne s’agit pas d’un portrait mais d’un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l’écrit, et on ne peut le faire qu’en ayant une foi profonde ».


Avner n’aura de cesse de pouvoir « écrire ». Et tant pis s’il n’a pas la foi, il fait c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Des icônes peintes ne ressemblant à aucunes autres. Une représentation qui violait la Loi juive et musulmane, une atteinte aux canons chrétiens de l'époque . Telle est l'histoire d'Avner « L'homme qui peignait des âmes ».

Avner est un jeune juif, fils de pêcheur. Son père l'envoie au monastère livrer du poisson, il est accueillit chaleureusement par les frères et ne peut s'empêcher de trouver leur religion plus joyeuse.Il aime entendre leurs chants et un beau jour va découvrir les icônes. Son plus grand souhait sera d'écrire des icônes. Pour cela il changera de religion , quittera sa famille. Sa passion le mènera toujours plus loin, mais il ne suivra pas les codes et malgré un don incroyable se verra chassé du monastère. Il continuera à peindre des portraits mettant en valeur les qualités de ses modèles.

C'est une histoire prenante d'un homme bon, passionné par son art. Malheureusement, dans un pays où les juifs, les musulmans et les chrétiens sont continuellement en conflit son attitude ne peut que lui attiré des ennuis. Est-ce un blasphémateur ? Un orgueilleux qui pense sauver les hommes par sa peinture ? En tout cas sa peinture fait de lui un homme qui s'accomode de toutes les religions et se lie d'amitié avec un musulman Mansour qui lui servira e guide et de père .

L'homme qui peignait les âmes est une bien belle histoire. Metin Arditi sait mêle avec talent l'histoire nous sommes à la fin du XIème siècle en Palestine et visiteront de nombreuses villes : mais il y a aussi l'histoire de l'art avec ce Christ guerrier attribué à Théophane le Grec mais serait l'oeuvre d'un iconographe de génie, Avner, dit Petit Anastase. Une immersion passionnante dans le monde des icônes avec ses codes très rigides . Une leçon d'humanisme mais aussi la vision d'un monde où le fanatisme religieux tue et n'autorise aucune liberté.

Un grand plaisir de lecture, une belle écriture, de courts chapitres, mon troizième roman de l'auteur, ma fidélité lui est acquise. À vous d'apprécier ce magnifique récit.

Merci aux éditions Grasset
#L'homme qui peignait les âmes #NetGalleyFrance
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L'histoire commence en 1078 : alors que son père vient livrer à un monastère les poissons qu'ils ont pêchés tous les deux, Avner ressent un lorsqu'il voit pour la première fois une icône mais aussi en entendant les chants orthodoxes :

« On y voyait trois personnages assis, le regard baissé. le fond de l'icône brillait comme de l'or, et il émanait des visages une expression de grande douceur. »

Il a alors quatorze ans, et tout va changer pour lui : il veut peindre des icônes, lui-aussi, au grand dam de son père.

Déjà, il avait ressenti de la fascination pour un papillon qu'il appelle le Roi des Rois qu'il aurait tant voulait dessiner, mais chez les Juifs, il est interdit de dessiner le monde, ce serait faire de l'ombre à Dieu de vouloir reproduire son oeuvre.

Son père lui donne le choix : si tu veux représenter ainsi, tu quittes la maison et ne reviens jamais plus. Avner résiste devant cette manifestation d'intolérance qui le fait beaucoup réfléchir, mais, il décide de partir, suivre son destin.

Il va demander au père qui dirige le monastère, Anastase, de lui apprendre la technique, mais, il ne pourra pas dépasser le troisième niveau d'étude s'il n'épouse pas la religion orthodoxe, et donc être baptisé, ce qu'il accepte. Il reçoit alors le nom de « petit Anastase ». Mais, est-il sincère dans sa conversion, son Maître en doute mais ne laisse rien transparaître. Avner apprend ainsi qu'on ne dit pas peindre mas écrire une icône, car elle est issue d'une méditation, et non un simple dessin. On parle d'iconographe pour désigner ces hommes qui écrivent une icône.

La première qu'il écrit est une représentation de la vierge, à laquelle il a donné les traits de Myriam, la fillette qui a vécu avec lui durant l'enfance et l'adolescence (et que l'on va marier contre son gré bien sûr à un homme bien plus âgé).

Il va donc commencer son voyage initiatique, Acre, Mar Saba, et plus tard Capharnaüm, Bethléem, Jérusalem apprenant le Grec, les prières orthodoxes, retrouver les chants liturgiques qu'il aime tant, se frottant à la jalousie des autres moines parce qu'il est très doué, pour choisir le meilleur bois pour le support inventer des mélanges, pour créer de nouvelles couleurs, notamment un bleu azur qui va déclencher les hostilités.

Il est accompagné par Mansour, un marchand ambulant musulman qui va lui expliquer les principes de l'Islam et devenir son ami au fil du temps, il prie avec lui pendant les voyages, chacun dans « sa langue » et Mansour lui explique comment tourner sa natte vers la Kâba, baisser la tête par humilité…

Ce voyage que l'on peut qualifier d'initiatique va être une longue méditation, un long chemin pour comprendre ce que représente une icône, que l'on doit se débarrasser le l'orgueil au passage.

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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En 2012 « le Christ Guerrier » une icône d'un réalisme incroyable montrant un Christ prêt à « sortir du cadre » est confiée à un atelier de restauration. À cette occasion, une analyse des couleurs utilisées démontre que cette oeuvre ne peut pas être de la main de Théophane le Grec iconographe du XIVe siècle. Qui est donc l'auteur de cette oeuvre de génie ?
Nous sommes en Palestine, au XIe siècle, Metin Arditi nous raconte l'histoire d'Avner un jeune homme qui a le talent de représenter dans ses icônes, avec un réalisme saisissant loin des règles de l'Église, l'humanité des gens, de saisir leurs failles, leurs interrogations et leurs angoisses.

Ce roman est un voyage initiatique où nous suivons le lent apprentissage d'un jeune pêcheur aux techniques de l'iconographie, le récit est avant tout un plaidoyer contre l'intolérance, pour l'oecuménisme, une célébration de la beauté qui est en chaque homme. L'art au service de la paix, une ode à la liberté portée par une écriture où la sensualité se mêle à la spiritualité. Un conte étonnamment moderne rempli d'humanisme.

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Avner, 14 ans, est issu de l'une des rares familles juives vivant encore à Acre.
Malgré l'interdiction formelle de son père de se rendre à l'église orthodoxe, le garçon curieux aime s'en approcher, s'allonger sous un arbre, se laisser bercer par les chants liturgiques, observer les papillons et s'enivrer des parfums du figuier.
En poursuivant un agneau sur les marches du monastère, Avner est subjugué par la beauté d'une icône.
Frère Anastase lui fait découvrir des merveilles qu'il était loin de soupçonner en tentant de lui faire partager sa passion :
« On ne peint pas une icône. On l'écrit, on n'est pas peintre mais écrivain d'icône. »
Avner ne parvient pas à se concentrer sur autre chose, si ce n'est sur Myriam sa cousine bien aimée complice de ses jeux.
« Toutes ses pensées allaient aux icônes, à leur beauté, au sentiment de sérénité qu'elles lui avaient procuré. »
Avner, à l'insu de son père, se fait baptiser pour rentrer dans l'église et s'adonner à l'apprentissage de cet art. Son habileté, sa résistance à l'effort, son inventivité chez un garçon aussi jeune font l'admiration de ses maîtres.
Metin Arditi nous fait partager le quotidien du jeune homme, nous le suivons sur les chemins à la recherche de nouveaux visages à peindre.
Il y fait de belles rencontres remplies de sagesse et d'humanité qui le mènent peu à peu à l'âge adulte et à la sérénité que procure l'accomplissement d'un rêve.
Avner est un personnage magnifique que l'auteur « peint » avec beaucoup d'amour en insistant sur la passion qui l'habite.
On ressent parfaitement le besoin de l'artiste de pénétrer jusqu'au tréfond de l'âme de ses modèles pour se rapprocher de l'image de Dieu.
Les personnages secondaires sont particulièrement attachants et bien décrits à l'instar Myriam, la cousine bien-aimée qu'Avner choisît pour représenter la mère de Dieu, ou Yasmine dont le métier est de donner du plaisir aux hommes.
Mansour, le marchand au grand coeur, toujours fidèle remplace peu à peu le père dépassé par le choix de son fils.
« L'homme qui peignait les âmes » est un grand roman comme seul peut en écrire un conteur, un raconteur d'histoire.
Roman après roman Metin Arditi y excelle.
Merci à NetGalley et aux Editions Grasset.
#Lhommequipeignaitlesâmes #NetGalleyFrance

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"Peu importe qu'il eût ou non la foi, il croyait en la beauté, en celles des icônes, en la consolation qu'elles offraient."
- L'essence de l'amour -

Dans l'homme qui peignait les âmes, Metin Arditi explore des thèmes qui lui sont chers (cfr le Turquetto):

- * - la relation du fils au père biologique, au Père spirituel, et aux pères de substitution (Grand Anastase, Mansour,...);

- * - le pouvoir de l'art de mettre en avant ce qu'il y a de plus beau et de plus noble en l'homme, sa part de divin
"En rendant les hommes heureux, Avner les soustrayait à la domination des grands prêtres.";

- * - la suprématie des dogmes religieux au détriment du bonheur des hommes. "Le jour viendra où ils te feront payer ton action. Tu représentes pour eux un danger mortel."

En un récit qui s'apparente à une fable, à un conte, Il nous narre le chemin initiatique d'Avner, jeune garçon de culture juive aux sens particulièrement éveillés qui va tomber amoureux de la beauté, de la sérénité que lui procure ce beau et qui fera tout pour arriver à devenir le plus grand iconographe de l'Orient médiéval de 1078 à 1104.

Il se convertit d'abord au catholicisme pour avoir accès au savoir-faire de l'écriture des icônes pour se tourner ensuite par amitié et par admiration vers l'Islam, mais sans jamais épouser leur Foi.

Avner croit au beau, au divin en l'homme, en tout homme (et femme)

Aucune des religions telles que dictées par les hommes: rabbins, moines, imams ne lui procurera cette sérénité que lui apporte son art et qu'il transmettra, considéré par certains comme un 'nouveau prophète'.
Il deviendra ainsi un danger pour les représentants des différents dogmes religieux.

A la fin du récit, L Auteur nous parle d'une icône retrouvée des siècles plus tard, quel en était réellement l'auteur, de quand date-t-elle et surtout comment cette icône 'transgressive' aurait-t-elle traversé les temps alors que: "Entre rejet des survivants, pillages, exils ou négligences, L Histoire a montré combien les héritages artistiques sont fragiles lorsqu'ils ne sont pas protégés par le pouvoir séculier."

Les passages que j'ai particulièrement appréciés sont tous ceux en rapport avec la nature: le travail de l'écorce, la gourmandise des figuiers, la relation aux animaux,...
"Tu les connaîtras mieux à mesure de notre périple, et tu t'attacheras à eux. Ils partagent trois traits que l'on trouve peu chez les hommes. Ils devinent ce que tu souhaites, ils sont d'une rare force, et ils font preuve d'une fidélité sans faille."

Bien sûr les icônes sont merveilleuses de beauté et le travail exigé admirable: le choix de l'arbre, les heures et les heures de travail de l'écorce avant même de commencer à songer à les écrire ou plutôt comme Avner à les peindre et à représenter l'âme.

Un grand merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour ce partage, dont avis rectifié:

** enfants ? (scènes d'initiation sexuelle, sensuelle non adaptées),
** adolescents ? (chemin initiatique d'un jeune garçon de 14 ans dans lequel ils ont difficile à se reconnaître, trop éloigné, trop 'moraliste' en 2021)
** adultes ? (récit parfois simpliste à certains moments)

Il y a de beaux passages, notamment sur la nature (figues, animaux, travail du bois), des informations historiques: art de l'icône, écriture et non peinture, réflexions sur la sauvegarde de certaines oeuvres artistiques à travers le temps, sur les religions),---

L'histoire narrée est un beau message de paix, une réflexion sur les religions et leur pouvoir (bonheur par l'art, divin en l'homme), c'est louable, sans être mémorable et peut-être moins adapté à l'époque actuelle.

Il s'agit bien sûr d'un avis tout personnel.
Ce roman est bien écrit, avec de très beaux passages.

A chacun de se faire sa propre opinion.

La symbolique du 3 y est frappante:
3 religions,
3 animaux,
3 personnages principaux,
3 pouvoirs: séculier, religieux, humain/divin.
La Voie vers la vérité, le juste, l'équilibre

- Les trois mystères du Christ Guerrier -

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critiques presse (3)
LeMonde
28 juillet 2021
Dans le droit fil de son Turquetto (Actes Sud, 2011), Metin Arditi prêche un œcuménisme serein que l’art seul peut incarner.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
17 juin 2021
Au XIe siècle, l’histoire d’un jeune juif converti passionné par les icônes. Moderne et lumineux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
04 juin 2021
Metin Arditi nous emporte dans un voyage initiatique au Proche-Orient dont le héros est un auteur d’icônes.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Chaque début de printemps, Thomas surveillait la pousse des figues sauvages. Il les cueillait au moment précis où leur couleur tournait au vert foncé, lorsqu'elles étaient encore tendres, pas plus grandes qu'une phalange.
Leur coeur n'avait pas encore granulé, et cela leur permettait de garder toute leur senteur.
Thomas les apprêtait en une confiture bonne à "damner un saint", comme il aimait à dire, des mots qui lui permettaient de taquiner le blasphème à peu de frais et lui donnaient l'occasion d'un petit frisson.
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— À mon avis, le Tout-Puissant doit se douter que tu n’es pas musulman. S’il te voit joindre ta prière à celle des autres, que va-t-il penser ? Sans doute que tu n’es pas enfermé avec les tiens comme dans une forteresse. Prier avec un Musulman si tu es juif, prier avec un Chrétien si tu es musulman, ce sont des actes de fraternité. Je suis sûr qu’ils plaisent au Tout-Puissant. Il se dira : voilà un homme de paix.
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 — Notre religion dit la Loi. J’ai beau l’avoir abandonnée, sa rigueur et sa majesté m’impressionnent. La vie du Christ m’enseigne la charité, et l’Islam me rappelle l’importance de l’humilité et de la soumission. Pourquoi devrais-je refuser l’hospitalité de l’une de ces Maisons en faveur d’une autre ? Ce serait dédaigner chaque fois une grande richesse. Là serait la vraie folie. 
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Les canons atuels ne favorisent pas les éclats de joie. Ils ne nous offrent pas ce merveilleux sentiment qui nous emporte, lorsque nous observons la nature et ses merveilles. À qui devons-nous le bonheur d'observer l'envol d'un papillon ? Au Seigneur ! Serait-ce péché de le représenter ? La seule chose que je souhaite, c'est d'écrire la joie de vivre.
Petros et Anastase se regardèrent, l'air accablé, et Avner sut qu'il avait parlé pour rien.
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Comme à son habitude, il ignora l'injonction paternelle et s'installa sous le figuier sauvage. Le lieu était entouré de cyprès, de pins, d'orangers et de citronniers au milieu desquels virevoltaient des myriades de papillons. Utilisant l'outre comme appuie-tête, il ferma les yeux et se laissa bercer par les chants qui lui parvenaient de l'église.
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Videos de Metin Arditi (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Metin Arditi
L'Homme qui peignait les âmes de Metin Arditi aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-peignait-les-ames-1.html • le Turquetto de Metin Arditi aux éditions Babel https://www.lagriffenoire.com/le-turquetto.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionspoints #editionsbabel
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