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Il faut d'abord reconnaître à Metin Arditi un immense talent de conteur et un grand esprit d'ouverture, qui font de ce livre un régal pour tout lecteur. Ensuite, le féliciter pour le choix du titre qui ne peut qu'attirer et interpeller. L'homme qui peignait des âmes, c'est Avner et tout commence à Acre en 1079. Fasciné par la beauté d'un papillon aux ailes couvertes de paillettes d'or et après avoir réalisé une esquisse de ce Roi des Rois, une question le tourmente cependant : ”Allait-il s'incliner devant un papillon parce qu'il l'avait dessiné ? ”. Nul juif n'est en droit de faire d'image ou ”de représentation des choses qui sont en haut des cieux”.
Sa vie se poursuit et évolue : ”Il était d'abord juif, puis moine et grand iconographe. Il y a quelques années, on le connaissait comme peintre. Désormais on parle de lui comme d'un prophète. Les gens se bousculent pour qu'il les représente, car il fait ressortir ce qu'ils ont de plus beau et apporte la paix à eux et à leur entourage.” Ces quelques mots pourraient suffire à décrire son parcours. Mais au-delà, tant de beauté, tant de talent, tant d'amour et de liberté.
Suivant Mansour, Avner, tel un papillon, butine et se pose délicatement, de monastère en monastère, gardant toujours sa liberté. Il acquiert des techniques, celles des icônes, mais une icône s'écrit avec foi et Avner n'adhère à aucune religion, il croit uniquement en la beauté. Il n'écrit donc pas mais il peint avec humanité, faisant ressortir la part du divin qui se trouve cachée dans chaque être. ”Les gens se bousculent pour qu'il les représente car il fait ressortir ce qu'ils ont de plus beau”. Avner apporte ainsi à chacun du bonheur et une sérénité contagieuse, ”leur âme avait acquis une paix qui s'étendait à celles de leurs proches, et ceux-ci, apaisés, diffusait à leur tour un bonheur nouveau.” Il y a quelque chose de christique chez Avner. Mais faire le bien, rendre heureux, peut-il durer sans s'attirer les foudres, notamment des représentants des trois religions ?
Un conte initiatique qui soulève nombre de questions qui se posent encore aujourd'hui.
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Avner ne souhaite qu'une chose : "écrire" des icônes. Leur beauté l'a ébloui une journée de 1078. Envers et contre tout, il peindra ses petits morceaux de bois.
Metin Arditi nous propose d'ouvrir les portes des monastères pour nous faire découvrir l'art de la peinture d'icône. L'écriture nous transporte dans cette période ancienne et forme le plus grand point fort de ce texte. La question de la religion questionne habilement le lecteur sur sa propre foi et le regard qu'il pose sur les autres. Certains points, comme les histoires de coeurs d'Avner, ne m'ont toutefois pas permis de me laisser totalement embarquer dans ce roman.
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Avner est juif. Il passe ses journées à regarder les papillons, se reposer à l'ombre des figuiers odorants et écouter les chants des moines orthodoxes, à qui il livre du poisson. Il est fasciné par la beauté du monde.
Un jour, alors qu'il suit un agneau pour le remettre dans le troupeau, il entre dans l'église orthodoxe et se trouve subjugué par des icônes. Dès lors il n'aura qu'une obsession, apprendre l'art "d'écrire" des icônes. Car on ne peint pas une icône, on l'écrit, on donne à voir ce que le sacré a à nous enseigner. Mais Avner est juif et sa religion interdit toute reproduction du monde. Il se convertit alors au christianisme et se voit contraint de quitter le foyer, son père le chasse.
Il est recueilli par Anastase, le père du monastère, qui lui apprend son art, mêlé de technique artistique et de connaissances bibliques. Très vite, Avner se distingue par la justesse et la profondeur de ses icônes. Anastase lui conseille alors de prendre la route pour Mar Sabar, endroit où l'on écrit les plus belles icônes, afin de parfaire son art.
S'en suit un périple à travers le pays, accompagné de Mansour, marchand musulman, avec qui il liera une belle amitié.
Une fois arrivé au monastère, il excellera dans son art, quitte à en oublier les canons religieux à respecter pour produire une icône parfaite et à frôler le blasphème.
Ses icônes auront un tel succès qu'il se mettra à dos ses frères moines, jaloux de son succès et furieux de son audace.
Faut-il être fidèle à ce que l'on ressent et être seul, ou respecter les lois édictées et se trahir?
Dès le début, Avner a fait son choix, car quoi de plus louable que d'illustrer la beauté du monde et des hommes à travers le divin?

J'ai adoré cette lecture!
L'écriture est belle, tout est doux et sensuel : les corps, les odeurs, les goûts, les couleurs.
J'ai aimé la sensibilité d'Avner, la sagesse et l'humanité de Mansour, la dichotomie entre le respect des canons religieux au service de la foi et l'envie de donner à voir la beauté des choses et des hommes. J'ai été touchée par cette humanité, cette sagesse dans l'appréhension des religions, cette facilité à voir le beau et le bien dans l'autre, et le divin en toute chose.
C'est un roman magnifique, une sorte de conte philosophique vecteur de paix, d'humanité et de tolérance, dans lequel le lecteur ne cesse de s'interroger sur les valeurs humaines, la religion, l'amitié, la tolérance. Un beau message de paix!

Ce roman est un énorme coup de coeur.
Je remercie netgalley et les éditions Grasset pour leur confiance et pour ce moment de lecture lumineux!
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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire dont le début ressemblait à une médiocre reconstitution historique. Et petit à petit l'auteur a su transformer ce récit en une passionnante description d'une passion artistique au service de l'humanité. Et je suis tombé dedans.
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Je viens juste de découvrir un conteur remarquable : Metin Arditi

Lorsque j'ai lu ce roman, tout à la fois conte, récit initiatique, roman d'aventures, je suis partie très loin dans le temps, au XIème siècle, et dans l'espace, en Palestine. Avec cette histoire magnifique, l'auteur nous offre une histoire pleine de sensualité et de spiritualité aux carrefours des trois religions qui s'y côtoyaient, juive, orthodoxe et musulmane.

Avner, jeune juif fils de pêcheur, va apercevoir au monastère où il va livrer son poisson, une icône. Pour ce jeune garçon sensible et féru de beauté, c'est l'éblouissement. Il y voit une forme de consolation à la dureté de la vie et il sait instantanément qu'il veut faire ça. Peindre des icônes.

Sauf que , lui enseigne le moine Anastase, "On ne peint pas une icône. On l'écrit. On n'est pas peintre mais écrivain d'icônes.
- Ce ne sont pas des mots que j'ai vus, dit Avner. C'étaient des images.
-Tu as vu une prière incarnée. L'écriture d'une icône n'est pas un travail d'artiste. C'est une représentation du divin, celle d'un croyant qui a une foi profonde et la connaissance des textes."

Prêt à tout, Avner va apprendre le grec, se faire baptiser quitte à feindre une foi qu'il n'a pas, quitter les siens et parcourir le pays avec Mansour, un marchand ambulant musulman.( beau personnage) C'est le début d'un merveilleux voyage initiatique. Il finira par s'installer au monastère de Mar Saba où il deviendra l'un des plus grands iconographes de son temps. Mais ses oeuvres dotées d'un réalisme et d'une sensualité profonde au rebours des canons rigides en vigueur, finiront par lui attirer le courroux de ses pairs... le prix à payer pour son talent insolent sera très lourd ...

Ce roman d'une délicieuse érudition sur l'iconographie est un enchantement du début à la fin. C'est un plaisir des sens autant que de l'esprit tant la plume est immersive et tant ses lignes transpirent d'une humanité, d'une sagesse et d'un hymne à la tolérance remarquables.

Ce genre de roman qui élève l'esprit et vous dépayse tout en vous cultivant est une pépite à ne pas laisser passer ...❤
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A Acre, en 1079, dans l'actuelle Israël, le jeune Avner trouve l'amour dans les bras de sa cousine Myriam et sa destinée dans sa rencontre avec le moine Anastase. Celui-ci lui montre une icone et Avner est subjugué. C'est cela qu'il veut faire, “écrire” des icones, devenir iconographe. Mais Avner est juif et l'art de l'iconographie réservé aux Chrétiens. Avner accepte de se convertir et rejeté par sa famille, il part avec le musulman Mansour vers le monastère de Mar Saba où il apprendra son art et deviendra le plus grand iconographe de son temps mais aussi le plus contesté car exaltant les couleurs, la beauté et l'expressivité à la place de l'habituel hiératisme des icones de l'époque.
L'homme qui peignait les âmes est un très beau roman qui nous plonge sensitivement et émotionnellement dans le Proche Orient du XIème siècle. Il célèbre à travers un récit prenant parfois les atours d'un conte oriental, l'amitié entre les êtres au delà des religions, l'amour et l'amitié, l'entraide et le goût du travers bien fait sans orgueil mais avec passion. Traversé de drames et de petits bonheurs, ce roman est un émerveillement.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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C'est l'histoire de la liberté, de la beauté et de la foi. le commentaire du figaro résume parfaitement ce roman ou faits historiques et l'imaginaire de l'auteur font de ce livre un magnifique ouvrage. Avner habitant du quartier d'Acre en Galilée est un jeune pêcheur Juif de l'an mille. Sa vie va basculer le jour où un moine va lui faire découvrir des icônes produites dans le monastère voisin de son quartier. Subjugué par leurs beautés, il va mettre tout en oeuvre pour les reproduire à un détail près. Avner s'obstine à retranscrire ce qui tient du créateur dans chaque humain dessiné et non l'inverse comme l'exige la règle. Avner par son parcours atypique aborde les sujets du sacrifice, de l'amour autorisé comme celui dénoncé, de la transgression mais aussi de la foi dans l'Homme et dans le message du créateur. Avner est un révolutionnaire de son temps qui sera idolâtré et craint à la fois. J'ai adoré cette histoire qui se fait l'écho de notre monde dans la tourmente.
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Avner,un jeune juif, est fasciné par une icône découverte dans un monastère, mais pour devenir iconographe à son tour, il doit se convertir. Il quittera tout pour suivre sa passion. Cependant, mû par son idéal, il cessera petit à petit de ne peindre que Dieu et les saints… Dans ce roman très beau et très méditatif, les religions juives, chrétiennes et mulsumanes sont bien présentes, mais elles n'ont pas rebuté la lectrice frileuse que je suis quand il en est question. Cela tient au caractère très libre d'Avner, être spirituel peut-être, mais d'une spiritualité qui magnifie l'humain plutôt que les dogmes, un être qui chemine aussi à travers ses rencontres et dans lequel on peut se reconnaître. C'est ma deuxième oeuvre d'Arditi et je crois que je vais adopter cet auteur pour sa belle écriture et pour cette beauté du monde qui se dévoile à travers ses livres.
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Une fois de plus, Metin Arditi a su me transporter avec ce très beau récit, moment de lecture mais aussi d'enseignement. Car avec son talent de conteur, l'auteur ne fait pas que nous raconter une histoire; il nous enseigne aussi l'Histoire.

Et celle d'Avner, un jeune pêcheur juif, fils spirituel d'un musulman qui se convertira au christianisme afin de devenir iconographe. Son parcours sera difficile, car à contre courant des pensées de l'époque, mais rempli de belles rencontres et d'espoir.

A travers le récit de la vie d'Avner j'ai voyagé en Palestine, senti le souffle chaud de l'air, le goût des dattes et des figues, le brouhaha des villes, l'odeur des épices et de l'encens.

Avner cet amoureux d'art qui a recherché sa foi en donnant du bonheur aux autres à travers ses peintures. Il m'a émue bien sûr, tout comme Mansour qui gardera une place particulière pour moi dans ce récit.
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L'homme qui peignait les âmes a été un plaisir de lecture intense; une fable biblique et une belle promenade au XIè siècle dans la Palestine (j'ai toujours été sidérée par la mobilité de quelques personnes dans l'Antiquité, ils parcouraient le Moyen Orient, l'Europe, l'Asie Mineure de long en large, malgré les difficultés).

C'est une histoire initiatique, celle d'Avner un humble jeune pêcheur de 14 ans qui livrait le poisson dans le monastère d'Acre en Galilée. le jeune adolescent, de confession juive, est éperdu d'admiration du travail des moines qui écrivent des icônes. Il décide alors de se consacrer à cet art, mais pour se faire accepter des monastères, il devra renier sa religion et devenir orthodoxe. Plus tard on se posera la question de savoir si Avner était sincère dans cette conversion.

Cette coupure avec sa famille sera douloureuse mais il aura la chance de trouver, parmi les marchands ambulants, l'amitié de Mansour, un musulman sage qui a perdu un fils de l'âge d'Avner. Ils vont voyager ensemble et Mansour l'initiera à beaucoup de choses, le traitant comme un fils.

Mais Avner est un artiste surdoué et très vite il va se démarquer des autres moines car ses dessins sont sublimes, ce qui va lui attirer de la jalousie. On va l'attaquer par les dogmes car les iconographes ne sont autorisés qu'à représenter le côté humain de Dieu et non le côté divin de l'homme. Ses icônes sont tellement belles qu'elles lui font une réputation importante qui va au delà de son monastère. Pourquoi tant de succès ? Parce qu'Avner voit à travers le visage de chacun l'essence même de l'être, ce qui rend les gens cois d'admiration et de paix intérieure.

Hélas ! il payera cher ce succès. Il sera chassé de son monastère et ses icônes seront brûlées. Sa réussite la plus grande est une icône de la Vierge Marie à qui il a donné le visage de son premier amour, sa cousine Myriam.

Metin Arditi, avec beaucoup de candeur, nous transmet une belle leçon d'humanisme et de tolérance avec ce récit moderne sur la foi. On peut rêver avec un Avner priant à côté de Mansour, tous les deux tournés vers La Mecque.


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