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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il faut vraiment se méfier des romans (trop) bien notés sur Babelio. Ainsi, ma déception est à la hauteur de l'excellente moyenne récoltée par ce roman d'Alexis Arend et des commentaires dithyrambiques dont il fait l'objet.

La recette semblait pourtant assez simple : prenez deux frères - Josh et Simon - dotés de pouvoirs surnaturels, une petite bourgade de l' Amérique rurale des années 50, une bande de sales gosses menés par un "chef" diabolique, quelques figures adultes archétypales (l'oncle bienveillant, le sherif bourru mais sympa, la petite voisine dont on est secrètement amoureux, la grand-mère complice, etc.), agitez le tout dans un shaker, et vous devriez normalement accoucher d'un roman situé quelque part à la croisée des univers de Stephen King (époque le Corps, aka Stand By Me) et de Ray Bradbury (époque La Foire des Ténèbres).

Plutôt sympa comme références n'est-ce pas ?

Sauf que pour écrire un bon roman il ne suffit pas de s'inscrire dans le sillage tracé par d'autres ; il faut savoir le dépasser, le transcender, bref, s'approprier l'histoire et son contexte, au risque de tomber dans l'hommage maladroit, le récit "à la manière de" qui se contente d'imiter au lieu d'inventer.

Et c'est exactement ce qu'est Josh : un patchwork de références et d'influences plus ou moins assumées qui se contente d'enfiler les poncifs, provoquant une impression de "dejà lu" des plus pénibles. L'intrigue se déploie en une succession d'entrelacs narratifs archi prévisibles, comme si l'auteur obéissait à un cahier des charges. Et c'est là mon principal grief contre ce roman : son absence totale d'imagination, d'ambition créative. Difficile dans ces conditions d'être pris dans les mailles d'un récit qui, loin de se resserrer autour du lecteur, le laisse au contraire prendre la tangente à force de rebondissements poussifs, de faux suspens et de saillies émotionnelles particulièrement maladroites.

Et c'est là un autre (gros) point noir de Josh : sa piètre qualité littéraire. Dans le meilleur des cas on qualifiera le style de "désuet" ou de "guindé". Dans le pire on dira que l'auteur donne l'impression d'avoir pondu son manuscrit à l'aide d'un guide pratique à l'usage des écrivains débutants. Ainsi, le roman fourmille de formules alambiquées, de tournures d'un autre âge qui sont autant de récifs contre lesquels vient se briser la dynamique du récit. A aucun moment l'écriture ne parvient à "décoller", à battre tel le coeur vivant du récit qu'elle est censée porter. Ecrire ne se limite pas à tenter d'accoucher de "belles phrases", c'est aussi - et surtout - pétrir l'argile d'un texte jusqu'à lui insuffler cette étincelle de vie qui fait toute la différence entre un récit "habité" et l'oeuvre d'un faiseur qui se contente de poser les mots au lieu de se laisser porter par leur magie.

Là est l'énorme différence entre Josh et les récits dont il revendique l'influence. Autant une histoire comme "Le Corps" de Stephen King (aka Stand By Me), est un monument d'émotion brute, une évocation de l'enfance sublimée par une écriture à fleur de sensibilité, autant le roman d'Alexis Arend patauge dans un marécage de références mal assumées dont il ne parvient jamais à se dissocier. Dommage, car par moments Josh avait le potentiel pour devenir une vraie bonne histoire, mais à part quelques sursauts sporadiques l'auteur revient toujours sagement à sa narration plan-plan et poussive. Grosse déception donc que ce roman. A la mesure des attentes qu'il avait suscitées chez moi.

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