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Clara Arnaud est une jeune voyageuse qui raconte merveilleusement bien.
ici, il s'agit de l'Afrique noire, du Congo Kinshasa ou République Démocratique du Congo.
Nous suivons différents personnages lors de journées d'émeutes particulièrement violentes, à l'instar des orages qui parcourent la ville, si présente tout au long du roman.
Il y a Peter, le consultant français, qui ne peut retrouver l'enthousiasme et la hardiesse d'autrefois, Li, l'entrepreneur chinois amoureux de ce pays et d'une envoutante congolaise et surtout Désiré, enfant des rues rejeté par sa famille qui le croit sorcier et dont la rage reste intacte.
J'ai particulièrement aimé Mado, la vieille femme (dans un endroit du monde où la vieillesse est rare), à la fois sage et extravertie, capable de danser des heures sous la pluie. A mon sens, cette personne représente l'Afrique noire, misérable et joyeuse, malmenée par la vie mais puisant de grandes ressources dans la force de son esprit inventif.
Pour décrire si bien la ville et ses habitants, il me semble que Clara Arnaud a une expérience de cet endroit et des ces milieux.
Mon seul bémol réside dans les sauts incessants entre les divers protagonistes, mais j'aurais bien donné cinq étoiles à ce petit roman.
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Kinshasa, en pleine saison des pluies à la veille d'un sommet international : au plus fort de la moiteur, quelques personnages évoluent dans la mégapole assommée de chaleur : Li, un entrepreneur chinois, Peter, ancien humanitaire au Darfour, Mado, vieille femme congolaise, nostalgique de son enfance au village, Désiré et sa bande d'enfants des rues dont l'existence est régie par la faim et les drogues bon marché. La tension monte en même temps que la température, alimentée par l'obsession du gouvernement de débarrasser le centre-ville de ses pauvres et des gamins des rues.
J'ai été aimantée par le drame qui se déroule dans cette ville où se débattent des millions d'habitants épuisés par la faim et leurs conditions de vie, écoeurés par la corruption omniprésente et les magouilles politicardes. Kinshasa, véritable héroïne du roman, se déploie, palpite et gronde au même rythme que l'orage qui arrive. PASSIONNANT !
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Après avoir lu Djibouti de Pierre Deram, l'Afrique de Clara Arnaud semble bien fade. Une écriture trop léchée qui colle aux faits sans arriver à transmettre l'émotion et des effets de style un peu lourdauds ça gâche le plaisir de la lecture.
J'ai été tellement déçue par la « plante verte en embuscade dans le couloir » (p.84). Ce n'était même pas une plante carnivore!
À travers les mots, on ne sent ni la crasse, ni la dépravation, ni la violence, ni la lassitude et encore moins l'émotion. Les mêmes structures de phrases dans la bouche d'un diplomate, d'un entrepreneur chinois et de ses amis plus ou moins avinés, de jeunes de la rue, de putains, de la vieille Mado, de policiers véreux et j'en passe, ça ne marche pas. Trop d'uniformité dans l'écriture.
Et pourtant, on tourne les pages, malgré l'ennui parce que l'histoire est intéressante. Dommage on aurait tant voulu plus d'émotion.
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J'ai passé un excellent moment accroché à ce livre, plongé dans Kinshasa dans les pas de personnages très finement dépeints, pris par cette écriture tendue et précise....une lecture haletante et une belle découverte, d'une ville et d'un auteur. Un vrai coup de coeur de cette rentrée!
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Saison des Pluies Kinshasa
A la veille d'un sommet économique voulu comme "Le Davos africain", l'orage menace d'éclater dans tous les sens du terme. On suit la journée d'un salarié français de l'ONU désabusé par son travail et la situation du continent, un entrepreneur chinois en couple avec une congolaise, une dame âgée vivant dans une église évangélique et un enfant des rues.
Cette première soirée sert à présenter les personnages.
Le lendemain, l'explosion sociale bouscule la vie des protagonistes. Des personnages apparaissent. J'ai trouvé dommage que l'autrice se ne concentre pas sur les quatre personnages principaux lors de la deuxième journée mais pour un premier roman, je l'ai trouvé intéressant, on ressent très bien l'atmosphère de la ville.
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L'orage
Clara Arnaud
premier roman
2015, éditions Gaïa, 332p


Ouh là là, que j'ai eu du mal avec ce livre. Dès qu'il s'agit de l'Afrique, je perds mon sang-froid. le roman est bien écrit, par quelqu'un qui connaît la République du Congo . L'autrice a travaillé deux ans à Kinshasa sur des projets de développement international. Il est aussi bien construit, concentré en 24 heures, tendu sur une attente, minée déjà par un sentiment de fatalité et d'impuissance.
L'orage, au sens météorologique, est sur le point d'éclater, il éclate, par deux fois, puis c'est la fin de cette perturbation atmosphérique. Il fait chaud, très chaud, l'air est moite, la pluie tombe par containers, elle inonde tout, l'eau charrie des détritus. Puis la vie continue comme avant. C'est un phénomène courant dans ce pays sans presque de saison, où les quelques degrés supplémentaires annoncent la saison sèche, où les orages sévissent huit mois sur douze.
L'orage, au sens métaphorique, va tomber également. Il y a déjà eu les émeutes de 1991 et de 1993. le peuple a mis dehors Mobutu, tyran sanguinaire qui a éliminé le père de l'indépendance Patrice Lumumba, et n'a pas su exploiter les nombreuses richesses du pays, puis ceux qui l'ont remplacé, «  des voleurs sans morale », selon le palefrenier qui vient d'Afrique du Sud et s'exprime toujours en xhosa, - et du coup tous les gens sont des bandits dans ce foutu pays- ont adopté la même politique des intérêts égoïstes ; Kinshasa, cette « ville absurde » où « la vie est un combat », s'étend, chaotique, dans une croissance effrénée, s'enlaçant autour du fleuve sans intelligence architecturale ; le peuple est misérable, à la jeunesse on a volé ses rêves, des gamins en bandes peuplent les rues, volent pour vivre, et se shootent, signe que le pays se délite, certains deviennent cruels, ce sont les kulanas, des taudis envahissent les collines, les villas des très, très riches sur les rives « colonisées » sont ceintes de très hauts murs hérissés de tessons acérés et gardées, et empêchent la population de contempler les fleurs. Parmi elles, celle du footballeur Bawaka Mabele. Cependant il y a les terrasses, leur bonne musique, les filles, et les bières un peu tièdes. La seule foi qui prévaut dans cette ville, où les gens ne font plus que boire et prier, c'est celle de la débrouille ; ainsi « les coiffeurs agitaient leurs rasoirs devant les petits miroirs fixés sur des murs, des poteaux, un quelconque support qui leur permettait d'improviser un salon de coiffure en plein air. » Certains se plaisent à regarder les filles, dont le corps est une sacrée invention, et qui de leurs pagnes, colorent les chemins qu'elles empruntent, en groupes -c'est plus sûr- chargées de bidons d'eau de 20 ou parfois 40 litres. Car il n'est pas de service public de fourniture d'eau potable. Les églises fleurissent, qui organisent des stages d'enrichissement au ministère de Dieu, prônant la fortune facile.
On est à la veille du Davos de l'Afrique, 2013. Des rumeurs de soulèvement ont grondé. Pour l'événement, le président a fait cacher toutes les lèpres de la capitale ; on a confié à des Chinois le soin de faire les routes, on a repoussé du centre-ville les mendiants et les enfants des rues, l'armée nettoie les quartiers stratégiques. Elle a carte blanche. Une patrouille , prise de panique, roue de coups un gamin qui meurt. Ce meurtre va déclencher l'orage.
le roman est polyphonique, donnant voix tour à tour aux VIP, appellation qui qualifie tous ceux et ce qu'auréole la richesse, un hôtel de luxe ou les membres des délégations étrangères, notamment l'ambassadeur de France, son conseiller et sa femme, et Peter, un Franco-Américain chargé de la sécurité des personnalités ; aux gamins des rues, un quatuor de crève-la-faim, dont l'un Désiré a été accusé d'abriter Satan en lui et d'avoir ainsi tué son frère, et qui rêve occasionnellement d'être un autre Werrason ; à une octogénaire qui a mené une mauvaise vie mais une vie de liberté, elle qui a fui le mari qu'on lui avait donné, et qui maintenant est la protégée d'une église, dont le pasteur est en costume signé Versace, « pour bien présenter devant Dieu » ; à Li, un Chinois qui s'est installé dans le pays, y a fait des affaires, perd un procès contre un usurpateur Libanais richissime -car dans ce grand cirque qu'était la justice kinoise, peu importait d'être honnête, seul le montant du « petit rien » pèserait dans la balance-et s'est mis en ménage avec une Congolaise du nom de Merveille qui lui donne la force d'entreprendre.
A ce Davos, Peter retrouve Spencer, un garçon nigérian avec qui dix ans plus tôt il accomplissait une mission humanitaire au Darfour, dont la fin fut catastrophique, une fuite lâche devant les ennemis qui arrivaient, et l'abandon des populations affamées. Voici qu'à Kinshasa, l'histoire se répète, pour un Peter effondré et sans réaction -métaphore de l'effondrement de l'Europe devant les pays qui émergent, Brésil, Liban, Turquie?- il faut fuir encore, chez le voisin, à Brazzaville, mais encore faut-il que le fleuve, le Congo boueux, le permette, et voir la peur des opulents, la sottise d'une femme blanche convaincue que le gouvernement français a tout fait pour le peuple congolais, et ne s'émeut pas devant la mort d'un adolescent, les scènes de pillage et de violence, les rues encombrée, l'absurdité d'un moment d'hystérie où un homme porte encore une télévision dont l'écran est brisé.
L'orage révèlera chacun à soi-même dans le déluge extérieur, sur ce qu'il est devenu, à quoi il tient, sur ce qui ne changera jamais. L'orage finira, mais qu'aura-t-il apporté ?
L'écueil de ce livre est qu'il est un roman, mais que parfois il a du mal à se détacher de l'information. Dont on a besoin malgré tout pour mieux sentir ce dont il est question. En revanche, on déambule à travers la ville comme si on y était , on entend même la musique et les cris, on voit comme la nature est belle. le personnage de Peter est un peu pâle. Il est troublé par les retrouvailles avec Spencer, et le lecteur s'attend à une révélation extraordinaire, mais Spencer occupe le derrière de la scène et Peter est seul et sans allant. Ceux de Li et de Merveille, un couple mixte dynamique qui peut faire évoluer les choses, très attachants. Les pages où le cheval apparaît sont saisissantes.
C'est un premier roman qui augure d'une bonne suite.
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L'orage c'est celui qui gronde dans le ciel de Kinshasa mais aussi dans ses rues, au creux de ses quartiers, sous les abris de tôle et de carton où tentent de survivre les enfants abandonnés.
A la veille du premier "Davos de l'Afrique", qui réunira chefs d'état et ambassadeurs de tous les pays, un de ces enfants est tué par une patrouille chargée de "nettoyer" l'itinéraire qu'emprunteront les belles limousines. En même temps que le tonnerre, la colère gronde, enfle et éclate dans une déflagration inéluctable qui fait voler des existences en éclats avant de les reconfigurer en destins consentis.
Li, Peter, Mado, Désiré trouvent dans le chaos la part essentielle qui donne sens à leur vie. D'une manière époustouflante, la narration embrasse la montée de l'orage menaçant puis son déchaînement apocalyptique. L'écriture de Clara Arnaud nous immerge dans l'atmosphère étouffante de Kinshasa, où l'on finit par attendre impatiemment le déferlement de l'orage, même si l'on se doute qu'il sera destructeur.
Jusqu'aux tout derniers mots, on accompagne chaque personnage, inquiet de leur devenir, touché de leur fragilité. La construction ne nous laisse aucun répit et le récit se tend de plus en plus, à la limite de la fracture à l'image de la foudre qui tomberait tout près.
Un superbe premier roman !
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Au secours. Dans cette histoire, quelqu'un s'engouffre dans ce qui se présente toutes les 2 pages, même la Mado de 80 ans qui n'en peut plus. Les militaires refusent les bavures sauf faites proprement (p. 91), les rêves sont oniriques (p. 69) et les yeux noirs de l'épouse chinoise rehaussés de sourcils épars (p. 189). Même si l'histoire est très bien construite, le contexte politicosocial magnifiquement rendu, moi je reste bêtement agacée par ces maladresses d'écriture, qui me privent de tout le reste.
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J'ai vraiment eu du mal à terminer ce livre. Séduite au début par l'histoire et les personnages, j'ai vite déchanté, perdue dans l'immensité des descriptions écrites dans un style léché, presque scolaire ai-je pensé. Dans l'action, je sortais un peu du ronron qui s'insinuait mais l'émotion n'y était pas. J'ai dû me trainer jusqu'à la fin, alourdie par cette prose répétitive. Dommage !
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Quelle puissance dans ces visions croisées d'une Afrique qui cherche sa place. L'orage gronde en eux et en nous tout au long des pages. Un vrai coup de coeur pour ce roman
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