Ma grand-mère maternelle - et je ne savais pourquoi- marchait courbée à un point tel que son menton se trouvait à la hauteur se son nombril, littéralement pliée en deux comme si, en permanence, elle cherchait un objet perdu. J'étais persuadé que cette démarche était le propre, et l'image même, des grand-mères.
Les heures que l'on a vécues apparaissent plus belles lorsqu'on les contemple à travers la brume du souvenir.
Si elles ont été filtrées de leurs impuretés, il reste ainsi plus de place à l'épanouissement des parfums qu'elles contiennent.
On en recueille alors des fruits sélectionnés, tels ces sauvageons qui, greffés, procurent de nombreux et magnifiques spécimens.