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Citations sur Moi qui ai souri le premier (56)

Comment décrire un corps ? Deux corps ? Comment dire ce que c’est que faire l’amour ? Qu’éprouve-t-on vraiment ? Le corps de Marc occupait, me semblait-il, tout l’espace. Et j’étais l’espace et une partie de l’espace. Mon corps avait-il encore l’importance que je lui accordais parfois ? Disons qu’il n’existait plus qu’en fonction de celui de l’autre. Et je ne voyais pas ce que serait être possédé et posséder.
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La passion des définitions m’avait été transmise par ma mère, qui avait le scrupule de nommer exactement une chose et les choses, même dans l’univers étroit où nous évoluions, étaient profuses. Plus tard je découvrirais que rien n’est exigu, que tout est peuplé et que tout est question de point de vue.
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Avoir le choix entre ceci et cela me persuada que j’étais, et resterais quoi qu’il advînt entre Marc et moi, un étranger dans cet appartement, dans le milieu où prospérait Marc. Cette pièce douillette et luxueuse me niait. Je ne savais plus tellement qui j’étais. Je ne me projetais pas dans un avenir immédiat. Je choisis la bergère. Sous les fesses on avait la raideur du crin et la rigidité des ressorts. Le supplice se supportait.
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Prodigieux découpage sur décor de pierre. Tendu, pensais-je, mais sans secret – et là, c’est ce que je pense aujourd’hui. Un garçon de cristal. Coupant. Précieux. Viens. Il ne me serra pas la main. Il fit demi-tour et nous montâmes. Tout l’immeuble appartenait à son père, me dit-il, plastronnant.
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Le temps se serait refroidi et elle n’aurait pu supporter l’humidité de son bureau sans le gilet qu’elle aurait oublié d’emporter. Et si elle était soudain saisie du virus de l’espionnage ? Quel enfant n’est pas à espionner ? Les fils men­­tent. Et les filles sans doute aussi. Ils mentent tous. C’est inconcevable, mais plausible. Ils men­tent, oui.
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Elle farda ses lèvres, se repoudra, d’un coup de brosse assagit une mèche rebelle, dit à ce soir, mon chéri, et partit épauler mon père, se pencher au-dessus d’un livre-comptable ou rédiger des factures ou quelque autre courrier, fourmi aimable. Moi, pendant leurs heures de labeur, j’aurais un amant et ne serais jamais à l’image de mon père. Mais je n’avais aucune conscience de ce qu’était mon image.
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J’échouais à imaginer ce qui se déroulait, s’était institué, se tramait, se dénouait derrière sa façade. L’immeuble insufflait à Marc son occulte présence, son impalpable puissance. Entrer chez ce prince qu’était Marc m’ennoblirait.
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Le désir que j’avais de lui ne réussissait pas à faire que se taisent mes autres désirs. La tenta­tion proliférait. Il y avait tant et tant de garçons… L’idée d’une violence physique exercée sur moi me terrifiait tout en demeurant abstraite. Je n’avais jamais reçu de coups, ne m’étais pas encore bagarré, n’avais pas encore été harcelé.
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Mon lit se convertit-il en un territoire où les rêves auraient troqué une silhouette de songe contre un visage ancré dans la réalité ? Je fermais les yeux et Marc s’allongeait-il contre moi ? Me faisais-je une idée des caresses dont il m’aurait couvert, m’aurait enveloppé, enchâssé ou m’en étais-je tenu à une phrase enivrante et obscure du genre : Ses mains vont se poser sur moi ? Jours morts à ma mémoire.
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Je dirais désormais, enflé d’orgueil et de confiance en moi, je dirais “Marc et moi”. Je brûlais les étapes. Un couple se façonnait. Être adulte, c’était être deux, pensais-je, comme papa et maman.
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