I'll, tome 1 : Wild Diamond

Cela faisait plusieurs années que je voulais relire I'll, et la sortie en 2023 de sa version Perfect au Japon m'a enfin décidé à franchir le pas. Autant vous dire que je rêverais que cette édition sorte en France, pour ma collection personnelle, mais aussi pour remettre sur le devant de la scène ce manga qui fait partie de mes préférés, et dieu sait pourtant que je ne suis pas une grande sportive…

I'll, c'est la rencontre entre deux fortes têtes que tout oppose : Akane Tachibana et Hitonari Hiiragi. Les deux adolescents sont des petits prodiges du basket qui ne trouvent pas vraiment leur place au sein d'une équipe. le premier est une tête de mule qui n'est pas trop porté sur le jeu d'équipe, mais un petit génie autodidacte. le second a aussi un sacré niveau mais l'héritage familiale (son frère aîné est un as du basket et son père un grand entraîneur) l'a complètement dégoûté de ce sport. Deux talentueux garçons que l'on a laissé sur le banc de touche faute de savoir comment les motiver et les gérer.

Et c'est leur rencontre, un petite peu violent avouons-le, qui va faire tout basculer. Pas besoin d'être un féru de sport ou de basket, pas besoin de connaître les règles du jeu, I'll, c'est cette rencontre. Deux garçons et leur passion, et comment trouver le chemin qui va les réconcilier avec le sport qu'ils aiment. Et c'est cela que j'ai apprécié dès le premier tome. Hiroyuki Asada se joue un peu de certains codes du shonen pour nous présenter une quête bien particulière tout en mettant en avant la période charnière qu'est l'adolescence. Sans que le tout soit prise de tête, loin de là. Avec un clown comme Tachibana comme héros, vous allez sourire à de très nombreuses reprises et voir la vie d'une façon tout à fait particulière.

Ce premier tome pose bien les bases ainsi que la personnalité de ses héros, et lance en fin de tome le moment crucial qui fera vraiment basculer la vie des garçons et par la même occasion ceux de leurs proches. C'est assez rare d'être charmée à ce point avec un tout premier tome, surtout quand ce n'est pas forcément mon genre de prédilection, mais ici, et même avec cette relecture, le petit truc en plus d'Hiroyuki Asada est bien là.

Côté design, nous sommes loin de Letter Bee pour moi avec un coup de crayon un peu brouillon, parfois trop rond, parfois trop aiguisé, mais c'est tout à fait normal, I'll datant de 1996 (oui, cela ne nous rajeunit pas). Il n'en reste pas moins que le style du mangaka est vraiment plaisant et en particulier dans les scènes sportives où le mouvement de ses personnages est vraiment très bon.

Un premier tome qui donne envie, c'est le moins que l'on puisse dire et malgré son petit âge (26 ans quand même), le manga reste tout à fait d'actualité avec une finesse dans le traitement des personnages et une justesse dans le développement de leurs sentiments qui reste indémodable en plus de cette petite touche poétique, typique du mangaka.

Akane Tachibana et Hitonari Hiiragi, élèves de 3e, s'affrontent pour la première fois lors du dernier match de basket de l'année. Ils ont tout les deux décidé d'arrêter ce sport à leur entrée au lycée, Hitonari à cause de la pression familiale et Akane ne supporte plus la mentalité des clubs de basket scolaires. Lors de ce match, Hitonari coincé par Akane s'énerve et le frappe, la rencontre finit en bagarre mais va sceller le destin des deux adolescents qui, impressionnés par leur jeu respectif, n'auront alors plus qu'une envie : battre l'autre. C'est ainsi qu'à leur rentrée au lycée, ils se retrouvent par hasard dans le même établissement : Kouzu.
Après plusieurs tentatives ratées de se trouver une autre activité plus amusante, Akane intégre le club de basket. La petite équipe de Kouzu, peu connue, est entraînée par l'exubérante Minéfujiko, qui organise une rencontre amicale avec l'une des meilleures équipes du département, celle du lycée Hayamazaki entraînée par le père d'Hitonari. Akane, qui enfile pour la première fois son maillot au numéro 14, remarque Hitonari dans les gradins et l'invite carrément à le rejoindre sur le terrain. Incapable de résister à la provocation, Hitonari le rejoint sur le terrain.
Malgré des débuts difficiles, petit à petit, celle qui deviendra la grande équipe de Kouzu, se forme. Tachibana, Hiiragi et le capitaine suppléant Kanemoto sont ensuite rejoint par Akihiko Harumoto, as du tir à 3 points, et par Yoshiki Yamazaki le capitaine qui réintègre son équipe en dépit d'une blessure pas totalement guérie.
Si le basket est le fil conducteur de l'histoire, "I'll" n'est pourtant pas un simple manga sportif. Tout d'abord, parce que les matchs ne sont pas omniprésents, même si certains occupent plusieurs volumes de suite. Ensuite, pas de techniques farfelues et totalement irréalistes (contrairement au manga "Prince du tennis"), c'est du vrai basket. de plus, rien n'est jamais joué d'avance pour l'équipe de Kouzu, ils ne gagnent pas toujours leurs matchs. Ce qu'ils veulent ce n'est pas seulement atteindre le sommet, mais avant tout d'y arriver ensemble et rien n'est plus important et beau à leurs yeux que cet objectif commun et leur amour pour ce sport.
Mais à côté de ça, ce qui prédomine dans l'histoire, c'est la vie quotidienne de ses adolescents, leur problèmes avec leurs familles, leur vie scolaire, leurs amours, leurs amitiés, leurs espoirs et leurs doutes. Et c'est cet aspect du manga qui rend cette histoire aussi crédible, aussi touchante et aussi passionnante à lire, car à travers tout ce qui leur arrive, on sent à quel point ils sont humains et ressemblent profondément aux adolescents que nous avons tous un jour été. C'est d'autant plus intéressant que l'adolescence est la période de notre vie qui est la plus incertaine, troublée, difficile mais aussi la plus belle, celle où l'on se cherche et où l'on a besoin de repères. Et ce sont toutes ces choses que l'on ressent en lisant "I'll", on partage une tranche de la vie de ses adolescents qui ont désespérément besoin de se trouver et surtout de trouver un endroit, une place où ils se sentent bien, chez eux, entourés. Pour les personnages du manga, Kouzu représente cet endroit précieux et unique dont ils ont besoin pour continuer d'avancer encore et toujours vers l'avenir, d'où le titre : "I'll".
On passe aussi souvent du rire aux larmes, les situations et les personnages drôles (Akane en tête !) cédant parfois la place à des situations plus sérieuses empreintes de réalisme : la persécution, le chantage, le racket, la perte d'êtres chers, la corruption, la trahison, etc. L'important étant de vivre comme on l'entend, de faire ce que l'on a envie de faire.
"I'll" est pour moi un manga unique, à part, sublime et inoubliable, dont le graphisme est à la fois très réaliste (pas d'européanisation des personnages qui ressemblent vraiment à des japonais) et très beau.
Ce manga est tout simplement mon préféré.

Voici très certainement l'un des plus beaux trésors que j'ai le bonheur d'abriter dans ma bibliothèque...

Ce manga, passé plutôt inaperçu en France, est une pure merveille de justesse, de sensibilité, de beauté même. Cette oeuvre va bien au-delà d'un "simple" manga sur le sport, et nous livre plutôt, avec pudeur, réalisme et qualité les portraits d'adolescents en quête d'eux-même.

Rarement manga ne m'aura touché si vite, si intensément, et marquée aussi longuement. Aujourd'hui encore, je le relis souvent, sans jamais m'en lasser. Je crois même que chaque relecture ne me fait qu'apprécier davantage l'incroyable génie de son auteur, Hiroyuki Asada (dont l'autre série publiée en France, Letter bee, vaut assurément le détour, même si elle est très différente).

Ruez-vous dessus, ce manga vaut vraiment le détour !!!

... Ayant lu quelques bons avis sur cette série je me suis procuré les 14 tomes (... Eh oui toujours cette "pathologie mentale" qui m oblige à être certaine que "j ai tout", au cas où ce soit l engouement total en cours de lecture... )(...Habitude totalement débile si dès les premiers tomes je réalise que ça ne m emballe pas plus que ça, certes... Ah!).

... Pour l instant je ne sais pas trop quoi en penser ... Lisant en parallèle le manga "Slam Dunk" je ne peux m empêcher d entendre une petite voix qui compare en permanence les deux séries à chaque page tournée... Et je dois dire qu'à côté de la "fluidité" (et la drôlerie) de Slam Dunk (tant dans le récit que les dessins) I'll ne fait pour l instant pas le poids ...

De plus si je voulais faire ma vieille effarouchée je dirais que je me passerais bien des gros mots à répétition (co**ard, etc) ....

Mais bon... donnons lui sa chance (d autant que les treize autres tomes squattent mes étagères...).

(... ok je suis sévère avec mon 1,5/5 ... je pense vraiment que le fait d avoir en tête la référence Slam Dunk en permanence m empêche de voir la réelle qualité de ce tome... Mais nul doute que les tomes suivants sauront me ferrer... )