"Le coucou des rêves file les contes" une phrase qui revient en vrille dans l'une des
Légendes du Guatémala, comme une incantation, un roulement de tambour: avis avis aux auditeurs, qu'on se le dise!Du rêve à l'état pur.Ces contes traités façon nouvelles ou façon théâtre, faits pour être transmis oralement,se prêtent à la gestuelle.
Parfois pure poésie (entre l'enchantement du "pays des Arbres", la fantaisie des "eucalyptus qui récitent des psaumes", la beauté du "lac d'émeraude"), ils sont aussi magiques ("les négociants parlent la douce langue des oiseaux"),ou fantastiques ("le Cadejo enlève les jeunes filles aux longues tresses"). Ils parlent de création (entre Cabrakan "le dieu des tremblements de terre", "Nahual l'esprit protecteur" ou Harukan "le géant des vents") et d'histoire du Guatémala puisqu'on retrouve l'époque des conquistadors, de construction de villes et de personnages qui ont marqué le destin du Guatémala.
Comme tous les contes on y retrouve des symboles,des princes et princesses,des sorciers,des animaux fantastiques (comme le "quetzal" aux plumes vertes et or) et la mythologie.
Légendes du Guatémala est un recueil de contes empreints de rêve,d'exotisme de
Miguel Angel Asturias( écrivain du XX° siècle né au Guatémala et prix Nobel de littérature en 1967). Outre l'imaginaire déployé,sa langue fluide, légère et limpide semble un écheveau que l'on dévide.
C'est le pays des temps anciens, celui des Mayas aux croyances ancrées dans une nature personnalisée,celui des Idiens et leurs rites qui nous sont donnés à suivre ici.
Très agréable à lire!