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Citations sur Karl Marx ou l'esprit du monde (6)

A sa mort, Marx laisse une œuvre considérable, à la fois claire et semée d’ambigüités.

Sa vision du monde est d’abord fondée sur la dénonciation du travail, de son abstraction, de l’arrachement à soi et aux autres qu’il entraîne. C’est le travail qui produit l’Histoire en engendrant la lutte des classes, qui elle-même accouche du capitalisme ; il est poussé par sa nature à se développer mondialement, à exploiter toujours davantage le travail des hommes, à transformer une part toujours plus grande des services en produits industriels, à s’épuiser dans la recherche d’un profit toujours plus difficile à obtenir, à exiger une plus-value de plus en plus élevée pour compenser la hausse du coût des investissements rendus nécessaires par la concurrence. Pour Marx, le capitalisme est civilisateur (« Les idées de liberté de conscience, de liberté religieuse ne firent que proclamer le règne de la libre concurrence dans le domaine du savoir »). La bourgeoisie joue même à ses yeux un rôle révolutionnaire, bouleversant le potentiel de l’humanité, brisant l’isolement des nations, favorisant « la migration rurale vers les villes, ce qui constitue un formidable progrès car, par-là, elle a préservé une grande partie de la population de l’idiotisme de la vie des champs… »

Le capitalisme est un préalable obligé au communisme, « absolument indispensable, car, sans lui, c’est la pénurie qui deviendrait générale, et, avec le besoin, c’est aussi la lutte pour le nécessaire qui recommencerait, et l’on retomberait fatalement dans la vieille gadoue. » Le prolétariat ne pourra remporter une véritable victoire sur la bourgeoisie que lorsque « la marche de l’Histoire aura élaboré les facteurs matériels qui créeront la nécessité de mettre fin aux méthodes bourgeoises de la production et, en conséquence, à la domination politique de la bourgeoisie. » Il est donc nécessaire d’accélérer la généralisation du capitalisme, de favoriser la mondialisation et le libre-échange.
(…)
Le capitalisme creuse sa propre tombe en aliénant et en exploitant les travailleurs. Il les aliène par leur extériorité aux objets qu’ils produisent, par la fascination qu’exerce sur eux l’argent ; il crée donc un monde « désenchanté » où chacun est aliéné par l’existence même des marchandises qu’il consomme et produit. (pp. 452-453)
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"Aux yeux de beaucoup il passe pour pour le principal responsable des plus grands crimes de l'Histoire, et en particulier des pires perversions qui marquèrent la fin du précédent millénaire, du nazisme au stalinisme (...) Le moment est donc venu de raconter sans faux-semblants, de façon moderne, son incroyable destin et son extraordinaire trajectoire intellectuelle et politique, de comprendre comment il put rédiger à moins de trente ans le texte politique le plus lu de toute l'histoire de l'humanité"
"Il faudra (...) ne pas céder aux fausses certitudes ; admettre que tout pouvoir est réversible, que toute théorie est faite pour être contredite, que toute vérité est vouée à être dépassée, que l'arbitraire est certitude de mort, que le bien absolu est la source du mal absolu, qu'une pensée doit rester ouverte, ne pas tout expliquer, admettre des points de vue contraires, ne pas confondre une cause avec des responsables, des mécanismes avec des acteurs, des classes avec des personnes. Laisser l'homme au centre de tout."
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Karl aime lire des romans. En 1860, il découvre Le Chef-d’œuvre inconnu, de Balzac, histoire d’un peintre qui, à force d’ajouts et de retouches à son tableau, n’arrive pas à finir sa toile ni à rendre lisible pour les autres sa propre vision intérieure. Pour échapper à son dilemme, le peintre décide de voyager, à la recherche de modèles, afin de confronter son œuvre à la nature sous ses différentes formes. Ce livre touche infiniment Marx.

Cette image lui rappelle le Démocrite auquel il a consacré en partie sa thèse, qui se jette lui aussi dans l’empirisme et l’apprentissage de toutes les disciplines, voyage pour résoudre le contraste entre son illumination et le pâme reflet que le monde offre de sa vision. Si Karl ne voyage pas à travers le monde entier, il apprend plusieurs langues et lit des centaines d’ouvrages. S’il ne se prive pas de sa vue, comme Démocrite, il s’inflige de nombreuses maladies au terme d’une démarche nettement autodestructrice. (pp. 270-271)
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...............Ils reviendront alors vers l'esprit du monde et son message principal : l'homme mérite qu'on espère en lui.
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Je vis l'empereur, cette âme du monde, traverser à cheval les rues de la ville [...]. C'est un sentiment prodigieux de voir un tel individu qui, concentré sur un point, assis sur un cheval, s'étend sur le monde et le domine... Ame et non pas esprit car il n'avait pas conscience du vrai sens de son oeuvre.

Hegel, au lendemain de la bataille d'Iéna
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Ainsi pour entendre l'Ecriture, il faut avoir un sens dans lequel tous les passages contraires s'accordent. Il ne suffit pas d'en avoir un qui convienne à plusieurs passages accordants ; mais il faut en avoir un qui concilie les passages même contraires.

Pascal, Pensées
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