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4

sur 224 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'année du déluge des airs, un mystérieux événement qui détruira presque toute la population humaine, un roman d'imagination plein de clins d'oeil aux travers de nos sociétés.

Dans ce monde post-apocalyptique subsistent des créatures étranges issues du génie génétique. Les « savants » ont fait preuve de beaucoup de créativité : pourquoi ne pas croiser un lion avec un agneau (des liogneaux !) ? Et si on utilisait des moutons pour faire pousser des perruques ?

Cette Amérique dystopique, c'était aussi le royaume de la libre entreprise. On y avait même confié la police et l'armée aux grandes corporations. Les gens n'avaient pas réagi, car ça couterait moins cher ainsi, mais cette liberté s'était transformée en dictature avec des classes sociales définies par l'appartenance aux corporations.

Un groupe de « convertis » vit en marge et fait du respect de la nature une religion. Ses membres sont bien sûr végétariens. Ils prédisent qu'une grande catastrophe viendra détruire la civilisation actuelle et font des provisions dans des caches « Ararat ». Les chefs des Jardiniers s'appellent des Adams et des Èves et chaque jour, ils célèbrent un « saint » qui est une personnalité de notre siècle, on aura ainsi la « Saint David Suzuki », le jour de « Sainte Jane Goodall » ou même de « Saint Stephen King » ! Pour agrémenter la lecture, des chants liturgiques de la congrégation sont présentés en introduction des chapitres et on peut même en acheter le CD (en anglais) : « Hymns of the God's Gardeners  » !

Le roman raconte l'odyssée de quelques personnes qui ont survécu au cataclysme, avec des retours sur leur vie d'avant le déluge. C'est un univers d'une belle complexité pimenté des touches d'humour, une bien agréable lecture !
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J'ai plongé avec délice dans « le temps du déluge », second volet de la trilogie de Margaret Atwood, débutée avec « le dernier homme », et qui s'achèvera avec « Maddaddam ». Il paraît que l'on peut très bien commencer par "Le temps du déluge", mais qu'il est préférable de démarrer par "Le dernier homme" , ce que j'ai fait.
Et je ne le regrette pas. Atwood connaît son affaire… Elle manie joliment l'intrigue. Mais la chronologie respectée dans cet ordre est préférable pour bien appréhender toute l'ampleur de cette somptueuse saga.
Tout a commencé quand Crake a décidé de supprimer les humains de la surface de la Terre – voir le dernier homme- via une pilule que tout le monde s'est empressé d'avaler : JouissPlus, pour jouir mieux, pour jouir plus, et en prime rajeunir ! Mais attention, l'abus de ce produit peut couper le pénis des hommes en deux…)
Situé dans un futur proche, le dernier homme nous invitait à découvrir comment vivaient la classe dite supérieure, comment était la vie de tous les jours dans les "Compounds", ces quartiers pour riches ultra-surveillés, ultra-connectés, ultra-propres, ultra-sécuritaires… On y suivait Crake et Jimmy, deux jeunes garçons doués et intelligents, qui allaient à la même école. On les voyait grandir, évoluer, et Crake devenait ce très important créateur-décideur à la tête d'une « Corps » et Jimmy, jouant le rôle du cancre, devenait ce séducteur manipulateur un peu paumé. Tout cela s'achevait par la fin du monde… Seul Jimmy et les créatures créées par Crake semblaient s'en être sorti. (voir ma critique éventuellement.)
Dans le dernier déluge, on va faire la connaissance de Toby, Ren, Amanda, Zeb, Adam Premier, autant de personnages vivants dans les "Plèbezones", ces quartiers non-sécurisés, insalubres, dangereux, ou simplement pauvres, car c'est un monde qui ressemble beaucoup au notre que nous dépeint Margaret Atwood, c'est plus que ça, c'est une projection de ce qui est en train de se passer et qui arrivera inéluctablement si on ne se réveille pas…
Un monde où les jeunes filles, certaines encore mineures, travaillent comme prostituées, transformées en lézards, en serpents, ou en oiseau, couvertes d'une seconde peau à écailles ou à plumes. Un monde où les Jardiniers de Dieu, ces éco-warriors qui se battent pour que le respect de la nature ne disparaisse pas totalement, et que la nature elle-même ne soit plus uniquement le terrain de jeu et d'expérimentation des lobbies industriels. Mais n'est-il déjà pas trop tard… ?
Et dans ce monde déglingué - parfaitement scindé en deux classes distinctes, les riches et les pauvres, habitant respectivement les compounds et les plèbezones - on va faire la connaissance de Toby, traquée par un maquereau hyper-violent, elle va rejoindre le groupe des Jardiniers ; de Ren, fille d'une riche femme de scientifique qui a fui un compounds pour suivre Zeb, son amant, et rejoindre le groupe des Jardiniers de Dieu ; d'Amanda, jeune fille libre et autonome qui débarque un jour chez les Jardiniers et devient la meilleure amie de Ren ; et de Zeb, et d'Adam 1er , des hommes d'importance chez les Jardiniers, le premier est l'homme à tout faire, le bras droit du second, un démerdard qui se sort de toutes les situations ; le second, Adam 1er, est le fondateur du mouvement Les Jardiniers de Dieu, et il est le référent, le chef non officiel de cette étrange congrégation.
Il a créé une sorte de religion axée sur la sauvegarde de la nature. Les préceptes en sont relativement simples et pleins de bon sens : respecter la nature sous toutes ses formes, ne jamais tuer ni consommer d'animaux d'aucune sorte, ne pas gaspiller, recycler, et cela vaut pour tout, l'eau, la nourriture, les humains… Les Jardiniers se sont installés sur les toits des immeubles à l'abandon, recréant un immense jardin totalement viable et autonome. Ils apprennent les uns des autres, se transmettent les savoirs, cultivent des fruits et légumes, soignent avec des plantes et des insectes, ils possèdent des ruches également. Zeb enseigne aussi aux plus jeunes – dont Ren et Amanda - l'art de la guérilla en milieu urbain…
Puis un jour, après moult péripéties pour les uns et les autres, l'épidémie commence… La fameuse épidémie orchestrée par Crake (voir le Dernier Homme). le chaos final s'empare du monde. Qu'adviendra-t-il des survivants ?
La suite dans « Maddaddam »…
J'ai tenté de faire un bref résumé de ce livre si dense… J'espère ne pas avoir été trop énigmatique, ou à l'inverse, ne pas en avoir trop dit... Il est très dur de rendre l'impression que font les histoires de Margaret Atwood sans vouloir entrer trop dans les détails, car son style en regorge, de détails, qui n'en sont pas vraiment au final, car chaque élément est là pour une bonne raison, nourrir les personnages et l'intrigue, ajouter des couleurs à l'histoire qui se dessine sous nos yeux, éclairer notre compréhension. de fait, malgré ce foisonnement d'informations, le récit se déroule limpide, lumineux, et les rhizomes de celle-ci se mêlent à la perfection à ceux de l'histoire précédente et parallèle du Dernier Homme.
Je dévorerais déjà la suite si je ne m'étais pas trompée de livre à la médiathèque… ^^
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🌟Vous connaissez sûrement Margaret Atwood pour son oeuvre La Servante Écarlate, mais saviez-vous qu'elle avait publié une trilogie de romans d'anticipation ? le Dernier Homme, le Temps du Déluge et Maddaddam. Aujourd'hui je vous fais part de cette lecture qui m'a profondément émue et troublée, le Temps du Déluge.

🌟Dans un monde post-apocalyptique, des créatures étranges modifiées génétiquement côtoient une humanité gangrenée par l'argent et la marchandisation des corps, dirigée par la puissante CorpSeCorps. Pour Adam Premier, chef spirituel des "Jardiniers de Dieu", il ne fait aucun doute : le Déluge des Airs va bientôt s'abattre sur l'humanité pour la punir des méfaits causés à la Terre.

🌟Toby et Ren ont survécu à la grande catastrophe. Dans un monde dévasté et désert, elles se remémorent leur vie d'avant. Toutes deux avaient rejoint les terres d'EdenFalaise, lieu en marge de la société où vivaient "Les Jardiniers de Dieu", une secte prônant un retour à la nature.

🌟La lecture est rythmée par des chants lythurgiques de célébrations quotidienne des Jardiniers, qui mettent à l'honneur des Saints et Saintes en rappelant quels bienfaits ils ont apporté à La Terre. Sainte "Dian Fossey", Saint "Stephen King" ou encore Saint "Jacques-Yves Cousteau".

🌟Les personnages sont bien construits, l'autrice réussi à dépeindre les pires vices de l'humanité et comment ils finissent par devenir des traits de personnalité lorsque l'ordre établi est totalement chamboulé et qu'il s'agit juste de survivre dans un monde désolé et dévasté.

🌟Le récit peut sembler confus d'un premier abord, puisqu'on passe de l'avant Grand Déluge, à la vie post-apocalyptique, puis aux celebrations, aux louanges, aux chants. Mais cette manière de composer et organiser la narration permet de structurer et cadencer le récit, nous sommes tenus en haleine du début à la fin.
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Un livre extrêmement inventif, des passages vraiment incroyables qui donnent envie de recopier des citations. Il est plutôt violent et cynique mais aussi très drôle. J'ai lu ce livre après The Handmaid's Tale et il m'a encore plus plu par son aspect plus fouillé et plus science-fiction.
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Comme toujours, le monde proposé par Atwood est mystérieux, en construction. On suit les personnages sans savoir le pourquoi de leur situation, pourquoi qui se construit peu à peu, en filigranes. Suit le Premier homme et le complète. Qui sont Ren ? Toby ?
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Le temps du déluge est le deuxième tome d'une trilogie commencée avec le dernier homme. Ce deuxième roman couvre la même période de temps que le premier mais vue à travers les yeux d'autres personnages, Ren et Toby, d'anciennes adeptes des Jardiniers de Dieu. Avant l'effondrement, les Jardiniers de Dieu sont une secte écologiste et survivaliste. Leur chef, Adam I°, est convaincu que l'humanité sera bientôt détruite par une grande pandémie, le Déluge des Airs. Il faut donc s'y préparer : "Nous devons être prêts quand viendra le temps où ceux qui ont violé la confiance des Animaux -oui, ceux qui les ont effacés de la surface de la Terre où Dieu les avait placés- seront emporté par le Déluge des Airs, cette plaie qu'apporteront sur leurs ailes les Anges noirs de Dieu filant dans la nuit, et les avions, et les hélicoptères, et les trains à grande vitesse, et les camions, et les autres moyens de transport. (...)

Edifions nos Ararats avec soin, mes Amis. Stockons-y notre prévoyance, en plus de nos légumes secs et de nos conserves. Et camouflons-les à la perfection.

Que Dieu nous arrache au filet de l'oiseleur, qu'il nous couvre de ses ailes pour que nous trouvions sous son pennage un abri, comme il est dit dans le psaume 91; et nous ne craindrons pas la peste qui marche en la ténèbre, ni le fléau qui dévaste à midi.

Puis-je vous rappeler à tous qu'il est d'une importance cruciale de se laver les mains au moins sept fois chaque jour, et chaque fois que vous avez rencontré un étranger. Il n'est pas trop tôt pour vous habituer à cette précaution essentielle.

Evitez tous les gens qui éternuent."

Les Jardiniers de Dieu vivent de jardinage, de récupération et de troc, ils préparent des stocks cachés de nourriture, les Ararats et enseignent à leurs enfants les gestes qui sauvent : distinguer les plantes qui soignent, qui nourrissent, qui tuent; chasser -mais uniquement en cas d'absolue nécessité car ils sont végétariens. Ren a été éduquée ainsi après que sa mère eut quitté le compound (une ville privée sécurisée appartenant à une grande compagnie) où elle vivait. Toby est plus âgée. Spécialiste des soins naturels elle est devenue une Eve, une des cheffes de la communauté. Toutes les deux ont dû cependant quitter la secte, à des moments et pour des raisons différentes mais lors de l'effondrement ce qu'elles y ont appris leur est d'un grand secours.

Construit comme le dernier homme avec des aller-retour entre passé et présent le temps du déluge apporte des précisions complémentaires sur la vie dans le monde d'avant, en dehors des compounds cette fois, les Jardiniers de Dieu vivant à la limite des plèbezones. Certains endroits des plèbezones peuvent être très dangereux. On y croise des plèberats, des enfants des rues qui survivent de rapine, et des gangs parfois à la solde des Corps, les Corporations, les grandes firmes qui dirigent le pays. Elles appuient aussi leur pouvoir sur le CorpSeCorps, leur police privée qui assure la sécurité des compounds et pourchasse les dissidents. Les Jardiniers de Dieu ne sont pas dans leur collimateur car ce groupe est non-violent et bénéficie donc de la sympathie du public. Ce serait trop couteux de les déclarer terroristes. Ce monde est celui où certains gestes qui passent pour engagés aujourd'hui se sont banalisés : on fonctionne à l'électricité solaire, on mange des sojacisses et des sojardines. Processus de récupération abouti au profit des grandes marques qui arrivent de plus à rendre désirables des choses peu ragoûtantes. Ainsi SecretBurgers porte ce nom car nul ne sait jamais quel type de protéine animale entre dans leur composition et CaféSympa développe des variétés de café OGM et exploite les producteurs.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'ai trouvé ce deuxième tome encore meilleur que le premier. Il y a beaucoup plus de personnages et donc plus d'action. J'ai apprécié la façon dont Margaret Atwood fait le lien entre les deux romans. On retrouve, à l'occasion, certains événements déjà présentés dans le dernier homme mais vus par quelqu'un d'autre. Cela complète la connaissance qu'on a des personnages. L'autrice nous informe dans les remerciements que les noms attribués à certains personnages sont ceux de quidam qui ont participé à des ventes aux enchères au profit d'associations caritatives. J'ai trouvé cela amusant.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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