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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Soyons fous! Si je vous dis Marguerite Audoux , vous me répondrez unanimes je ne connais pas ! Si je vous dis prix Fémina 1910 Marie-Claire, en choeur je persiste et je signe je vous entends me clamer mais je n'étais pas né! Si je vous dis moi non plus, sur vous me croirez , si je vous dis que c'est un roman que j'ai dévoré un peu moins , si je vous dis que c'est un petit bijou vous demanderez à réfléchir ... je persiste et je signe si vous appréciez la littérature
Je me contenterai de céder la plume à Octave Mirbeau qui préfaça ce livre à sa parution chez Fasquelle après s'être battu pour cela:"Il m'est doux de parler de ce livre admirable,et je voudrais, dans la foi de mon âme, y intéresser tous ceux qui aiment encore la lecture. Comme moi-même, ils y goûteront des joies rares, ils y sentiront une émotion nouvelle et très forte."
Publiée en 1910, cette autobiographie , ce roman d'apprentissage nous parle vrai, l'écriture est fluide et simple mais nous parle avec le coeur d'un monde de petits de la campagne , des vicissitudes d'être orphelin, de la dureté de la vie à cette époque sans falbalas, ni esbroufes . Coup de coeur sans aucun doute
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« Lisez Marie-Claire... Et quand vous l'aurez lue, sans vouloir blesser personne, vous vous demanderez quel est parmi nos écrivains - et je parle des plus glorieux - celui qui eût pu écrire un tel livre, avec cette mesure impeccable, cette pureté et cette grandeur rayonnantes. » Octave Mirbeau - Préface

Prix Fémina en 1910, ce roman est d'une beauté époustouflante. C'est écrit avec toute la poésie contenue dans les yeux d'une enfant, par une autodidacte passionnée de lecture, qui raconte sa rude vie jusqu'à ses dix-huit ans.

« Les moutons ne trouvaient rien à manger ; ils couraient de tous côtés. Je ne les laissais pas s'écarter ; ils ressemblaient eux-mêmes à de la neige qui aurait bougé (...) Tout le bois était occupé à se débarrasser de la neige qui l'alourdissait : les grosses branches la rejetaient d'un seul coup, pendant que d'autres, plus faibles, se balançaient pour la faire glisser à terre. »

Petite, après le décès de sa mère, elle est confiée à des religieuses, puis ira travailler dans une ferme en Sologne, comme bergère puis lingère.
Dans la simplicité des termes, il ressort une une sincérité, une candeur qui donne force et profondeur aux sentiments ressentis par cet enfant.

On comprend au travers de son regard bien plus que ce que l'enfant comprend de la vie, de certaines situations qui lui sont étrangères de par son jeune âge. Quel tour de force en si peu de mots d'une innocence touchante.

« Je me glissai dans la chambre de mes parents et je fus bien étonnée de voir que ma mère avait une grande bougie allumée près de son lit. Mon père se penchait sur le pied du lit, pour regarder ma mère, qui dormait les mains croisées sur sa poitrine. »
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Marie-Claire est une toute petite fille lorsque sa mère meurt.
Confiée un temps avec sa soeur à la voisine, elle est bien vite emmenée à l'orphelinat, abandonnée par son père.
Soeur Marie-Aimée la prend rapidement sous son aile, lui offrant un soutien maternel aimant.
Cet amour que Soeur Marie-Aimée ne craint pas de montrer attire à Marie-Claire quelques inimitiés bien senties, dont la Mère Supérieure qui la fait placer dans une ferme à douze ans, pour briser l'orgueil qu'elle lui suppose.

En dire davantage, c'est tout raconter. Cela ne changerait rien au plaisir de la lecture tant ce petit livre est un chef d'oeuvre, mais ce serait un peu dommage tout de même.

Tout y est juste, pour dire l'enfance et ses découvertes. Le récit des jours à l'orphelinat, de l'amour non dénué d'exigence de Soeur Marie-Aimée, des mystères auxquels l'enfant assiste sans les comprendre, des camarades, du rythme quotidien, des injustices ravageuses, des chagrins dévastateurs, tout est raconté dans une langue précise et délicate, qui donne vie aux faits et aux gens.

C'est la même langue qui décrit ensuite superbement la Sologne, les travaux des champs, la nature accueillante ou hostile, les liens qui se nouent entre les êtres. Il y entre beaucoup d'amour et de fraternité pour parler d'Eugène, de Pauline, de Maître Sylvain, du vacher, de Jean le Rouge...

Et lorsque le coeur de Marie-Claire va battre pour ce jeune homme à la blouse de laboureur bien nette, les mots seront au plus près de la noblesse des sentiments qu'ils partagent.

La première fois que j'ai lu Marie-Claire, je devais avoir dix-huit ans et j'avais pioché ce livre au hasard dans les bacs de vieux poches d'un magasin de livres d'occasion.
Je l'avais dévoré, touchée en plein coeur par la sincérité, la douceur, la beauté de cette plume.
Ce sont les plus belles pages d'enfance que j'aie jamais lues.
L'image de cette toute petite fille blottie sur son petit banc, au creux du pupitre de Soeur Marie-Aimée, est inoubliable.
Et j'avais eu l'impression d'enfoncer moi aussi mes sabots dans la neige à la suite des moutons de Marie-Claire...

Je n'avais jamais entendu parler de Marguerite Audoux, une couturière rendue à moitié aveugle de s'user les yeux sur son ouvrage, qui s'était largement inspirée de sa vie pour son premier roman publié en 1910. Elle n'était pas particulièrement instruite, sa sensibilité et son intelligence rêveuse se sont exprimées avec la délicatesse qu'elle portait en elle, naturellement.

Admirée en son temps par Mirbeau ( qui a bien volontiers préfacé Marie-Claire) et Gide, elle est tombée dans l'oubli et c'est une injustice. Heureusement, il y a des bacs de vieux poches dans lesquels on peut attraper des merveilles, et des sites de lecteurs pour faire passer le mot.
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Comme sur certains visages, dans certains regards, certains tableaux, la lumière est mise en valeur par l'obscurité. L'écriture simple et cristalline de Marguerite Audoux ne dévoile rien des ressorts profonds d'une âme sincère. La musique si personnelle de cette oeuvre tient autant à cette réserve qu'à la force innocente du désir.
Pour moi c'est un chef-d'oeuvre littéraire.
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Il y a quelques semaines, j'ai écouté un podcast de l'excellente émission de France Culture, Entendez-vous l'éco, consacré à la Belle Epoque, et, en son deuxième volet, à la condition des femmes ouvrières, en s'appuyant sur l'oeuvre de Marguerite Audoux.

Les extraits de ses romans illustrant l'émission m'avaient bien plu, j'ai cherché et rapidement trouvé une version électronique de ses oeuvres complètes, et je me suis plongée aussitôt dans Marie-Claire, premier volet de son autobiographie romancée (peut-on parler d'autofiction pour un roman de 1910 ?).

A la mort de ses parents, Marie Claire est envoyée dans un orphelinat, seule sa soeur pouvant être recueillie par une cousine. Elle se lie d'amitié avec Soeur Marie-Aimée, qui a pour Marie-Claire des sentiments presque maternels.

Mais l'enfant doit quitter le couvent et est placée comme bergère dans une famille de fermiers de Sologne. Un quotidien rude, travailleur, où tous sont logés à la même enseigne. 

Dans une langue simple, un style très clair et précis, Marguerite Audoux raconte en phrase simples le quotidien de la campagne où, en hiver, des loups viennent encore emporter des moutons ! Où les convenances doivent être respectées, et où il est hors de question d'imaginer des relations inter-classes sociales.

La fin du roman nous la voit embarquer dans un train pour Paris où elle deviendra ouvrière.

A suivre donc, très bientôt ! 

A noter que ce roman a été préfacé par Octave Mirbeau et a reçu le Prix Femina en 1910 ! 

Il a, par ailleurs , inspiré le titre du magazine éponyme.


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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C'est une relecture. Ce livre est toujours aussi pur et lumineux pour moi. Je le garde dans ma bibliothèque et j'ai toujours plaisir à le relire.
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Voilà une histoire toute simple, celle d'une petite fille qui se retrouve dans un orphelinat. La mère est morte, le père s'en va et deux petites filles se retrouvent dans une grande maison. C'est l'histoire de la plus jeune que nous suivrons . Perdue dans ce grand bâtiment, sans repère, elle va découvrir les autres fillettes et soeur Marie Aimée qui va la protéger.

Finalement le temps de l'orphelinat se termine et Marie-Claire se retrouve bergère dans la campagne solognote.

De pas en pas on accompagne cette petite Maire-Claire jusqu'à son départ pour Paris.

Le texte est d'une finesse et d'une beauté rare, rien en trop, un ton juste c'est un petit bijou . le récit des amours de soeur Marie Aimée est d'une rare délicatesse. Cette auteure oubliée, qui néanmoins eut le prix Fémina , mérite vraiment d'être redécouverte ( texte trouvé sur liseuse pour ma part ).
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Avec une écriture sans effet de manche, très pure et sobre, Marie-claire retrace l'enfance et la jeunesse de son héroïne éponyme, depuis le décès de sa mère, l'abandon de son père alcoolique, puis l'orphelinat et enfin le placement en tant que bergère.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est la façon dont personne ne lui laisse aucun choix. Elle devient bergère comme une punition de la Mère supérieure contre une autre religieuse qui a pris la jeune femme en affection. Elle est placée dans une ferme qu'elle n'a pas choisie, et heureusement les patrons sont bons pour elle, mais tout de même, on en retire l'impression qu'elle est oubliée en tant qu'humain de son père, de sa soeur, de certaines religieuses, des seconds fermiers....
Un très beau livre à redécouvrir car un peu oublié de nos jours.
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Marguerite Audoux est une orpheline qui fut servante de ferme et ouvrière, et qui un jour, en secret, prit la plume. Marie-Claire et sa suite, "L'atelier de Marie-Claire" (qui forment en réalité un seul livre et une seule histoire), sont insurpassables en terme de poésie, de simplicité dans la langue, d'intensité, et de beauté dans les images. "Les bons livres ont une puissance indestructible. De si loin qu'ils arrivent, ils se révèlent toujours..." écrit Octave Mirbeau dans sa préface du livre. Et "Je ne veux blesser personne, mais citez moi un écrivain parmi nos écrivains les plus glorieux, qui aurait pu écrire un tel livre". C'est vrai, il s'agit là d'un chef-d'oeuvre éblouissant.
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Largement autobiographique, Marguerite Audoux y décrit son enfance dans la France provinciale de la fin du XIXème siècle. Dans un épuré mais jamais naïf, roman social autant que d'apprentissage, le récit pose la question de la construction de soi dans une totale insécurité affective et matérielle.
Je crois que j'aime ces textes un peu désuets par ce qu'ils racontent de l'enfance d'une génération désormais disparue. J'ai par exemple lu presque tous les Zola: j'ai toujours aimé me transporter dans ces modes de vie révolus qui mettent en évidence l'accélération de la marche du monde au vingtième siècle bien plus que n'importe quel manuel scolaire.


Lien : https://www.yaourtlivres.can..
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