Cet album, récompensé il y a peu par le prix Wolinski, commence par un décès. Celui en octobre 2018 de la grand-mère de l'autrice. 4 jours plus tard,
Aurélia Aurita débute un travail d'observation et de dessin dans le restaurant parisien de
Pierre Gagnaire. Commence alors une immersion dans une cuisine, le travail précis des cuisiniers, les parfums, les ingrédients... qui la ramènent dans son enfance, aux saveurs que sa grand-mère a fait naître.
Janvier 2019, on diagnostique à l'autrice un cancer du sein. Commence alors un long combat et avec lui la perte du goût, de l'appétit mais aussi l'oubli du corps.
Aurélia Aurita aborde tous ces sujets avec simplicité et franchise, adoptant un ton libre pour parler de l'intime: les amours, les amitiés, qui sont restées ou qui ont fui, les moments à l'hôpital... Elle revisite ses rapports amoureux, ses ex, elle raconte les moments qui la nourrissent comme ces balades sur le marché...
Le dessin est noir et blanc, souvent proche du croquis pris sur le vif qui correspond bien à un livre qui oscille entre cahier intime et documentaire. Seuls les aliments sont en couleurs, à l'aquarelle, aux crayons de couleurs et à la peinture japonaise à l'encre.
Aurélia Aurita fait passer l'émotion sans pathos, avec courage et nous transmet une leçon de vie.
Car cet album est aussi une ode à la vie et à ses plaisirs, au partage et à la transmission. "
La vie gourmande" est une quête épicurienne qui force l'admiration, car quoi qu'il arrive,
Aurélia Aurita a réussi à conserver son désir de gourmandise, dans tous les sens du terme. Un livre comme un élan vital !