«
Soudain, seuls », c'est un voyage de rêve devenu désastre.
C'est Louise qui se métamorphose en
Mike Horn au Cap Horn, c'est l'agonie en Patagonie.
Maladroitement, je galéje sur un sujet pourtant sensible, sérieux et parfaitement traité mais je préfère en rire qu'en pleurer.
Que feriez-vous si, vous l'avez compris, vous vous retrouviez seuls, avec votre compagnon à des centaines de milles de toutes traces de vie, au beau milieu de milliers de manchots ?
Je ne vous conseille pas de l'être…
Lisez ce roman, ne serait-ce que pour les réflexions personnelles qui fleuriront en vous.
Elles seront immortelles, intemporelles, irréelles.
Enfin, seuls, c'est un choix, un cocon souhaité, un moment cosy.
«
Soudain, seuls », c'est gérer l'ingérable, c'est se retrouver dans une situation insupportable, insurmontable, tout votre univers usuel, familier disparaît, tout ce qui a fait votre humanité explose. En un clin d'oeil la mort vous colle au corps. Que devient alors l'amour de l'autre ? L'estime de soi ? Même l'amour propre devient sale…
Maintenant, supposons qu'après mille épreuves répugnantes, exténuantes, il faille gérer un retour, digérer de l'otarie ça n'a pas été une plaisanterie mais réintégrer sa vie de fonctionnaire dans le 15ème arrondissement, c'est carrément surréaliste, voire suicidaire.
Que faire ? Sa star devant les médias! Celle qui est revenue d'où personne ne revient.
Louise, prends-garde, tu vas te perdre bien plus loin que cette putain de Patagonie, dans un pays bien plus moche et bien plus grand, l'Avanie.
Echappe-toi, va t'en encore, va vider ta détresse, ton trop-plein d'enfer dans des territoires dépouillés qui amplifient ta hardiesse et apaisent ta souffrance, vers la délivrance.
Si seulement ce roman n'était que bien écrit, mais il est aussi crédible, plausible et, pour moi ce rendu authentique n'est dû qu'à la carrière, au cran et au charisme de cette grande dame de la navigation qu'est Mme Autissier.