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sur 1233 notes
Elle ne m'arrange pas trop Isabelle Autissier parce que moi j'aime bien mettre les gens dans des cases comme maman m'a appris: un peintre ça peint, un musicien ça joue de la musique, un navigateur ça navigue. Chacun à sa place, ça me rassure, plus facile pour mon cerveau déjà bien encombré.
Ok mais une Isabelle Autissier ça se range où du coup? Parce que jusqu'à présent je la mettais dans la case Kersauson et Tabarly, suuuuuper loin de Hugo ou Sagan, voyez? Et voilà qu'elle s'est mise à écrire (et ça ne date pas d'hier, autant dire que j'ai raté de sacrés épisodes...) et avec talent en plus la bougresse. Ca m'aurait pas mal arrangé qu'elle écrive comme un pied pas marin. Mais non, faut que madame excelle et vienne chambouler mon rangement.

Pour l'histoire de Soudain, seuls, je vais faire ma paresseuse. En gros, vous imaginez: Koh Lanta moderne, un jeune couple en mode survivor sur une île proche de l'Antarctique, du manchot comme casse-croûte et pas de Denis Brogniart à l'horizon. Plusieurs mois à se dépatouiller, avec promesse d'un retour devant les projecteurs en cas de victoire sur dame Nature. Mais ici, ce n'est pas de la téléréalité, c'est la vraie vie, et ce n'est pas tf1, donc pas de pub.

Ce roman m'a enchantée déjà du fait qu'il présente deux histoires en une (difficile d'en dire davantage sans briser le charme), chacune aussi saisissante et captivante l'une que l'autre. Et on est face à une merveille d'écriture, sobre et soignée, dans un style ni trop peu ni trop. Aucun mot à rajouter, pas une ligne à retirer.
Isabelle Autissier sait transmettre les émotions et les états d'âme de ses personnages sans emphase ni voyeurisme malsain. Elle sait tenir son lecteur en haleine avec une aventure psychologique et humaine sans sombrer dans un excès de péripéties rocambolesques. Elle sait nous faire voyager dans des décors inédits sans crouler sous des effets cartes postales à deux euros. Elle sait enfin adroitement amener son lecteur à s'interroger sur le sens de la vie et sa propre existence sans le juger ni le condamner.
Bon, elle a tout pigé en fait: elle sait écrire. Respect donc, I am bluffèd.

Du coup pour en revenir à mon rangement cérébral, je vais me séparer de Marc Levy dans ma case écrivain pour faire de la place à cette grande dame. Voilà, tout est en ordre maintenant.
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Ils sont grands. Ils sont beaux. Ils sont forts. Ils sont intelligents. Ils sont jeunes.
Lui est passionné par la mer. Elle, par la montagne. Leurs vies se croisent et s'entrecroisent. Pour sceller leur union et ne pas tomber dans la routine, Ludovic persuade Louise d'aller faire une bonne virée en bateau pour découvrir quelques endroits reculés de notre jolie planète. Elle sera difficile à convaincre, mais finira par accepter pour ne rien regretter plus tard.
Leur aventure bégayera sur les cinquantièmes rugissants alors qu'ils sont en reconnaissance sur une île interdite aux touristes et que d'un coup de baguette magique le vent fasse disparaitre leur moyen de navigation.
Soudain, seuls et livré à eux-mêmes avec peu d'espoir d'être sauvé puisque cette île n'est ni sur le parcours de la marine marchande ni touristique.
Alors que faire ! Que faire pour survivre !
C'est cette question mille fois traités dans la littérature mondiale qu'Isabelle Autissier s'interroge et nous interroge avec ce livre.
Et dès le premier chapitre le ton est donné, je me suis littéralement laissé faire. J'ai fait confiance à l'auteure et grand bien m'en a pris car je me suis retrouvé pris dans tourbillon d'aventures que ne je ne me suis pas lassé d'arpenter. Isabelle Autissier est aussi forte pour nous peindre les décors de la vie sauvage que pour nous décrire la palette des émotions qui tiraille nos deux héros. Un langage vif et léger, doux et violent nous renvoie à nos propres craintes : et-moi comment m'en sortirai-je ?
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Ce livre me donne envie de partir sur une île déserte, juste pour le plaisir de savourer de nouveau ces pages sublimes sans être dérangée ni interrompue pendant ma lecture.
Pourquoi ? Lisez-le et vous comprendrez. Je ne veux rien vous dévoiler, et vous laisser le plaisir de la découverte. Découverte que j'ai faite en attaquant ma lecture sans rien savoir : je n'ai lu ni la quatrième de couverture ni aucune critique, rien. Et je m'en félicite.
Je connaissais les exploits de navigatrice d'Isabelle Autissier, et je m'attendais à un récit passionnant de ses aventures maritimes. Je ne savais rien de ses talents d'écrivain. Quelle formidable surprise, et quel bonheur de lecture !
Dès le début, je comprends mon erreur : ce n'est pas un récit que j'ai sous les yeux, c'est un roman. Et quel roman !
Dès les premières lignes j'apprécie le style et le contenu m'enchante. Je suis conquise et n'ai qu'une envie : découvrir l'histoire, me laisser emporter par les mots de l'auteur.
Tous les ingrédients sont là pour faire de ces pages un roman extraordinaire. Le fond et la forme : tout y est.
Le fond : une histoire prenante, captivante, qui vous remue de la tête aux pieds et ne vous lâche plus.
La forme : un style magnifique. Du travail d'orfèvre. Chaque phrase est taillée avec soin. Chaque mot est à sa place. Rien ne manque, rien n'est en trop. Et les émotions vous sautent à la figure, vous prennent à la gorge.
Ce roman m'a secouée comme j'aime qu'un livre le fasse. J'ai envie d'en parler à tout le monde autour de moi, de crier par la fenêtre "lisez-le" tout en brandissant mon exemplaire. Voilà dans quel état je suis ! Un état second dans lequel seuls quelques livres très rares savent vous plonger. Que c'est bon !
Vous qui n'avez pas encore lu "Soudain, seuls", je vous envie. Vous allez pouvoir à votre tour vivre les heures passionnantes que j'ai vécues dans ces pages. Saisissez votre chance !
Vient maintenant le temps des remerciements.
Les premiers vont à Isabelle Autissier, naturellement. Merci, merci, pour ces heures enchantées, et pardonnez-moi de n'avoir pas votre talent pour mieux vous exprimer ma reconnaissance.
Un immense merci à Babelio qui par ses opérations masse critique nous offre régulièrement de formidables découvertes.
Et merci aux éditions Stock pour ce cadeau précieux. Cette année, le père Noël est passé chez moi en juillet !
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Les aventures de Robinson Crusoe, c'est une petite promenade de santé à côté de ce que vont vivre Louise et Ludovic, partis naviguer sur les mers australes.

En effet, l'île qui les retient prisonniers à la suite d'une tempête qui a libéré leur navire de ses amarres n'est pas un paradis terrestre. C'est un caillou désertique, avec quelques ruines rouillées d'une station baleinière, pas de fruitiers, pas de végétations : le régime sera hyperprotéiné ou ne sera pas si l'on ne trouve pas rapidement le moyen de capturer la faune résidente : des manchots ou des oiseaux, otaries le dimanche. de quoi faire disparaître des excédents graisseux si l'on en a.
Ce ne sera pas non plus une expérience de solitude : et c'est pire. Dans l'adversité, la vie de couple est mise à mal, les griefs quotidiens font remonter à la surface d'autres malaises plus profonds, enfouis sous des concessions quotidiennes. Mais là, l'enjeu est de taille, c'est de survie qu'il s'agit. Les décisions pèseront lourd sur l'avenir.
Si Louise s'en sort c'est au prix d'un délabrement physique, récupérable celui-là, mais aussi d'une prise de conscience inévitable inhérente à cette épreuve initiatique. L'abondance, le confort, les multiples intermédiaires qui masquent l'origine de nos biens, nous font oublier à quel point nous sommes démunis dans une nature hostile, moins adaptés que le moindre animal, plus fragiles que nos ancêtres lointains.

C'est un beau roman d'aventures, doublé d'un thriller psychologique et d'une étude sociale : autant dire un plat complet pour dévoreur de livres.
L'écriture est en phase avec le sujet, la documentation est fouillée : c'est du zéro faute.
A lire sans modération

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J'ai vu récemment la bande-annonce du film, sorti il y a peu, s'inspirant du roman d'Isabelle Autissier. le synopsis m'a tout de suite attirée, mais comme je déteste voir une adaptation cinématographique avant de prendre connaissance de l'oeuvre originale, je fais donc les choses dans l'ordre et commence par lire le roman. Roman dont je n'avais jamais entendu parler par ailleurs, ou que j'avais oublié... du reste, je ne savais même pas qu'Isabelle Autissier écrivait.

"Soudain, seuls" peut être qualifié de robinsonnade moderne. Nous y suivons un couple qui, pendant une année sabbatique, ont décidé d'échapper à leur quotidien parisien en prenant le large vers l'Atlantique Sud. Attirés par les paysages et ce que la nature à offrir, Louise et Ludovic font halte sur une ancienne base baleinière, aujourd'hui réserve naturelle, lorsqu'ils sont surpris par une tempête. Après avoir passé la nuit à l'abri dans ce qu'il reste des bâtiments, ils découvrent au petit matin que leur bateau a disparu...

C'est là que la robinsonnade commence, car seuls sur cette île déserte, il leur faut apprendre les rudiments de la survie. Robinson Crusoé, lui, avait l'avantage d'être seul. Je dis "avantage" parce qu'il n'avait personne sur qui rejeter la faute du naufrage, il faisait comme bon lui semblait également. Là, ils sont deux. En soi, ça leur fait de la compagnie, d'autant qu'ils s'aiment, sans l'ombre d'un doute. Mais les petites querelles de couple qui semblent anodines au quotidien ne le sont plus forcément quand on est coincés sur une île déserte, que l'espoir de secours s'amenuise de jour en jour, que la faim devient une obsession et que l'hiver approche... Ils s'aiment mais, au vu des circonstances, la "vraie" nature de chacun prend le dessus et chacun doit composer avec les qualités et les défauts de l'autre (encore plus qu'avant du moins).

Le fait d'être coincés là-bas est bénéfique pour le lecteur en tout cas car, de son petit chez-soi bien confortable, il découvre par les yeux des protagonistes une nature sauvage hostile mais à couper le souffle : de l'eau et des icebergs à perte de vue, de la neige selon la saison, des éléphants de mer, des otaries et toute une colonie de manchots.

Mais si l'autrice décrit superbement les décors, tout comme elle sait trouver les bons mots pour dépeindre les moindres ressentis des protagonistes, son style aux phrases courtes (et la conjugaison au présent n'aidant pas) est plutôt haché. Pas désagréable pour autant, voire même poétique par moments, mais pas toujours très coulant. Il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour trouver le bon rythme et la bonne intonation (dans ma tête s'entend). Elle sait, en revanche, faire communion entre les humeurs des personnages et la nature qui les entoure, en fonction de la manière dont ils la perçoivent, selon comment ils se sentent, selon le climat plus ou moins clément. C'est souvent très joliment exprimé.

Quant à l'histoire elle-même, j'ai beaucoup aimé la première partie, d'autant que ça prend un tournant inattentu. J'ai un peu moins aimé la seconde, car déçue de retrouver la civilisation si tôt. Je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages, même si on se sent relativement proche d'eux, de Louise notamment, la faute sans doute au style d'écriture.

Ce n'était pas aussi prenant que ce que j'en attendais, mais c'était tout de même une lecture plaisante. La bande-annonce du film m'avait laissé entrevoir quelque chose d'un peu plus intense, je ne rejoindrai donc pas les nombreux avis dithyrambiques, même si ce roman n'en est pas moins une agréable découverte.
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Il y a des femmes qui font tout bien.

Elles montent sur un voilier et elles sont les premières à faire le tour du monde à la voile.
Elles changent d'ondes, passent sur celles de France Inter et nous  content des histoires .
Elles écrivent un premier bouquin et c'est un prix littéraire.

Des courses de marins, des contes de marins, des bouquins de marins.
On devrait pouvoir dire de "marines", féminin oblige!

 Isabelle Autissier est de cette trempe-là.

Soudain, seuls n'est pas son coup d'essai, mais c'est -presque- un coup de maître. Sans longueur, circonlocutions, préambule oiseux, nous sommes jetés à la baille!

Ludovic et Louise sont sur un bateau. Le bateau accoste, en douce,  sur une île réservée aux seuls animaux.  Ludovic et Louise sont sur l' île. Le  bateau tombe à l'eau. Qu'est ce qui reste? Ludovic et Louise sur l' île.

Soudain, seuls..

Dans les histoires de notre enfance, on tomberait en pleine robinsonnade. Et comment ils se sont construits une cabane, et comment ils ont appris à se nourrir, à se vêtir, à se chauffer.  Et comment ils ont apprivoisé les bêtes sauvages ou les sauvages tout court.

Sauf que là,  non.

La survie,  ça n' a rien de rigolo , rien d'automatique quand on est les enfants gâtés de la consommation et de la technologie. Ça ressemblerait plutôt à un cafouillage de bricoleur du dimanche, à  un bidouillage maladroit et incompétent.

La survie ça ne respire pas le retour à la vie naturelle, le paul-et -virginien "back to the trees" . Ça a même tout l'air d'
un carnage, dans la droite ligne du massacre de masse des espèces (trop) tardivement protégées qui a eu lieu à  la même place.

La survie ça ne fleure pas la solidarité ni l'éthique humaniste non plus. Ce serait plutôt le radeau de la Méduse,  ou les naufragés du Fairchild FH 227 en pleine cordillère des Andes, si vous voyez ce que je veux dire.

Terrible bouquin, magnifiquement écrit, qu'on ne peut lâcher. 

Mon seul bémol - et la 5eme étoile est tombée de son firmament- vient de la dernière partie qui m'a déçue en  édulcorant les précédentes dans un lissage cosmétique fait de coaching, de management, de best seller, de presse à sensation et de l'inévitable résilience ...


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Entre potes ou en famille, une semaine à la voile c'est souvent l'extase intégrale (si tant est que les moussaillons aient passé l'âge de rendre leur quatre-heures sur le pont arrière dès le premier roulis).

Chez Autissier la notion de plaisance est un peu plus musclée. Son jeune couple de citadins en mal de ressourcement a pris le large pour un périple ambitieux. Appareillage en Normandie, traversée de l'Atlantique et cabotage le long des côtes sud-américaines jusqu'à la Terre de Feu, puis cap vers l'Océan Indien. Et c'est là comme qui dirait le début des contrariétés…

Ce n'était que l'introduction, et désormais il sera bien moins question de navigation que de tentative de survie sur une île coupée du monde.

Soleil de plomb, cueillettes miraculeuses et jupette en fibre de bananier (faut vraiment que t'arrêtes de regarder Koh-Lanta toi)... tu te vois déjà robinsonner quelques semaines en amoureux en attendant la cavalerie ?
Nenni.
Ici chérie c'est l'Atlantique Sud et ses Cinquantièmes hurlants, quelques 800 milles à l'est des Malouines (et non pas «entre la Patagonie et le cap Horn» selon la quatrième de couverture qui nous prend vraiment pour des truffes en géo). Panoramas prodigieux, glaciers terrifiants, pétrels géants et colonies d'otaries, manchot à volonté au petit-déjeuner, et au déjeuner, et aussi au dîner pendant qu'on y est, tout est compris dans le forfait. Quelque part entre 28 et 32 sur l'échelle de la paumitude en milieu hostile, c'est pour dire.

Impossible toutefois de lâcher ce récit pourtant féroce. L'aventure idyllique sombre dans une atmosphère inévitablement glaçante, toujours plus oppressante, mais d'une plume aussi harmonieuse qu'efficace Cap'tain Autissier, qui cumule décidément bien des talents (c'est un peu énervant), raconte à merveille les conditions extrêmes et la détresse humaine, inspirant qui plus outre d'intéressantes pistes de réflexion sur l'instinct de survie et la perte des repères sociaux. Captivant de bout en bout.

Unique restriction personnelle, rapport aux vacances à la voile et aux mouillages sauvages je ne suis plus très sûre de mon enthousiasme... (merci bien Isabelle).



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Avertissement à ceux qui ont adoré ce roman, qui l'ont porté aux nues : NE LISEZ PAS MA CRITIQUE. Sinon, vous serez très malheureux, et je vous comprendrai.

Mais par honnêteté intellectuelle – rien que pour ça - , je me dois de donner la sensation que j'ai éprouvée tout au long de cette lecture, quoique moins prononcée dans la 2e partie : l'agacement. Pur, total, infini.
Il va donc falloir que je m'explique, que je parle de cette histoire dont les critiques sur Babelio m'avaient galvanisée.

Allons-y, alors.

Louise et Ludovic sont très jeunes et fous amoureux l'un de l'autre. Ils décident de faire le tour de l'Atlantique (Antilles, Patagonie, Afrique du Sud). Cette décision ne s'est pas faite sans mal, parce que Louise, alpiniste chevronnée mais d'une nature réservée et peu aventureuse, rechigne à suivre son compagnon Ludovic, pur produit de notre société formatée par Internet. Mais ils partent. Et ils se retrouvent sur une île d'où il y a des années et des années, on pêchait la baleine. Cette île, devenue réserve naturelle interdite aux humains, est abandonnée. Eux aussi...
Ce récit d'une survie dans une nature âpre m'a prodigieusement ennuyée. Les phrases assez courtes, les descriptions réalistes au style peu recherché, sans presqu'aucune image, au vocabulaire plat, tout ceci m'a déjà rebutée. Je me surprenais à soupirer. Encore un peu, et j'allais souligner les phrases mal formulées ou les expressions stéréotypées, comme s'il s'agissait d'une copie d'élève.

Je continue ? Il est toujours temps d'arrêter de lire ma critique ! Je vous avais prévenus !
La psychologie, maintenant. Oui, le point de vue omniscient permet de plonger dans les cerveaux des 2 protagonistes, mais cela me semble si artificiel, si peu approfondi. Les semaines passent, et nous survolons les faits et gestes des personnages ainsi que leurs pensées. J'ai l'impression que tout se contredit car tout va si vite. Je n'ai pas le temps d'assimiler les réactions humaines et de me les approprier qu'un comportement totalement différent se pointe et annule ce qui vient d'être si laborieusement démontré.
Et pourtant, par moments, l'auteure s'appesantit sur certaines descriptions, les détaille à l'envi, comme si nous étions incapables de comprendre. Ecoeurement, donc. Sensation d'être prise pour une potiche.

Je n'aborderai pas la deuxième partie pour ne pas déflorer l'histoire pour les futurs lecteurs, je peux juste dire qu'elle m'a un peu moins ennuyée. Psychologie un peu mieux cernée, peut-être ?
Mais le mal était fait. J'ai refermé ce roman avec soulagement.
Et appréhension en pensant à ma critique...

Pour terminer – et je n'essaie pas de me dédouaner - , je certifie que je respecte infiniment Mme Autissier en tant qu'immense sportive pleine de courage et de détermination.
Mais après avoir lu « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier, une oeuvre explosive, la comparaison se produit inéluctablement. En faveur de Tournier.

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Voici un ouvrage fort, prenant, bouleversant, étonnant, glaçant !

Un roman dense, un roman " voyage" fascinant, tout en tension, frissonnant, captivant, remarquablement écrit, lu d'une traite .....une force psychologique qui nous tient en haleine, d'une manière angoissante au sein d'un cruel et décisif huit- clos au départ d'un voyage riche et prometteur de belles émotions positives !

Comment résister, survivre au froid, à l'épuisement, à la faim, à la solitude ?
Comment sauver sa peau loin de tout ? Que ferions - nous dans une telle situation?
Comment s'organiser, lutter contre le désespoir? Apprendre les gestes de survie dans une nature aimée devenue aride et hostile ? En compagnie des otaries et des manchots ? Comment rester "normal "face à soi et à l'autre "dans des conditions extrêmes ? Comment ne pas régresser ? Se laisser aller ?
Comment recommencer à vivre si l'on s'en sort ?
Comment grandir dans les épreuves ?

L'écriture est sobre et élégante, simple et aérée , travaillée au millimètre à l'aide de magnifiques descriptions, au plus près des sentiments intimes qui traduisent l'effroi, la douleur, la peur ,le piège funeste de ce couple d'amoureux parti pour rêver dont l'odyssée vire au cauchemar ......
L'auteur s'investit avec une belle sensibilité , une analyse remarquable, beaucoup de doigté ......
Je n'ai pas l'habitude de lire des romans d'aventures mais celui-ci nous oblige à une réflexion incroyablement enrichissante sur les réflexes de survie dans un milieu hostile, sur le sens de la vie, sur le face à face avec l'autre, surtout , surtout avec nous- même......

Un livre coup de poing réussi que l'on va garder en soi ....pourtant j'ai hésité à le lire car il était encensé par la presse , ce dont j'ai tendance à me méfier.....
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Les voilà soudain seuls sur l'île, Jason a disparu, l'ancre a probablement chassé avec le coup vent de la nuit, laissant filer leur bateau. Le merveilleux tour du monde tourne au cauchemar, car l'aventure est implacable pour les deux jeunes parisiens en mal de sensations.

Perdue au milieu de l'Atlantique sud, l'ancienne station baleinière où ils ont atterri est déserte, et ses ressources sont pauvres. Ils n'ont que quelques otaries, manchots et autres pétrels à se mettre sous la dent, et encore, ils vont devoir se battre pour les tuer et les conserver. Face aux écueils de ce milieu hostile, la tension va crescendo. Le couple s'empêtre dans ses dissensions ; l'amour devient haine, la folie le guette.

Isabelle Autissier nous livre un conte cruel sur les difficultés des citadins à survivre dans une nature sauvage. Elle met à mal les rêves d'aventure de ceux qui veulent tout quitter pour une vie à laquelle ils ne sont pas préparés. Bien que le sujet ait été de multiples fois traité, la navigatrice romancière parvient à nous happer avec force, tout en délivrant un message écologique nécessaire.
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