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EAN : 9782724616804
750 pages
Les Presses de Sciences Po (15/01/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
En vingt ans, le problème climatique s'est hissé au sommet de l'agenda mondial et un processus multilatéral inédit s'est mis en place pour le traiter. Le bilan de ces négociations, qui ont notamment abouti au protocole de Kyoto, reste très limité. Mais comment l'apprécier précisément ? Revenant sur vingt ans de négociation, les auteurs analysent une gouvernance organisée autour de rendez-vous planétaires réguliers créant autant d'attentes que de désillusions ; qui s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà LE livre qu'il faut lire avant la COP 21, la vingt-et-unième Conférence des parties à la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques, plus connue sous le nom de Convention de Rio 1992. Son volume peut effrayer : près de 750 pages dont 80 pages d'une biographie foisonnante. Mais son exhaustivité est la garantie de comprendre toutes les facettes du « problème climatique », de ce « nouveau risque global » - pour reprendre le titre de la thèse soutenue en 2012 à l'EHESS par Stefan Aykut sous la direction de Amy Dahan.
le jeune chercheur et sa directrice de thèse nous font découvrir le « régime » climatique, un système complexe d'arènes et d'institutions. La gouvernance onusienne est souvent résumée aux négociations menées par les Etats parties à la Convention de Rio, même si elle ne s'y réduit pas. C'est dans ce cadre qu'a été signé en 1997 le protocole de Kyoto qui fixe des objectifs chiffrés et différenciés de réductions d'émissions et crée des mécanismes flexibles (par exemple les marchés de droits négociables) pour les atteindre.
Les acteurs principaux sont, comme dans toutes négociations internationales, les Etats dont la stratégie des plus importants (Etats-Unis, Europe, BRICs) est analysée dans trois longs chapitres. Particulièrement stimulants sont les développements consacrés à la politique climatique aux Etats-Unis qui résulte de la combinaison complexe de plusieurs facteurs : la politique intérieure (guerre idéologique entre Démocrates écologistes et Conservateurs climato-sceptiques), la politique extérieure (réticence atavique des Etats-Unis à se lier par des engagements internationaux contraignants), le mix énergétique (consommation de pétrole, de charbon et de gaz de schiste), l'attachement inébranlable à un mode de vie et la croyance prométhéenne dans le progrès technologique …
Mais les Etats ne sont pas seuls dans l'arène climatique. Ils doivent ménager une place à la société civile et à ses organisations non gouvernementales. Ils doivent composer avec les experts, qui ont trouvé des modalités d'organisation originales à travers notamment le GIEC.
Le bilan tiré de « 20 ans de négociations internationales » est amer. Spectateurs impuissants des COP successives – un chapitre entier est consacré aux espoirs excessifs (Hopenhagen) et à l'échec cinglant (Flopenhagen) de la COP15 à Copenhague en 2009 – les auteurs analysent une « fabrique de la lenteur » et un « schisme avec le réel » : les négociateurs poursuivent leur petit bonhomme de chemin, se battant sur des virgules, tandis que la crise climatique « réelle, profonde et durable » (p. 11) n'est pas traitée. Ce constat désillusionné conduit les auteurs à prôner un « autre ordre de gouvernementalité ». Ils appellent de leurs voeux le désenclavement du « régime » climatique qui devrait déborder de son cadre pour englober les questions agricoles, énergétiques, commerciales …. Les auteurs de manuel se muent en polémistes qui, pour enrayer une « catastrophe en train de se faire », se font les avocats « d'une métamorphose de notre modernité, d'une transformation globale des systèmes productifs, soit vers une modernisation écologique susceptible de préserver l'essentiel de nos modes de vie, soit vers la décroissance, contrôlée ou subie » (p. 16).
L'enjeu est trop grand pour être traitée en un jour. La planète ne sera pas sauvée à Paris en décembre 2015. L'obnubilation de la diplomatie française pour cette échéance risque de faire naître des espoirs qui ne pourront qu'être déçus. Plus réalistes, Aykut et Dahan attendent de la COP 21 « qu'elle constitue un pas (…) vers un nouveau régime climatique » (p. 645). On ne peut que leur donner raison.
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8eme Matinale de l'IFRIS - La gouvernance du climat : quel bilan ? Quels futurs ? Autour de l’ouvrage : Gouverner le climat ? 20 ans de négociations climatiques, Stefan Aykut, Amy Dahan. Presses de Sciences Po. Avril 2015
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