Ce douzième tome reprend les épisodes US #58 à #63 de cette série phare de Vertigo, prévue en 100 épisodes dès le départ.
Et ça débute très fort en compagnie de Wylie Times, Shepherd et Dizzy, sortis tout droit du tome précédent. C'est le fameux mot qui sert à activer les MinuteMen qui va mettre le feu aux poudres, causer la perte de Shepherd en précipiter le retour de Lono et Loop au centre des débats.
Après ce petit crochet par le désert et par la prison de Lono et Loop, le récit quitte définitivement l'ambiance envoutante de la Nouvelle Orléans pour recentrer les débats dans les rues de Miami. Une fois sur place, force est de constater que les événements du début d'album augmentent encore un peu les tensions entre les MinuteMen et le Trust. Les quatre derniers épisodes de l'album (Les enfants terribles #1 à #4) se concentrent d'ailleurs sur la famille Medici et sur leur entourage. L'action fait donc place à un festival de machinations, de magouilles, d'alliances et de trahisons, où tout le monde tente de se repositionner suite à la disparition de Shepherd et aux derniers coups (bas) de l'agent Graves.
Tout en retrouvant Megan, Augustus et son fils, le lecteur en apprend donc un peu plus sur ce puissant cartel composé de treize familles et prend pour ainsi dire place sur le gigantesque échiquier mis en place par un
Brian Azzarello en grande forme, qui déplace un à un ses pions avec la même aisance qu'un Kasparov au sommet de son art.
Si la toile de fond politique demeure tout de même encore assez floue, les personnages mis en avant par l'auteur sont à nouveau une véritable réussite. Anciens et nouveaux protagonistes se croisent dans un ballet de dialogues savoureux. Lono, Loop, Victor, Cole, Branch, Graves, ... sont tous au rendez-vous. Et comme si ça ne suffisait pas, l'auteur propose également de nouveaux personnages (secondaires) hauts en couleurs, qui ajoutent beaucoup de piment à l'intrigue, tels que Spain et son avocat Terry ou cette femme qui trompe son mari qui est en train de péter un fusible. Magistral !
Et pour couronner le tout, visuellement, l'argentin
Eduardo Risso ("Je suis un vampire") continue de nous soigner aux petits oignons en plongent ce scénario de fou dans une ambiance sombre qui s'installe au diapason de ce polar aussi intelligent que prenant.