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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zana, quelques jours avant sa mort, alors qu'elle était alitée dans une clinique, pleure les siens, son mari, Halim, et son père, et se demande si les jumeaux ont enfin fait la paix...
Yaqub, fils d'une famille libanaise, revient au pays après avoir passé 5 ans au Liban, seul son père était là pour l'accueillir à Rio de Janeiro. Il aurait d'ailleurs voulu qu'Omar, le jumeau de Yaqub, parte aussi au Liban mais Zana, sa femme, l'en dissuada. Omar fut ainsi élevé comme un fils unique, seul avec Rânia, sa soeur cadette, et Domingas, une petite indienne que le couple a recueillie. Dans l'avion qui les ramène à Manaus, Halim se demande comment vont se passer les retrouvailles de ses garçons. Ils ont été séparés alors qu'ils n'avaient que 13 ans et partageaient le même amour pour une jeune fille. Une bagarre éclate entre les jumeaux, si violente qu'elle laisse une cicatrice sur le visage de Yaqub. Une fois arrivés à la maison, le jeune homme est accueilli chaleureusement par toute la famille... sauf Omar. La tension est palpable dès les premiers instants...

Après l'incroyable Daytripper, les jumeaux brésiliens nous offrent à nouveau un album très dense et très fouillé. Ils revisitent le roman de Milton Hatoum intitulé "Companhia das Letras". L'on plonge dans cette famille libanaise, de la rencontre entre Halim et Zana à la mort de cette dernière. Entre les deux, les auteurs se concentrent sur nombre de personnages, les faisant évoluer au fil des ans, et dévoilent petit à petit les drames et les joies qui se jouent dans cette famille. Fábio Moon et Gabriel Bá nous montrent une fois de plus l'immensité de leur talent en nous offrant un récit foisonnant, très bien construit et à la narration impeccable. le noir et blanc profond et le trait anguleux desservent à merveille ces histoires de famille.
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Adaptation d'un roman de l'auteur brésilien Milton Hatoum, « Deux frères » se déroule essentiellement après la seconde guerre mondiale et raconte la destinée d'une famille libanaise installée à Manaus. le récit se focalise sur les jumeaux Yaqub et Omar, deux frères se haïssant depuis leur enfance. Deux frères aux caractères diamétralement opposés, séparés par un antagonisme inconciliable.

Pourquoi j'ai adoré ? Parce que c'est riche, dense, ambitieux, foisonnant, incroyablement bien construit en terme de narration. C'est une saga familiale à la beauté tragique qui se déploie au fil des pages, pleine de rancoeur et de non-dits. Beaucoup d'ellipses et de flash-back, des protagonistes à la psychologie très fouillée, une lecture pas toujours aisée, c'est un album qui se mérite et ça me convient tout à fait. La ville de Manaus est aussi un personnage à part entière. On suit son évolution, sa transformation urbaine, son passage vers la modernité. On ressent la proximité de l'Amazonie, la chaleur, l'humidité du climat, le soleil implacable et les pluies diluviennes. L'immersion est totale !

Niveau dessin, je suis fan de ce trait anguleux et de ce noir et blanc intense digne des grands maîtres argentins Eduardo Risso et José Munoz. le découpage est parfait et le format XXL de l'album offre à chaque case une rare profondeur, c'est bluffant.

Amour, passion, violence, doutes, colères, espoirs, mépris, trahison… il y a un caractère universel dans l'histoire de ses deux frères et de leur famille. Fabio Moon et Gabriel Ba ont su se jouer de la complexité du texte d'origine, donnant au récit une dynamique et un rythme parfaits. du grand art, le genre d'album exigeant et touffu qui procure un plaisir de lecture incomparable. Je me suis régalé, tout simplement.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Visuellement j'adore : Que du noir et blanc, aucune nuance de gris et des personnages aux profils directement sortis de peintures cubistes.
Pour l'histoire c'est rude. Une saga familiale raconté autour de deux jumeaux qui se détestent.... c'est pas joyeux. Enfin, si, le début est joyeux avec l'histoire d'amour des parents, mais ensuite tout est sombre, noir comme le dessin. Mais je me suis laissée embarquer, à découvrir les défauts et les travers de chacun.
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Un roman graphique passionnant dans lequel je me suis plongée pour quelques heures de voyage au Brésil. Je n'avais pas lu le roman initial et cette BD m'a donné envie de le lire. Ecrite par deux frères jumeaux (tient donc comme les protagonistes) elle est très dense au niveau des nombreux personnages et l'histoire de chacun d'entre eux. C'est un peu difficile au début de suivre avec les flash-back mais on prend vite le pli et on se délecte de cette histoire familiale où les rebondissements ne manquent pas.

J'ai aimé parce qu'il y a tout les ingrédients d'une saga familiale : les rivalités, les secrets, les non-dits, les mensonges, l'amour, la haine, la fierté, l'abandon, l'amitié. Mais je l'ai aimé aussi parce qu'il est très rare qu'on trouve une histoire sur des jumeaux qui ne sont pas fusionnels, Cela change vraiment des histoires habituelles et c'est très plaisant. On assiste à cette guerre fatricide en espérant toujours un revirement qui ferait que tout change. le contexte social et familial est très intéressant puisque nous sommes au moment de la seconde guerre mondiale et que les parents sont libanais donc immigrés.

Par ailleurs, j'ai moins aimé le graphisme que je trouve grossier (mais ce n'est que mon avis et cela ne gêne en rien la compréhension de l'histoire). Les 230 planches sont en noir et blanc et j'aurai préféré qu'elles soient en couleurs mais là aussi c'est très personnel. Par contre, on ressent la tension et la noirceur de ce qui se trame et c'est un bel hommage à la ville de Manaus qui est à elle seule un personnage. La taille des cases et de la BD donne un rythme et une ambiance particulière.

L'histoire est très noire, sombre et les personnages sont très réalistes et j'aime qu'ils aient tous un coté sombre et un coté lumineux comme dans la vraie vie rien n'est entièrement noir ou blanc. J'ai trouvé le travail sur la dualité très intéressant. C'est un projet ambitieux qui est très réussi et bien construit.

VERDICT

Une histoire dure mais belle, une adaptation réussie, un roman graphique qui mérite d'être découvert. Merci Urban Comics pour cette découverte !
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Brésil, années 1930. Deux frères jumeaux naissent dans une famille libanaise. Rongé par la jalousie, à l'adolescence, le cadet, Omar, agresse Yaqub, qui en garde une cicatrice au visage. L'aîné est alors envoyé cinq ans au Liban, dans l'espoir d'apaiser les tensions.

Deux Frères, histoire d'une lutte fratricide, s'inspire d'un roman contemporain de l'écrivain brésilien Milton Hatoum, lui-même originaire de Manaus, la ville qui sert de cadre à cette tragédie. Après Daytripper et L'Aliéniste, Fábio Moon et Gabriel Bá changent une nouvelle fois de style et optent pour un noir et blanc très graphique, pas toujours facile à lire, mais qui met en exergue la force et la violence de l'intrigue. de la première à la dernière page, on est agrippé par la puissance de ce roman graphique, ce portrait d'une famille dysfonctionnelle, hantée par les secrets, où chaque personnage est chargé d'ambiguïté.

Une très belle adaptation d'un roman en bande dessinée. À découvrir.
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Histoire d'un amour fraternel inexistant entre deux frères jumeaux, entretenue par la mère qui montre une réelle préférence dès la naissance. Un thème assez intéressant sur la fratrie, illustré en noir et blanc avec des personnages très anguleux. Un graphisme surprenant par sa simplicité mais qui se révèle très efficace sur certaines planches (notamment celles du patriarche de toute beauté).
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Depuis leur incontournable « Daytripper », Gabriel Ba et Fabio Moon se sont fait une belle petite place dans le monde du neuvième art. Après l'adaptation d'une nouvelle brésilienne de Machado de Assis avec « L'Aliéniste », les frères jumeaux revisitent un livre de Milton Hatoum intitulé « Dois Irmãos », datant de 2000.

« Deux frères » raconte l'histoire d'une famille libanaise dans le Brésil du XXième siècle. le récit se concentre sur Yaqub et Omar, deux frères jumeaux aux caractères diamétralement opposés, qui se haïssent depuis la plus tendre enfance. C'est une séparation durant près de cinq années, à l'âge de treize ans, qui est à la base de cette animosité réciproque qu'ils se vouent. Yaqub fut en effet envoyé au Liban, sur ses terres d'origine, tandis qu'Omar put rester au Brésil, dorloté par une mère qui l'a toujours considéré comme son favori.

C'est Naël, le fils de la bonne de la famille, qui raconte l'histoire de cette famille de Manaus, de la rencontre des parents, Halim et Zana, jusqu'à la mort de cette dernière. Au fil des pages et des années, les nombreux personnages évoluent, tout comme cette tension latente entre les deux frères, qui pèse visiblement sur les autres membres de la famille et qui atteint son paroxysme en fin d'album. Cette saga familiale qui met en avant une guerre fratricide tragique ne manque pas de rebondissements et parle d'amour, de rivalités, de trahisons, de secrets, d'ambitions, d'immigration, d'abandon, de non-dits et de haine… bref, une oeuvre riche en personnages et en émotions…

Puis, visuellement, le duo brésilien nous gratifie d'un dessin noir et blanc et d'un trait anguleux qui siéent parfaitement au récit et qui sont mis en valeur par le grand format de cet album.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'ai mis du temps à me procurer et à lire cette série, mais en définitive je ne regrette pas mon achat ! Déjà, parce que j'aime beaucoup ce que les auteurs ont déjà produit avec "Daytripper" ou L'Aliéniste, dans des scénarios réfléchis et qui prenaient leurs temps pour développer une histoire complexe.

Ici, c'est le même cas, puisque partant de l'histoire d'un roman, les auteurs vont prendre le temps de nous présenter la déchéance d'une famille à travers le combat que se livrent les deux frères. Cette famille est dysfonctionnelle, mais surtout elle représente un état d'esprit d'un certain moment. le père qui n'a pas voulu avoir d'enfants, la mère qui en voulait après la disparition de son père et en surprotège un, la fille qui ne se marie pas, le fils aimé par la mère et le fils qui réussit tout. Avec la servante d'origine amérindienne, le tout vu par le fils de cette servante, on obtient plusieurs personnages marquants et marqués, dont le déroulé de vie ne sera pas heureux, semble-t-il.

Le scénario s'enfonce dans un marasme progressif, suivant ces deux frères opposés qui se haïssent et se mettront chacun en travers du chemin de l'autre. Même si l'histoire est surtout une histoire de vengeance familiale, j'ai eu l'impression de vivre la disparition de certains membres de la population brésilienne. Ces immigrés qui sont arrivés avant la seconde guerre mondiale et dont les enfants seront déchirés jusqu'à leur mort semble un constat amer sur la population et les transformations de l'après-guerre. La maison qui finit par être transformée en casino en est un autre exemple assez parlant, à mon goût. Bref, on sent que l'auteur parle d'un changement sociétale et de rupture générationnelle : les parents ne comprennent pas leurs enfants et leurs querelles, mais ils sont aussi en décalage avec leur monde qui change.

Le dessin est fort sympathique, même si les jumeaux ont été assez souvent difficile à distinguer (volontairement d'ailleurs) en dehors de la cicatrice sur la joue. Mais il joue aussi avec quelques le noir et le blanc, donnant des ambiances à chaque page. On sent la folie, la violence, le mépris, la haine qui traversent les planches. Les décors ne sont pas très chargés, mais retranscrivent bien l'atmosphère de l'Amérique du Sud, avec ses maisons très reconnaissables. D'autre part, j'ai beaucoup aimé la façon dont le dessin transmet une grande partie des intentions des gens et de leurs échanges. C'est dans les regards transmis par les cadres, notamment, que toute l'animosité entre les deux frères passent. Comme sur la couverture, qui donne le ton de l'intérieur.

Bref, ce récit sombre et tragique, aux accents de tragédie grecque, est une très bonne BD. Je ne pourrais dire trop de choses dessus par peur de dévoiler les rouages de l'histoire, mais c'est le genre de lecture que je recommanderais !
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