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EAN : 9782365776257
240 pages
Urban Comics Editions (20/03/2015)
3.6/5   67 notes
Résumé :
Yaqub, fils d'une famille libanaise établie dans la ville brésilienne de Manaus, revient au pays après cinq ans passés au Liban. Il retrouve son père, sa mère et surtout son frère jumeau, Omar. Tous attendent d'assister au bonheur de la réunion des deux frères mais personne n'a véritablement pris conscience que ces cinq ans de séparation ont en réalité cristallisée leur rivalité née à l'occasion d'une querelle sentimentale, quelques mois avant le départ subit de Yaq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Zana, quelques jours avant sa mort, alors qu'elle était alitée dans une clinique, pleure les siens, son mari, Halim, et son père, et se demande si les jumeaux ont enfin fait la paix...
Yaqub, fils d'une famille libanaise, revient au pays après avoir passé 5 ans au Liban, seul son père était là pour l'accueillir à Rio de Janeiro. Il aurait d'ailleurs voulu qu'Omar, le jumeau de Yaqub, parte aussi au Liban mais Zana, sa femme, l'en dissuada. Omar fut ainsi élevé comme un fils unique, seul avec Rânia, sa soeur cadette, et Domingas, une petite indienne que le couple a recueillie. Dans l'avion qui les ramène à Manaus, Halim se demande comment vont se passer les retrouvailles de ses garçons. Ils ont été séparés alors qu'ils n'avaient que 13 ans et partageaient le même amour pour une jeune fille. Une bagarre éclate entre les jumeaux, si violente qu'elle laisse une cicatrice sur le visage de Yaqub. Une fois arrivés à la maison, le jeune homme est accueilli chaleureusement par toute la famille... sauf Omar. La tension est palpable dès les premiers instants...

Après l'incroyable Daytripper, les jumeaux brésiliens nous offrent à nouveau un album très dense et très fouillé. Ils revisitent le roman de Milton Hatoum intitulé "Companhia das Letras". L'on plonge dans cette famille libanaise, de la rencontre entre Halim et Zana à la mort de cette dernière. Entre les deux, les auteurs se concentrent sur nombre de personnages, les faisant évoluer au fil des ans, et dévoilent petit à petit les drames et les joies qui se jouent dans cette famille. Fábio Moon et Gabriel Bá nous montrent une fois de plus l'immensité de leur talent en nous offrant un récit foisonnant, très bien construit et à la narration impeccable. le noir et blanc profond et le trait anguleux desservent à merveille ces histoires de famille.
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Le graphisme est en noir et blanc, sans nuances, un trait noir et franc, des personages anguleux, de grandes surfaces de noir qui se confrontent à de grandes surfaces de blanc, les contrastes sont forts, comme le soleil et les ombres de cette ville suffocante, Manaus au Brésil. Les silhouettes un peu rétro, déambulent dans cette ville, dans cette villa où une famille maudite se déchire, deux frères jumeaux se haïssent profondément. Une fierté mal placée, de la jalousie, des orgueils et de l'intransigeance entretiennent des tensions dans cette villa coloniale pleine de babioles, de cadres, d'ornements où le Liban de leurs origines se mêle au style colonial de la région, où le sofa au style rococo côtoie les hamacs où il se passe parfois des choses troublantes, les tensions se poursuivent dans cette vieille ville fluviale à l'architecture un peu pompeuse, avec ses marchés vivants, ses faubourgs crasseux, et où les rues débouchent sur une multitudes de barques semblant voler sur une eau invisible.
J'ai aimé cet éventail de caractères, de personnages qui ont tous leur fardeau à porter, c'est une belle saga de famille dans les tons de la littérature sud américaine, comme une autre chronique d'une mort annoncée.
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Adaptation d'un roman de l'auteur brésilien Milton Hatoum, « Deux frères » se déroule essentiellement après la seconde guerre mondiale et raconte la destinée d'une famille libanaise installée à Manaus. le récit se focalise sur les jumeaux Yaqub et Omar, deux frères se haïssant depuis leur enfance. Deux frères aux caractères diamétralement opposés, séparés par un antagonisme inconciliable.

Pourquoi j'ai adoré ? Parce que c'est riche, dense, ambitieux, foisonnant, incroyablement bien construit en terme de narration. C'est une saga familiale à la beauté tragique qui se déploie au fil des pages, pleine de rancoeur et de non-dits. Beaucoup d'ellipses et de flash-back, des protagonistes à la psychologie très fouillée, une lecture pas toujours aisée, c'est un album qui se mérite et ça me convient tout à fait. La ville de Manaus est aussi un personnage à part entière. On suit son évolution, sa transformation urbaine, son passage vers la modernité. On ressent la proximité de l'Amazonie, la chaleur, l'humidité du climat, le soleil implacable et les pluies diluviennes. L'immersion est totale !

Niveau dessin, je suis fan de ce trait anguleux et de ce noir et blanc intense digne des grands maîtres argentins Eduardo Risso et José Munoz. le découpage est parfait et le format XXL de l'album offre à chaque case une rare profondeur, c'est bluffant.

Amour, passion, violence, doutes, colères, espoirs, mépris, trahison… il y a un caractère universel dans l'histoire de ses deux frères et de leur famille. Fabio Moon et Gabriel Ba ont su se jouer de la complexité du texte d'origine, donnant au récit une dynamique et un rythme parfaits. du grand art, le genre d'album exigeant et touffu qui procure un plaisir de lecture incomparable. Je me suis régalé, tout simplement.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Je vais encore me démarquer mais j'assume entièrement. Je n'ai pas franchement été emballé par cette histoire de deux frères jumeaux dont l'un est jaloux de l'autre au point de détruire sa famille.

On va vite se perdre dans les méandres de ce scénario un peu alambiqué. J'avoue ne pas avoir très bien compris mise à part la querelle sentimentale. On sent un lien très fort avec la mère qui souhaite la réconciliation. Par ailleurs, le thème de l'exil n'est pas très bien mis en valeur.

Des mêmes auteurs, j'avais pourtant adoré "Daytripper". Là, même le dessin a changé pour du noir et blanc. La narration est omniprésente et vampirise tout. L'originalité et l'inventivité font vraiment défaut. C'est vrai que cela fait sérieusement penser à des soap brésiliens.

Cette sombre histoire de famille ne m'a absolument pas convaincu et c'est le moindre que je puisse dire. Je me suis ennuyé ferme.
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J'ai mis du temps à me procurer et à lire cette série, mais en définitive je ne regrette pas mon achat ! Déjà, parce que j'aime beaucoup ce que les auteurs ont déjà produit avec "Daytripper" ou L'Aliéniste, dans des scénarios réfléchis et qui prenaient leurs temps pour développer une histoire complexe.

Ici, c'est le même cas, puisque partant de l'histoire d'un roman, les auteurs vont prendre le temps de nous présenter la déchéance d'une famille à travers le combat que se livrent les deux frères. Cette famille est dysfonctionnelle, mais surtout elle représente un état d'esprit d'un certain moment. le père qui n'a pas voulu avoir d'enfants, la mère qui en voulait après la disparition de son père et en surprotège un, la fille qui ne se marie pas, le fils aimé par la mère et le fils qui réussit tout. Avec la servante d'origine amérindienne, le tout vu par le fils de cette servante, on obtient plusieurs personnages marquants et marqués, dont le déroulé de vie ne sera pas heureux, semble-t-il.

Le scénario s'enfonce dans un marasme progressif, suivant ces deux frères opposés qui se haïssent et se mettront chacun en travers du chemin de l'autre. Même si l'histoire est surtout une histoire de vengeance familiale, j'ai eu l'impression de vivre la disparition de certains membres de la population brésilienne. Ces immigrés qui sont arrivés avant la seconde guerre mondiale et dont les enfants seront déchirés jusqu'à leur mort semble un constat amer sur la population et les transformations de l'après-guerre. La maison qui finit par être transformée en casino en est un autre exemple assez parlant, à mon goût. Bref, on sent que l'auteur parle d'un changement sociétale et de rupture générationnelle : les parents ne comprennent pas leurs enfants et leurs querelles, mais ils sont aussi en décalage avec leur monde qui change.

Le dessin est fort sympathique, même si les jumeaux ont été assez souvent difficile à distinguer (volontairement d'ailleurs) en dehors de la cicatrice sur la joue. Mais il joue aussi avec quelques le noir et le blanc, donnant des ambiances à chaque page. On sent la folie, la violence, le mépris, la haine qui traversent les planches. Les décors ne sont pas très chargés, mais retranscrivent bien l'atmosphère de l'Amérique du Sud, avec ses maisons très reconnaissables. D'autre part, j'ai beaucoup aimé la façon dont le dessin transmet une grande partie des intentions des gens et de leurs échanges. C'est dans les regards transmis par les cadres, notamment, que toute l'animosité entre les deux frères passent. Comme sur la couverture, qui donne le ton de l'intérieur.

Bref, ce récit sombre et tragique, aux accents de tragédie grecque, est une très bonne BD. Je ne pourrais dire trop de choses dessus par peur de dévoiler les rouages de l'histoire, mais c'est le genre de lecture que je recommanderais !
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critiques presse (1)
Sceneario
18 mars 2015
Une nouvelle fois les frères Moon/Bà démontrent qu'ils sont deux artistes très inspirés, aux univers très personnels.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Certains de nos désirs ne s'accomplissent que par autrui. Seuls nos cauchemars nous appartiennent.
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Le temps seul transforme nos sentiments en paroles plus authentiques.
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La vengeance est plus pathétique que le pardon.
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Halim se laissa prendre aux nuits d'amour, et à leurs paroles conciliantes qui culminaient toujours en extases et promesses de peupler la maison d'enfants.
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Elle le savait, il avait l'art de croquer le plus naturellement du monde les fruits de la sueur d'autrui.
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