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Oui mon commandant! c'est la suite des Mémoires du monument de la littérature et des traditions africaines qu'est Amadou Hampâté Bâ. J'avais adoré le premier tome, Amkoullel l'enfant peul, qui constituait l'ouverture sur un monde magnifique et largement inconnu, les anciennes colonies d'Afrique de l'Ouest, aujourd'hui le Mali et ses pays limitrophes. On y retrouvait un enfant qui, à travers son apprentissage de la vie, nous faisait découvrir en même temps des paysages uniques, des rites et des traditions plusieurs fois centenaires, toute les richesses des ethnies de cette région : Peuls, Bambaras, Dogons, Bozos, Toucouleurs, etc. On y rencontrait des chefs charismatiques, des griots à la langue pendue, des marabouts sages, des marchands débrouillards, des artisans habiles, et partout cette fierté.

Ce deuxième tome des Mémoires, Oui mon commandant ! nous ramène un Amadou Hampâté Bâ âgé de vingt-trois ans. C'est un jeune fonctionnaire dans l'administration coloniale française, il occupe des postes qui s'apprentent à celui de secrétaire-traducteur-expert en coutumes locales dans ce qui est aujourd'hui le Burkina Faso. L'accent est mis essentiellement sur son travail, peu sur sa vie personnelle – dommage ! N'en déplaise à mes amis gestionnaires, administration et plaisir riment rarement… Cet épisode d'une dizaine d'années est donc un peu aride.

Commencer cette lecture a été me replonger dans ce monde fascinant bien que le charme de la nouveauté n'y était plus. La continuer en fut tout autre. En fidèle autobiographe, Hampâté Bâ recense tous ses faits et gestes – vraiment tous ! – à un point que la lecture m'ennuyait de temps à autre. « Je suis venu, j'ai vu et j'ai fait » aurait été un titre convenable.

Le jeune fonctionnaire arrive avec plein de bonnes intentions mais il doit manoeuvrer habilement entre des supérieurs soit hautains et mesquins, soit bien intentionnés. Et pareillement auprès de chefs indigènes, dont plusieurs sont sages mais d'autres sont obtus et belliqueux. Amadou Hampâté Bâ se retrouve donc dans des situations difficiles souvent liées à son travail, à tâcher de résoudre les injustices et, indirectement, à aider à faire régner la paix. Quelques exemples l'auraient bien illustré mais était-ce nécessaire d'en dresser la liste exhaustive ? Ça créé un effet répétitif qui devient lassant.

D'un autre côté, sans ces souvenirs auxquels l'auteur essaie de rester le plus fidèle et le plus exact possible, aurions-nous gardé trace de ces derniers soubresauts d'un monde en voie de disparition ? le travail de préservation auquel il s'est employé n'était-il pas essentiel dans son esprit ? Après tout, ces Mémoires valent bien celles d'un Châteaubriand
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Pour qui, à mon exemple, ne connaît rien ou presque rien de l'Afrique, de son histoire et de la colonisation, ces mémoires sont une mine d'or au pouvoir évocateur puissant. Dépaysement complet garanti !

Il s'agit du second tome des Mémoires d'Amadou Hampâté Bâ, figure incontournable de l'Afrique Noire, de ses traditions et cultures orales. Pour lui qui siégeait au Conseil exécutif de l'Unesco, transmettre l'Afrique était plus qu'une cause, un combat.

Dans "Oui mon commandant !", ce combat se fait voyage et richesse grâce à une narration pleine de verve et de saveurs, celles des paysages, des denrées, des hommes, femmes et enfants rencontrés.

Une bien belle rencontre qui m'aura beaucoup appris sur un pan de l'histoire de France que je ne connaissais pas du tout bien qu'il soit encore très récent.


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Après l'avoir découvert avec sa transcription des contes peuls, j'ai retrouvé Amadou Bâ au travers cette fois de son autobiographie. Je prends un peu son histoire en cours de route puisqu'il a raconté son enfance dans un autre livre (que je n'ai pas encore lu), mais le voici au début de sa vie d'adulte, nommé au sein de l'administration coloniale française.

Son rôle, et celui de ses autres confrères africains, est assez paradoxal. D'un côté, le système colonial est profondément inégalitaire (« le dernier des Blancs vient toujours avant le premier des Noirs »), et leur rôle paraît à première vue assez proche de celui de l'esclave. Les « blancs-noirs », comme on les appelle alors, jouissent toutefois d'un énorme prestige auprès des populations. Et dans la pratique, les administrateurs français ont bien besoin de s'entourer de personnes capables de débrouiller les intrigues entre différentes familles, prévenir les conflits entre deux ethnies, et éviter les faux pas religieux ou politiques. Finalement, il est difficile de savoir qui détient véritablement le pouvoir.

Si l'auteur ne passe pas sous silence les abus de cette époque (recours à la violence brutale sans raison, harcèlement judiciaire envers un homme pour pouvoir séduire son épouse tranquillement quand il est absent, et autres joyeusetés du même genre), il offre toutefois un tableau plein de nuances : même dans les pires systèmes, on trouve des chefs capables de diriger avec discernement et humanité.

J'ai également apprécié de découvrir les pratiques religieuses de l'Afrique, et notamment l'Islam des marabouts, profondément imprégné des traditions locales, qui est aujourd'hui menacé de disparition par les courants du Golfe arabique.

Cependant, personne ne peut se vanter d'avoir une vie originale du début à la fin, et celle d'Amadou Bâ n'échappe pas à la règle. La lecture devient parfois lassante quand on se perd dans diverses intrigues de palais et de changements de gouverneur qui ont l'air de se répéter sans apporter grand-chose au propos.

Il est toujours intéressant d'avoir un angle de vue différent sur les événements historiques sensibles, et l'auteur nous l'offre sans nous demander de fournir le moindre effort : le dépaysement est au rendez-vous, et l'écriture, proche du conte, vous entraînera dans son univers sans même le remarquer.
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Un régal que ce voyage dans la Haute Volta coloniale. On y découvre, à travers les souvenirs de l'auteur, la vie des blancs blancs, des blancs noirs et des noirs noirs. Cette vie de tous les jours est racontée avec beaucoup d'humour et même si Hampate Ba montre du doigt les injustices de l'administration coloniale, il souligne également ses apports. Une leçon d'histoire agréable à lire.
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[Coup de coeur] Suite d'Amkoullel, l'enfant peul, ces mémoires se dégustent comme une sucrerie, on souhaiterait que cela ne se termine jamais. Dès les premières phrases, Amadou Hampâté Bâ embarque le lecteur sous le soleil de la Haute Volta dans les années 1920. Les traditions, les contes, la parole des sages africains sont des délices portés par une écriture juste mais aussi magique. Pourtant, les africains subissent le joug d'une Europe colonialiste qui, sous l'influence des sociétés commerciales, commencent dès le début du siècle dernier une exploitation forcenée des peuples et des terres. Dans ces années-là, l'heure n'est pas encore à la révolte mais l'Afrique commence à ouvrir les yeux. A lire absolument.

Amkoullel a désormais 22 ans et entame une carrière de fonctionnaire dans l'administration coloniale de Haute-Volta (futur Burkina-Faso). Lors différentes affectations et les rencontres, plus ou moins heureuses, qu'il fait auprès des administrateurs français et personnalités africains, il acquiert une certaine sagesse. Il va devenir le collecteur insatiable des contes et récits oraux dont il deviendra la mémoire. Ces histoires vécues et racontées fournissent les éléments incroyables de cet ouvrage.

Ce que j'ai apprécié le plus, c'est l'immense sagesse qui ressort de ce texte. Tout au long chapitres, Amkoullel, évolue et nous fait grandir grâce à ses rencontres, dans sa quête de savoir humain et spirituelle. Un très beau livre vrai, authentique, fin et plein d'humour. Un tableau fascinant sur une Afrique riche d'enseignements immémoriaux.

Quel roman africain vous a le plus enthousiasmé ?

Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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L'auteur est plus âgé que pour Amkoullel enfant Peul mais toujours aussi magnifique. Pour découvrir l'Afrique sous le joug colonial, à faire lire aux amateurs du discours de Dakar qui penseraient que l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire!!
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J'avais bien aimé le premier volume des mémoires d'Hapâté Bâ, Amkoullel l'enfant peul, mais j'ai un peu moins aimé celui-là. le récit est un peu long, et tous les détails sur l'administration coloniale m'ont parfois ennuyée, même si c'est très bien expliqué. Mais c'est tout de même une lecture intéressante, et j'aime beaucoup l'écriture si classique de l'auteur, digne de contes du XVIIIe siècle !
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Biographie d Hampaté Bâ avec beaucoup d anecdotes savoureuses de son enfance à Bandiagara................................................................

Livre plein de sagesse...................................................................................
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L'enfant peul est maintenant un homme, un petit fonctionnaire de l'administration coloniale qui voyage du Mali vers la Haute-Volta (actuel Burkina Fasso) et qui raconte avec malice ou gravité les mille aventures de sa vie, ses rencontres avec chefs traditionnels, colonisateurs de tous poils et marabouts plus ou moins inspirés, ses démêlés avec un pouvoir colonial souvent ignare, parfois compréhensif, ses allers et retours de Bandiagara, sa ville, à Bamako, ses réflexions sur les petitesses et les grandeurs des hommes qu'il côtoie. Lire ses Mémoires, c'est comme écouter un grand-père qui raconte des anecdotes, toujours les mêmes, et qui redonne vie à un monde qu'on croyait disparu. Me viennent alors à l'esprit des histoires très éloignées de l'Afrique et le regret de pas les avoir consignées à temps.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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"En Afrique quand un vieillard meurt c'est une bibliothèque qui brûle." Fameuse citation d'un auteur moins connu. le voici qui nous raconte sa vie, tout du moins la trajectoire de jeunesse qui le conduira plus tard à la reconnaissance mondiale.

De la brousse, dans ce qui est aujourd'hui le Mali, à ses premières armes de fonctionnaires de l'administration coloniale dans ce qui est devenu le Burkina Faso, il nous raconte la culture traditionnel d'origine, les premières rencontres avec le pays colonisateur, le choc des civilisations, le recrutement forcé à l'école française puis, grâce à cela aussi, son ouverture sur le monde et sa capacité à faire le pont et promouvoir les traditions orales, jusqu'à en être l'ambassadeur à l'Unesco.

Il nous dit aussi la spiritualité, tant traditionnelle que l'héritage de Tierno Bokar.
Le tout avec le style si caractéristique des conteurs africains dont la mémoire, aiguisée par l'oralité, nous abreuve de détails sur le déroulé des choses.

Le premier tome (Amkoullel, l'enfant peul) retrace ses jeunes années, jusqu'à l'âge de 20 ans environs.
Le second (Oui mon commandant) sa jeunesse d'adulte, ses mariages, ses enfants, son début d'ascension.
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