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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Jours tranquilles, brèves rencontres" n'est pas à proprement parler un roman ni même un recueil de nouvelles. Il s'apparente davantage à un témoignage, à des mémoires romancés. Avant de m'y immerger, je ne connaissais ni le thème, ni le ton, ni même l'autrice/narratrice : Eve Babitz.

Merci Wikipiedia qui a vite comblé cette lacune. Jet-setteuse à Hollywood, Eve Babitz fut une figure incontournable du dilettantisme à Los Angeles dans les années 60 et 70. Ecrivaine, (re)connue pour sa connaissance poussée des milieux artistiques, libre-penseur et avant-gardistes de la Côte Ouest, elle fut même à l'âge de vingt ans une égérie popularisée par un fameux cliché d'elle, jouant nue aux échecs face à l'artiste français naturalisé américain Marcel Duchamp.

"Jours tranquilles, brèves rencontres" est structuré de fragments de récits qui ont tous pour fil rouge la description du microcosme culturel de L. A.. du cinéma à l'art, les figures arrivistes et/ou artistiques qui hantent les studios, les soirées et les chambres d'Hollywood ont de quoi faire tour à tour rire ou grincer des dents.

Le style d'Eve Babitz est très léger, enlevé, facétieux, revendicateur mais toutefois d'une qualité littéraire indéniable. Elle brosse de beaux portraits et pas seulement des gens, mais aussi des paysages et des moeurs. La modernité de son ton et sa posture intellectuelle fascinent et séduisent, et offrent un voyage dans le temps irrésistiblement retro.


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Challenge PLUMES FEMININES 2023
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Challenge TOTEM
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Eve Babitz demeure une icône pour une curieuse raison : elle apparait nue, jouant aux échecs avec un Marcel Duchamp en costume sur une photographie inoubliable. On ne voit que le profil de son corps blanc, un sein lourd, ses cheveux auburn cachant son visage.

1963, Eve Babitz a 20ans et cette photo lui ressemble : elle était à l'endroit où cela se passait comme elle le sera toujours dans la mégalopole californienne.

Disparue de la scène artistique à la fin des années 90, sa ville lui a consacré deux expositions au début des années 2010 et deux de ses ouvrages ont été réédités dans la prestigieuse New York Review Books Classics.

Véritable égérie de la scène artistique de Los Angeles dans les années 70, Eve Babitz, dans « Jours tranquilles, brèves rencontres » croque tout le petit monde qui fait Los Angeles. Dans de précieux et rapides instantanés de la vie mondaine, elle saisit ces brefs moments en prenant garde à être toujours sur la photo.

Au fil du récit, nous retrouvons Eve chez les vignerons californiens, Eve sort avec un acteur, Eve et les Hommes, Eve et le base-ball, Eve et l'héroïne ou autre drogues dures, Eve et les bars, Eve et les femmes, Eve dans le désert, Eve et la tequila, les amis d'Eve divorcent, Eve au Château Marmont……avec Eve vous saurez tout sur la cité des Anges : All about Los Angeles.

Chroniques gaies, colorées, acidulées, parfaitement anecdotiques, frivoles et superficielles vous comprendrez que ce délicieux petit guide est absolument indispensable pour comprendre la tentaculaire et anthropophage mégalopole californienne.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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JOURS TRANQUILLES, BRÈVES RENCONTRES
d'Eve Babbitz (traduit par Gwilym Tonnerre)

Éditions Gallmeister

Avec ce recueil de chroniques, Eve Babbitz nous parle d'un temps que même les moins de 40 ans n'ont pas connu... celui du mitan des années 70, où l'insouciance avait encore toute sa place. Une époque où sexe, drogues et rock'n'roll ne rimait pas avec test HIV, désintox et pop mielleuse.

Je me suis bien marrée avec ce livre. Il faut dire qu'Eve Babbitz a une plume de vipère et un humour plutôt vache avec certains (George Harrison, entre autre, est rhabillé pour l'hiver). Mon seul regret est que certaines réflexions qui flirtent avec le féminisme soient aussitôt misent au placard pour d'autres beaucoup plus conventionnelles sur le rôle de la femme.

Au final, JOURS TRANQUILLES, BRÈVES RENCONTRES est à la littérature des années 70 ce qu'est la série CALIFORNICATION aux année 2000.

JOURS TRANQUILLES, BRÈVES RENCONTRES... un livre mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre du "poche du mois de mai".
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Curieux objet littéraire que celui-ci. Est-ce un roman, un recueil de nouvelles ? Est-ce un ouvrage d'invention, une autobiographie à peine déguisée ? le point commun entre tous ces textes, d'inégales longueur, est Eve, toujours présente mais jamais omniprésente, et ce mystérieux destinataire pour lequel elle écrit de courtes présentations en forme d'avertissement avant presque chaque chapitre.
Eve a des parents, Eve a une jeune soeur, plus belle qu'elle, plus mince, Eve a des amitiés, des amours, des amants, elle rencontre des personnes au milieu de fêtes où l'alcool et la drogue sont présents où la mort par surdose de drogue est une possibilité parmi d'autres de quitter ce monde.
L'auteur est comparée à Francis Scott et Zelda Fitzgerald. Pour ma part, je la rapprocherai aussi de Dorothy Parker, avec quelques nuances. Fitzgerald est un chantre de la côte Est, des grandes villes, Eve Babizt est une jeune femme de la côte Ouest et surtout de Los Angeles. Cette ville, ceux qui y vivent, ceux qui en partent pour se rendre dans le « désert » (Palm Springs) ou au bord de la mer, ceux qui en subissent les conditions climatiques si particulières (Le Sirocco) sont le centre de ce livre. le ton est léger, quoi qu'il arrive, que la narratrice visite des vignobles ou s'ennuie à avec ses hôtes. Rien ne semble grave, ni un divorce, ni un suicide, comme si les personnages (les personnes ?) étaient libres de choisir jusqu'au bout leur destin. Eve nous montre aussi un milieu artistique très vigoureux, avec ses créateurs, et ses actrices en devenir. Elle nous montre aussi des femmes "parfaites", ce qu'elle n'est pas, celles qui ont "tout", non sans humour.
Jours tranquilles, brèves rencontres est un livre à ne pas lire d'une traite, mais à déguster chapitre par chapitre, pour mieux apprécier la diversité de ces "brèves rencontres."
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Brèves, parfois de comptoirs, à L.A.
Romancière américaine née à Hollywood et vivant à Los Angeles. Personnage incontournable de la scène californienne, son premier ouvrage a été édité en 1974. Celui-ci est le premier traduit et publié en France.
Chronique attendrie, mais pleine d'humour d'une femme libérée dans le Los Angeles des années 1970.
Eve Babitz est aussi connue pour une superbe photo d'elle nue et jouant aux échecs avec Marcel Duchamp en costume, elle corps blanc, pions noirs, lui costume noir, pions blancs dans un décor futuriste.
Titres des chapitres :
Bakersfield. le séquencier. Dodger Stadium. Héroïne. le sirocco. La pluie. Mauvaise journée à Palm Springs. Emerald Bay. le Garden of Allah.
Dans « le séquencier », on croise un acteur qui découvre que le rôle qu'il joue depuis cinq ans dans un feuilleton va soit mourir, soit devenir un « légume ».
Toute américaine qu'elle est, elle n'avait jamais été invitée à un match de base-ball ! Un long paragraphe sur la drogue qui commençait à se répandre dans le monde artistique. le vent et la pluie lui inspirent quelques très belles lignes, en particulier celles de Rome: connaissez-vous « le Quaalude » qui, d'après l'auteur, est un puissant aphrodisiaque mais à manipuler avec précaution ? Ce médicament serait responsable de la mort de Jimi Hendrix !
Moult personnages dans ces brèves rencontres, il est parfois question de gens connus (la scène rock californienne) et d'autres sublimes inconnus comme ce propriétaire d'un vaste domaine vinicole à Bakerfield. On rencontre beaucoup de personnalités du monde de la musique décédées à l'époque : Janis Joplin que l'auteur a juste aperçu, Jimi Hendrix, Phil Ochs qui, miné par la drogue et l'alcool, se suicide, Jim Morrison ou disparu depuis, George Harrison, entre autres.
Il est aussi fait mention d'auteurs notoires, Raymond Chandler, Virgina Wolf, elle parle aussi de Joan Didion, son exacte opposée !
L'autre personnage phare de ce livre est « Shaw », bisexuel amant de Eve, mais ne crachant pas sur les aventures masculines.
Une belle écriture, précise, mais simple. Un ouvrage qui se lit très bien, et cerise sur le gâteau me rajeunit.
Je suis un grand fan de ce genre d'ouvrages, succession de textes n'ayant apparemment pas grand lien ensemble. Mais ici, c'est une version artistique du Los Angeles des années 1970 que nous découvrons, ou plutôt que nous revisitons de l'intérieur.
Mi- récits, mi- souvenirs, un témoignage d'une époque qui marquera des profonds changements dans la société américaine, puis mondiale. Changements qui ne seront hélas qu'un feu de paille, l'argent roi balayera tout cela !
Contrairement aux « Jours tranquilles à Clichy » d'Henry Miller, il n'est pas question ici de débauche sexuelle. Même si on se doute que certains personnages masculins de ce livre furent des amants de l'auteure. Chose dont elle ne se cache pas d'ailleurs dans plusieurs textes.
Elle a créé plusieurs pochettes de disques dont celle de « Buffalo Springfield Again » des Buffalo Springfield.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Gallmeister a vraiment le pif pour publier des pépites !! Et je me suis fait un p'tit challenge perso : celui de lire toutes les publications des nouvelles éditions de la collection Totem ! Un parce que j'aime tellement le travail graphique sur les couvertures, qui sont toutes alléchantes les unes que les autres. Et deux, parce que jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été déçu par la lecture d'un bouquin de cette maison d'édition. Ici, Babitz nous livre des instantanés de la vie californienne... des anecdotes de quelques pages chacune, tellement savoureuses et drôles... L'écriture est tellement fluide et intéressante, qu'on en redemande lorsque nous fermons la dernière page... Bref, une très bonne lecture !
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Prenez un album aux photos un peu jaunies,
Regardez les lieux, les personnes, les situations et,
Laissez-vous porter par l'écriture d'Eve Babitz (née en 1943) qui vous raconte « son » Amérique….
Ce recueil est une peinture du milieu artistique des années 1970 à Los Angeles (où vit l'auteur, recluse, depuis qu'elle a été grièvement brûlée). La mère d'Eva Babitz était une artiste et son père un violoniste classique. Elle a fait parler d'elle, à vingt ans, en posant nue en train de jouer aux échecs avec Marcel Duchamp. Elle avait des idées bien tranchées sur la sexualité et n'a jamais pratiqué la langue de bois. On adhère ou pas à ce langage non pas cru mais du « cru », c'est-à-dire tranché, gai, vif mais également poétique, humoristique à ses heures. « Je pense que l'adultère est un art. En France, ils jouent plus ou moins cartes sur table et ennoblissent les liaisons amoureuses en tant qu'aventures créatives, car pour la plupart des gens, ce sont les seules aventures créatives qu'ils vivront de leur vie ».
Il est très délicat de faire la part du vrai et du faux dans ce qu'elle décrit. On la retrouve avec des hommes, beaucoup d'hommes. D'ailleurs elle présente ses textes « comme une histoire d'amour et elle s'en excuse ». de temps en temps, en exergue, quelques lignes en italiques à son aimé qu'elle interpelle sans aucune gêne devant nos yeux…
Elle nous brosse quelques situations dont elle fait toujours partie, un peu comme les «Martine » « Martine au cirque, Martine à la ferme, Martine à l'école… Là c'est Eve dans les vignes, Eve au match (de base ball), Eve de sortie, etc….. Mais, même si elle se met en scène, la grande gagnante de ces récits reste Los Angeles, la belle, la mystérieuse, la facétieuse, la troublante, la changeante…..que l'on découvre à travers les yeux d'une femme qui nous crie son amour pour ce lieu…..

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Hédoniste et éternelle amoureuse, Eve Babitz possède une voix sans égale qui nous entraine à travers une ville frénétique comme un studio de cinéma et pétillante comme une coupe de champagne.

Quand Los Angeles devient une femme, elle est la meilleure amie, alliée et confidente d'Eve Babitz. Figure incontournable des années 60, connue pour ses amitiés et amours multiples, de Jim Morrisson à Ed Ruscha - la jeune femme devient l'égérie du tout Hollywood, bobo pseudo-intellectuelle elle vogue d'une propriété à l'autre, d'un restaurant au Château Marmont, croise starlettes et producteurs, musiciens et scénaristes, promenant au coeur de ce monde à paillettes son insolente sensualité.

Eve Babitz possède énormément d'esprit et lorsqu'elle confie sur papier ses jours tranquilles et brèves rencontres, elle nous offre une vision du Los Angeles des années 60 et 70 en kaléidoscope. La jeune femme tombe amoureuse comme on se réveille, s'émerveille de la beauté physique du premier venu, et s'épanouit dans cette ville tentaculaire, où dit-elle tout le monde semble errer âme en peine jusqu'à la première pluie.

La pluie libère tout - elle efface ce méchant smog, les habitants recouvrent la vue sur la baie, la mer et profitent de cette fraicheur momentanée pour sortir de cette torpeur qui semble habiter en permanence cette ville. L'an dernier, nous nous sommes perdues à Los Angeles, l'adresse de l'agence de location de véhicule se situait sur Airport Rd et ...il y a 4 Airport Rd à Los Angeles ... Je me souviens de ce quartier en particulier, où les petites maisons aux couleurs pastel semblaient être écrasées par la chaleur. Nous avions beau repasser dans la même rue, pas un mouvement, pas un chat. Pas un signe de vie. Los Angeles ne se réveille qu'en soirée, quand la fraicheur s'installe, une coupe de champagne à la main. Et Eve Babitz m'a de nouveau embarquée aujourd'hui dans cette ville unique, qu'on aime ou qu'on déteste.

La jeune femme est une artiste, engagée comme illustratrice d'albums (Les Byrds, Buffalo Springfield) elle a publié des articles dans les magazines Vogue, Cosmopolitan, Esquire ou Rolling Stones. Puis des livres qui ont, comme ce récit, merveilleusement dépeint la vie culturelle à cette époque (des années 60 au début des années 80).

Lien : http://electrasamazingflying..
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