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EAN : 9782825110805
119 pages
L'Age d'Homme (09/03/1998)
2.5/5   3 notes
Résumé :
Traduit du roumain par Odile Serre

George Bacovia, occupe une place à part dans le panorama de la littérature roumaine. Plumb fut publié en 1916. Cette œuvre épurée entraîne le lecteur dans une sorte de vertige, au-delà de la raison, dans un univers envoûtant et tragique. Ce recueil donne toute la mesure d’une poésie ténébreuse et désespérée.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ma mauvaise impression de ce livre provient sans doute en partie de son état et de la somme à débourser. de plus, pour le lecteur francophone, c'est une édition bilingue, qui ne représente donc qu'une cinquantaine de pages de poésie, dont une partie était déjà parue en 1968 aux éditions Seghers. le choix, qui est de traduire un recueil de 1916, est cependant plus cohérent que celui des anthologies et les diacritiques roumains sont dans l'ensemble respectés. le texte diffère de mon édition roumaine de 1992, donc postcommuniste, et comporte quelques poèmes en plus. Sans la moindre note sur le texte, difficile à décrypter. de même, pas de présentation de l'auteur, alors que dans l'édition de 1968, Nicolae Manolescu dressait un parallèle pertinent entre Bacovia et Verlaine, peut-être un peu long, mais c'était le principe de la collection. En prenant le dernier vers d'un de mes poèmes préférés, « Decor », édition de 1992 : « În parc ninsoarea cade rar », ce qui correspond à la traduction : « Dans le parc, tombe la neige, légère ». J'aurais tendance à dire qu'il tombe un peu de neige, mais la traduction de la poésie de manière générale comporte souvent une large part d'adaptation, ce qui est évidemment problématique quand, comme moi (ou Marianne Lederer), on est avant tout attaché au sens. Pour preuve, dans l'édition de 1968, le poème a simplement été traduit sans ce dernier vers, coupé. Mais le problème se complique avec dans ce livre de 1998 : « În parc ninsoarea cade iar », ce qui signifie « La neige tombe à nouveau », et ne correspond donc pas à la traduction, mais figure en face. J'ai trouvé plusieurs variantes de ce type dans le roumain des premiers poèmes. Dans le poème suivant, on trouve, sans note, « le poète Tradem ». Pour moi, déjà, c'est relativement compliqué, mais pour un francophone… « Tradem » n'est pas le voisin ou le meilleur pote du poète, mais le poète roumain Traian Demetrescu , traduit dans l'édition de 1968 par « le poète Demetresco », et dont j'ai eu bien du mal à trouver les écrits que je conserve dans ma bibliothèque. Enfin, la versification est rarement adaptable, mais ici on ne retrouve même pas forcément les rimes de l'original… Une tentative sans doute louable sur le principe, mais inaboutie et, il me semble, sans suite aux éditions L'âge d'homme
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Automne fébrile

C'est l'automne, langueur et bruissement…
Les arbres soupirent tout au long des chemins ;
C'est l'automne, vide, toux et lamentations…
Il fait froid et il bruine sans fin.

Les amants, plus tristes et plus malades,
En cheminant, font des gestes singuliers –
Et les feuilles, frappées de sommeil éternel,
Tombent, alourdies et mouillées.

Je m'arrête, marche et reviens sur mes pas,
Ces amants me plongent dans un profond chagrin –
Et voilà que je ris sans aucune raison,
Il fait froid et bruine sans fin.

(p. 51)
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Décor

Les arbres blancs, les arbres noirs
Sont nus dans le parc solitaire :
Décor de deuil, funéraire…
Les arbres blancs, les arbres noirs.

Dans le parc, sanglotent les regrets…

Et plumes blanches, plumes noires
Un oiseau à la voix amère
Sillonne le parc séculaire…
Et plumes blanches, plumes noires.

Dans le parc, les fantômes se lèvent…

Et feuilles blanches, feuilles noires ;
Les arbres blancs, les arbres noirs ;
Et plumes blanches, plumes noires,
Décor de deuil, funéraire…

Dans le parc, tombe la neige, légère...

(p. 11)
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Sonnet

C'est une nuit de noyés, humide et pesante.
Perçant la brume – épuisés, rouges luminaires –
Brûlent, enfumés, de mornes réverbères
Comme une taverne sale et suintante.

À travers les faubourgs, la nuit s'enténèbre…
L'eau, dans les mornes logis, ruisselle, insinuante –
On entend une toux sèche et affligeante –
À travers les murs, délabrés, séculaires.

Comme Edgar Poe, je m'en retourne chez moi,
Ou comme Verlaine, accablé par le vin–
Plus rien au monde ne m'importe ce soir.

Puis, mesurant mes pas, risible, incertain,
Dans l'obscurité, je tâtonne sans voir,
Tombe, tombe encore mais parle sans fin.

(p. 19)
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Crépuscule antique

Derrière le palais mort, le jet de l'étang
S'élance encore, pleut encore, pleure encore –
Et les gouttes d'eau du crépuscule prennent les couleurs :
De bleu ciel, d'or, de sang.

Des cygnes blancs s'en viennent, cortège flottant,
Et le rêve du parc dans le lac se reflète –
Le crépuscule sur les cygnes dépose ses couleurs :
De bleu ciel, d'or, de sang.

Oubliées, les statues emplissent leurs yeux blancs
De tous leurs songes blancs, le visage en pleurs,
Et le crépuscule abandonne sur elles ses couleurs :
De bleu ciel, d'or, de sang.

(p. 63)
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Printemps fébrile

Printemps…
Un pastel parfumé aux vibrations violettes.
Dans les vitrines, les vers d'un nouveau poète ;
Dans la ville soupire une valse d'antan.

Un nouveau printemps de rêves et de jugements…

Un long réveil se répand alentour,
Il fait beau et transparent est l'air.
À la fenêtre d'une fabrique une pâle ouvrière
Jette un regard à l'horizon du jour.

Un nouveau printemps sur les vieux tourments…

Du gouffre des champs à nouveau les paysans ont surgi,
À l'infini on sent la terre frissonner :
Tout sera maintenant comme par le passé,
Mais tout reste cependant une longue théorie.

Oh, quand donc viendra un chant d'autres printemps ? !…

(p. 95)
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