La femme c’est Babel et labyrinthe. Si vous la laissez réfléchir vous êtes perdu. Souvenez- vous en : cœur chaud tête froide. L’a b c du séducteur.
L’Ombre du vent.
Ces groupes d'amis sont ou ont été liés à Tim ou à John. Les revoir, c'est toujours laisser le passé refaire surface, sans crier gare. Certains sont presque mariés, d'autres se déchirent, d'autres refusent toute forme d'engagement. Ils prennent des voies souvent prévisibles, parfois inattendues. Quand nous nous revoyons, nous échangeons des anecdotes, ressassons nos souvenirs en riant. Le passé est le seul pont qui nous relie. Un pont artificiel, que l'on n'ose pas démolir.
Nous sommes toujours plus focalisés sur ce qui aurait pu arriver que sur ce qui s'est réellement passé. Lorsqu'une porte se ferme et ne semble plus pouvoir se rouvrir, nos pensées s'égarent dans le royaume des possibles. De ce qui aurait pu être et qui ne sera plus.
- C'est sûr que je me suis rendue compte que les gens dissimulaient bien plus que je ne le pensais, dis-je avec prudence.
- C'est normal, ils essaient de composer avec leurs désillusions. On nous vend tout au long de notre existence l'idée de la vie à deux, de la prospérité, de la beauté et du travail comme des recettes du bonheur. C'est fou de constater à quel point on se sent rassuré derrière des barreaux.
- Sûrement parce que c'est plus facile de vivre comme ça, en sachant qu'il y a un chemin tout tracé pour nous. Il n'y a plus qu'à s'y engouffrer.
- Ouais. Monter dans des wagons identiques, suivre les rails sans jamais en sortir. Les arrêts sont des étapes obligatoires, et puis, à la fin, c'est le même sort pour tout le monde.
Avec Tim, nous nous parlons tous les jours depuis deux ans. Et, d'un coup, il faut accepter le vide. Je dois moi aussi m'imposer le silence. Faire ce que je ne supporte pas, faire ce qu'il m'a fait. Non pas pour me venger, mais pour arriver à laisser reposer cette chose qui pend dans ma poitrine, toute sanguinolente, prête à tomber. Il faut alors saisir le cœur à pleines mains, puis le replacer en douceur et le laisser reprendre vie, lentement...
La vie va de pair avec des blessures. Il faut simplement accepter cette éventualité et prendre conscience des situations dont on sort indemne.
Nous sommes toujours plus focalisés sur ce qui aurait pu arriver que sur ce qui s'est réellement passé. Lorsqu'une porte se ferme et ne semble plus pouvoir se rouvrir, nos pensées s'égarent dans le royaume des possibles. De ce qui aurait pu être et qui ne sera plus.
Pour éprouver de la compassion, aller vers l'autre, encore faut-il avoir souffert. J'arbore quelques plaies mal cicatrisées, et elles sont mon énergie, mon empathie. Mon ouverture.
-Qu'est-ce-que tu as appris?
-A sortir des schémas, je crois. A aller au-delà du noir et du blanc. A saisir toutes les nuances de gris, mais aussi à comprendre qu'il ne sert à rien de rester dans des situations inacceptables.
Depuis le temps, il doit y avoir de nouveaux numéros dans son répertoire, de nouvelles filles charmantes à conquérir. Je ne suis plus qu'un nom dans sa liste et, si je ne peux pas être le seul, je préfère n'être rien.